Et on se rend compte plus tard qu'on croyait avoir chassé la dépression de notre âme, alors qu'on a fait que fermer les yeux dessus, et il suffit de l'entrevoir pour se rendre compte qu'on ne s'en sortira pas comme ça, qu'on est peut être heureux pendant quelques minutes mais qu'on reste pas moins des êtres déchirés, défigurés par la tristesse, qui n'espèrent que se jeter dans le vide de la mort, depuis la grande falaise de la tristesse, du désespoir. On se rend compte que la seule issue c'est l'attente, qu'on restera toujours seul et que personne n'y changera rien. Qu'au fond de nous la dépression nous ronge comme jamais rien ne peut ronger quelque chose. Que tout notre être est mort et irrattrapable, qu'on est irréparable. De nos pauvres cœurs brisés on essaie de rester heureux et d'aimer encore. Pour tomber du haut de la falaise de la dépression, et de recommencer cette tornade infernale, parce qu'on est dedans jusqu'au cou et que même si nous sommes en vie on donnerait cher pour partir de ce monde.
