Juste une larme

Chapitre 1

La sonnerie retentit, je range mes affaires et sort de la classe le plus vite possible. Je ne veux voir personne. Le professeur me regarde d'un air suspicieux, et m'interpelle : "À demain Laurie ! "
Je marmonne "oui au revoir monsieur." C'est ça à demain... Je sort du Lycee presque en courant, je heurte quelqu'un, je ne me retourne même pas: à quoi bon ?

Je continue ma route, je crois que je ne suis jamais rentrée chez moi aussi vite. Je fixe le bout de mes chaussures tout le trajet, je vois défiler les pavés sur le sol, les lignes blanches des passages piétons, les pieds des gens pressés, les poteaux, les murs sales des bâtiments... Tout est morne et similaire, la différence semble ne pas avoir le droit d'exister. Plus rien ne m'intéresse, je ne veux parler avec personne, et ça n'a aucune importance car apparement ici je ne comprend personne.

Habituellement je m'arrête à la boulangerie, j'achète quelques croissants pour ma famille, j'en prend toujours un de plus, c'est devenu une habitude je commence même à me demander pourquoi. Nous ne sommes que quatre mais je n'arrive pas à repartir sans en demander un cinquième. Pour qui? Je ne sais pas ou du moins je ne veux plus savoir.
Je discute ensuite quelques minutes avec la boulangère, puis je passe chercher mon petit frère. J'aimerais tellement être à sa place, insouciant dans sa petite école primaire, avec ses copains... Rien que de passer devant le bâtiment nous met de bonne humeur, tout est coloré, avec des jolis dessins sur les murs... J'envie son enfance si naïve, que j'aurais tant aimé avoir, mais je n'ai pas eu le temps l'adolescence et tous ses problèmes m'ont vite rattrapés.

Je sors de mes rêveries et j'envoie d'un rapide message à ma mère : Je ne pourrais pas aller chercher Thibault ce soir dsl

Je n'attend pas de réponse, j'ouvre la porte de chez moi, pas un chat, c'est presque déprimant... Mais à quoi je m'attendais, c'est toujours ainsi ! Je me débarrasse de ma veste, ne prend pas la peine de ranger mes affaires et je monte les marches des escaliers deux par deux. J'ai gardé mon sac avec moi pour ne pas avoir à redescendre de la soirée, je rentre dans ma chambre et claque la porte derrière moi.

Je lui en veux, je ne la comprend pas. Pourquoi réagir ainsi? Elle m'a clairement demandé ce que je pensais, je lui ai dit que j'aimais un garçon... Et maintenant elle sort avec lui! Je n'ai même pas mal pour lui, ce n'est pas grave j'ai dis que je l'aimais mais je n'en suis même pas sure. Je pense que je ressentais juste quelque chose de différent pour lui, mais surtout je voulais être comme toutes les autres, avoir des sentiments quoi...

C'est Aymie qui me blesse, elle qui disait être ma meilleure amie... Pourquoi courir dans ses bras, juste apres que je lui aie livré mes sentiments ? Juste pour me faire du mal? Je ne sais pas, elle a voulu m'expliquer mais cela ne m'intéressait pas... Je crois que je regrette, peut être qu'avoir ses explications m'aurait apaisé... Je jette un bref coup d'œil à mon portable, pas de message. Si elle avait de bonnes raison je pense qu'elle m'aurais envoyer un message, ce n'est pas le cas. Elle n'a probablement rien à faire de moi.

Je me couche sur mon lit, ces pensées tournent en rond dans ma tête... Depuis mon arrivée ici je reste avec elle, cela fait bientôt 6 ans. Nous devrions être très proche mais en réfléchissant je ne sais pas grand chose d'elle, que des choses superficielles et sans importance. Je ne lui ai jamais rien raconté sur moi non plus, elle a rapidement compris que je ne voulais pas en parler et c'est peut être pour ça que je lui suis reconnaissante. Cependant, nous ne nous voyons qu'au Lycee, c'est mon amie de 8h à 17h... J'aurais pourtant voulue d'une vrai belle amitié ici, ou l'une est capable de tout pour l'autre, où l'on peut tout ce dire. Mais voilà ce qui arrive lorsque je lui livre mes sentiments, ce n'est sûrement pas elle ma vraie amie... Je me sens seule.
Quand je suis entourée de gens je veux les fuir à tout prix. Ils me mettent mal à l'aise, j'ai l'impression de sentir leurs regards sur moi chaque seconde, je me fais sûrement des idées. J'aimerais seulement qu'Elle soit là prêt de moi pour me confier.
Maintenant j'ai eu ce que je voulais, je me suis éloignée de tout le monde, mais une fois seule, je déprime...
Il y a comme un vide en moi , j'ai envie de pleurer mais je n'y arrive pas. Je crois que je n'ai jamais pu verser une larme, ou du moins depuis de longues années...

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Voilà le tout premier chapitre, en espérant que ça vous ait plu <3