Serments

Falaise (suite)

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Lorsque Lysandre revint bien plus tard, ce fut encadrée par le majordome confident et trois autres domestiques.

Arrivés au bas de la falaise, tous cherchèrent frénétiquement du regard l'aîné.

- Arman !! Appela sa sœur.

- Je suis là !

Le petit groupe leva la tête. Ils virent alors le garçon, toujours agrippé à la branche de l'arbre pendant que le reste de son corps semblait attiré par le ciel. Les arrivants furent stupéfiés. Arman grogna. Ses bras crispés depuis trop longtemps le brûlaient. Il n'avait qu'un désir. Revenir sur terre.

- A l'aide !! cria-t-il.

Les adultes sortirent de leur torpeur. Ils s'organisèrent en deux groupes : d'un côté, le majordome et Lysandre qui tentaient de rassurer Arman pendant que les autres cherchaient aux alentours de quoi l'aider à descendre.

- Messire ; commençait l'homme qui avait été prévenu de leur départ. Il me semble important de vous demander comment vous vous sentez.

Guillain était d'un naturel confiant comme l'attestait sa voix chaude. Il avait les yeux bleus claires et les cheveux longs serrés en queue de cheval, d'un roux presque bruns striés de quelques fils d'argent depuis qu'il avait passé les trente-cinq ans. Arman souffla bruyamment.

- Comme quelqu'un qui se tient à une branche depuis une heure. J'ai les bras ankylosés.

Lysandre se tenait juste sous son frère, le couvant d'un regard angoissé. Guillain la surveilla tout en restant dans le champ de vision de l'aîné.

- Dois-je comprendre que vous ne souffrez d'aucune blessure ? Continua le majordome.

- C'est ça.

Le domestique eut un sourire soulagé. Bien que les deux enfants soient tombés de la falaise, aucun d'entre eux n'avait subi le moindre dommage. De plus, Guillain avait connaissance d'un moyen plutôt efficace pour les détendre.

- Dans ce cas, permettez-moi de vous dire que j'avais surestimé la gravité de la situation.

Les deux héritiers le fixèrent avec la même surprise dans le regard.

- Guillain ; prévint Arman.

- Oh, excusez-moi messire, mais ce qui arrive a tant l'air de vous retourner que cela m'en effraie.

Lysandre pouffa discrètement.

- Ce n'est pas parce que j'ai la tête en bas que je vais mieux tolérer tes jeux de mots ! Le réprimanda l'aîné en s'efforçant de garder son sérieux.

- Je peux comprendre... Si seulement vous pouviez voir la scène renversante que vous nous offrez.

- Tais-toi !

Soudain le poids qui maintenait Arman hors du sol s'inversa. Il n'eut pas le temps d'être surpris qu'il tomba. Sa tête heurta une racine de l'arbre dans lequel il avait été suspendu et tout devint noir.

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Arman grogna en se retournant dans son lit. Sa tête le lançait à chaque fois qu'il la bougeait. Heureusement il semblait que cela s'améliorait rapidement.

- Messire ? Fit une voix féminine.

Il ouvrit les yeux et reconnu Lodie, la femme de Guillain. Elle rousse, ses cheveux toujours serrés en chignon. Ses yeux marron débordaient de soulagement. Ses joues potelées laissèrent place à un sourire.