Hermione était assise sur un fauteuil matelassé, dans une chambre de St-Mangouste. Elle passa le plus clair de son temps à fixer le sol et à penser. Elle attendait un miracle. A sa gauche, se trouvait un lit blanc et dans ce même lit se dessinait une forme. Une grande et plutôt bien bâtie personne aux courts cheveux roux. Cela faisait presque deux semaines qu'elle veillait Fred Weasley. En effet, ce dernier s'était fait ensevelir sous des débris de mur de Poudlard, lors de la récente bataille. Hermione regarda l'heure, il était cinq heures passé du matin. Elle se frotta les yeux afin de ne pas succomber aux bras de Morphée, et, doucement, s'avança vers le corps de l'ancien Gryffondor. Elle scruta les moindres détails de son visage, en quête de signe de réanimation, mais en vain. Elle avait appris à le reconnaître durant sa deuxième année, en effet, il possédait plus de tâches de rousseurs sur son nez et, suite à une chute due au Quidditch, il possédait désormais une légère cicatrice à la base de son menton, détail que ne possédait son frère. Toutes ces années qui s'étaient écoulées comme par un claquement de doigts. Tout en scrutant son visage, elle se rappela le jour où elle reçue cette fameuse lettre, lettre qui lui ouvrait les portes de ce monde merveilleux, qui sans elle, ne l'aurait jamais fait rencontre ses deux meilleurs amis et plus particulièrement, une certaine personne qui avait des affinités pour enfreindre le règlement. Puis, elle se rappela le tout premier voyage dans le Poudlard Express. Elle arpentait les couloirs à la recherche du crapaud perdu de Neville, elle ouvrait chaque portes et demandait aux locataires du wagon si ils en auraient croisés un. Elle se remémora alors le moment où elle ouvrit une porte, excédée de n'avoir toujours pas trouvé le crapaud. Elle s'avança dans le compartimentent demanda timidement si ses locataires n'auraient pas trouvé un crapaud qu'un certain Neville avait perdu. Ils lui répondirent par la négative et chacun des occupants se présentèrent un par un.
« Je suis Fred ! Je suis George ! leur phrase étant prononcé en même temps, Hermione n'entendit pas correctement le prénom de ces derniers. Un dernier garçon doté de dreadlocks agita sa main et son presenta à son tour.
« Je suis Lee Jordan, troisième année à Gryffondor, comme ses deux imbéciles !»
Hermione ria puis, se présenta. Une fois les présentations d'usages terminées, elle sortit du compartiment pour aller en arpenter un autre, et un autre, et un autre jusqu'à trouver celui qui occupait ses deux futurs meilleurs amis. Hermione secoua la tête pour retourner au moment présent, et elle se retrouva dans la pièce impersonnelle et sombre qu'elle occupait, elle et Fred. Son regard se reposa sur ce dernier toujours profondément endormi. Tout les souvenirs de la belle brune défila peu à peu, mettant ainsi en relation, Fred Weasley. Elle se souvenait parfaitement de son début de relation avec ce dernier. Ce ne fut pas facile, certes, car elle due supporter les critiques intempestives et journalières des élèves la critiquant, la rabaissant ou tout simplement la regardant de haut. Elle arrivait parfaitement à passer au dessus de tout cela et n'y prêta guère attention. Hermione sourit alors face à ces souvenirs. Dire que ces années à Poudlard étaient merveilleuses n'était qu'un euphémisme par rapport à ce qu'elle ressentait.Elle prit alors la main de Fred dans la sienne et lui murmura, en lui caressant les cheveux.
« Fred, on en aura encore vécu des vertes et des pas mûres ensemble n'est-ce pas ? Je n'oublierai probablement jamais, même soumis à un sortilège d'amnésie, elle s'arrêta un instant, se souvenant alors qu'elle n'avait pu annuler le sortilège qu'elle avait jeté sur ses parents pour la protéger, elle reprit sa respiration et continua sa tirade, la première fois où nous nous sommes rencontrés, j'étais en première année t'en souviens-tu ? J'étais à la recherche du crapaud de Neville et j'errais dans le Poudlard Express. J'ai ouvert le compartiment et je t'ai vu. Je n'oublierais jamais cet instant. Te souviens-tu également, lors de la quatrième année, lors du bal de Noël ? Ron venait de s'en prendre à moi car j'étais allée au bal en compagnie de Viktor Krum, le célèbre attrapeur Bulgare. J'étais assise dans les escaliers en train d'essuyer mes pleurs quand je t'ai vu. Tu était avec George et vous retourniez vers les dortoirs. Tu avais dit à George que tu devais aller régler quelque chose et que tu le rejoignais plus tard. Tu étais alors venue me voir, désirant savoir pourquoi j'étais dans cet état. Peinant à t'expliquer les raisons, tu fus cependant réactif et compris que Ron s'était ouvertement moqué de moi. Je t'avais alors dit que je m'étais démenée à me faire présentable. Tu m'avais regardé dans les yeux et tu m'avais dis que j'étais tous les jours belle, mais que j'étais cependant la seule qui ne le remarquait pas. J'étais déjà sous ton charme à cette époque et je ne pus laisser échapper un rougissement de mes joues. Face à cette réaction tu rigola et sans crier gare, tu m'embrassa. Pas un baiser charnel et langoureux, non, un baiser doux et attentionné. Je ne savais pas comment réagir alors je t'ai laissé faire. A un moment je te rendis ce baiser et tu plaisantas. Après ce moment, nous avions décidé de retourner au bal, pour assister à la dernière danse. Après cela tout s'était accéléré. Tu avais officialisé notre relation et tout se déroula plus vite que je ne l'aurais pensé. Les semaines passèrent et lorsque lors de ma cinquième année, tu partis de Poudlard en compagnie de George, tu ne pouvais pas savoir a quel point cela m'affectai.. Toi qui était si souriant, si beau, si charmeur, si blagueur, tu avais quand même ta part de sérieux, surtout pour parler des sujets sensibles. Ainsi, tu avais été l'un des premiers à te porter volontaire, malgré les réticences de Mme Weasley, pour te battre à la bataille de Poudlard. Lorsque j'ai vu ce Mangemort briser le mur qui se trouvrait au dessus de toi je n'ai pas pu m'empêcher de hurler, avant de lancer un maléfice à ce dernier. Je n'ai jamais eu autant peur de ma vie. Te voir inanimé sur le sol, sur ce lit, m'est insoutenable. Tu es et tu restera mon premier amour, la première personne que j'ai aimé et celle que j'aimerais pour les restant de mes jours. Fred je t'en supplie réveille-toi. Je ne sais pas comment je pourrais vivre si tu n'es plus à mes côtés. Avec qui je me marierai ? Avec qui je vivrais un mariage de princesse, digne de tous les rêves des petites filles ? Avec qui j'aurais une famille aimante ? Avec qui j'aurais des enfants aux cheveux bouclés et roux, avec une passion pour les livres et les blagues, une adoration des règles mais une attirance pour les enfreindre ? Je ne sais pas qui pourrait être cette autre personne, mise à part toi. Fred, mon amour, pour l'amour de Merlin, réveille toi c'est tout ce que je demande. Fred je n'en peux plus de ce silence de ta part. J'ai besoin de toi et de tes bras. J'ai besoin de tes baisers qui me font voler et qui me font oublier la totalité de mes sens. J'ai besoin de toi comme j'ai besoin d'oxygène. Je ne me vois pas vivre ma vie sans être à tes côtés. Fred, réveille-toi..»
Hermione prononça cette phrase tout en pleurant à chaudes larmes. Elle s'endormit, la tête contre le torse de Fred tout en espérant à une vie meilleure à ses côtés. Fred quant à lui, resserra son étreinte et murmura à une Hermione profondément endormie au milieu d'un étang de larmes.
« Je ne t'abandonnerai pas, pas une seconde fois.»