1. Le vent souffle.

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Je marche. Pourquoi ? Vers où ? Je marche. Plus vite. Je marche encore plus vite. Je cours. Je fonce dans quelqu'un. Je ne l'avais pas vu ?Il parle, ou peut être crie-t-il. Je n'entends rien que le bruit sourd de mon cœur affolé. Je m'enfuis. Je tombe. Je me relève. Je cours. Je ralentis. Je ralentis encore. Je marche. Où suis-je ? Je prends soudainement conscience du monde qui m'entoure. Une ruelle sombre à en donner la chair de poule. Au bout de cette rue je vois la foule, ou plutôt je l'entends. Cette tâche grouillante qui me révulse. Prudemment j'avance, près à fuir au moindre rugissement. Les battement de mon cœurs reprennent de plus belle, je ne peux pas retourner en arrière. Je continue d'avancer. J'avance sans me rendre compte que je progresse. Je marque un long point d'arrêt à la fin de la ruelle, mon instinct me dit de fuir en sens inverse. Je fais un pas en arrière. Ma vision devient de plus en plus floue. Je souffle. Je relève la tête et je m'engage dans le courant. Mon regard croise celui de quelqu'un et mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Ces inconnus, leurs regards, ils me transpercent, lisent en moi les pires choses qu'ai produite l'humanité. Non... Je descend ma capuche plus bas sur mon visage. Non... Devenir invisible. Ma respiration ne se calme pas. Non... Je ne suis...Que peuvent-ils bien en penser ? Je lève la tête et pose mes yeux sur la grande horloge de la cathédrale qui compte le temps qui passe.

DING..! DONG..! Sonne-t-elle alors en concordance avec mon regard. Je ne peux m'empêcher de sourire, un bien triste sourire. Ma respiration, calme, mes blessures, superficielles, mon âme sereine. Je reprends mon chemin me fondant dans la foule.

Mon passé n'est fait que de rêves flous.

Mon futur n'est seulement agrémenté que de songes fous.

Mon présent est tout.


Je sors de cet interminable ras de marré vivant et je respire enfin. Je suis de retour dans ces ruelles sombres et sinueuses qui entourent la grande place. J'entends des exclamations, des pas précipités, des bruits de métal. Je me retourne, je vois la foule se couper en deux.Silence. Je fais un pas en arrière. Silence. Ils sont huit, armés jusqu'aux dents et le regard glacial. Un bébé pleure dans la foule est une mère affolé essaye de le calmer. Je fais deux pas en arrière. Le plus grand, le plus armé, et vraisemblablement le chefs'avance vers la femme et son bébé. Je n'arrive plus à bouger. Il prend le bébé négligemment dans ses grandes main, celui-ci a soudainement cesser de pleurer. Je fais un pas hésitant en avant.Silence. Le colosse lance un regard méprisant à la mère, il dit,non il ordonne quelque chose dans une langue que je ne comprends pas.Un autre le rejoins et prend le bébé avec lui. La femme hurle, le colosse la retient. Elle se débat, il l'assomme. Il rit, l'enfant pleure, je tremble. Silence sourd dans mes oreilles, mes jambes se dérobent sous mon poids. Son regard scrute la foule. Je n'arrive pas à me relever. Il regarde dans ma direction et son regard croise le mien. Silence, troublé part des battements affolés. Il sert les dents et son sourire effrayant est remplacé par un regard meurtrier.Il m'a vu. Il me voit. Je prends peur et je rampe comme je peux en arrière et par un miracle j'arrive a me remettre sur mes jambes.Plus aucune hésitation. Je m'enfuis. Ils me poursuivent. Je prends un virage. Je cours pour ma vie. Ils me poursuivent pour me la prendre. Je prends encore un virage. Une porte s'ouvre, sans réfléchir je m'y engouffre. Une femme pétrifiée me regarde avec des yeux fous. Elle laisse tomber le drap qu'elle portait. Elle ouvre la bouche. Elle va hurler. Je me précipite sur elle et je l'empêche de crier en essayant de ne pas être trop brusque pour ne pas l'effrayer encore plus. Elle ne se débat pas. Elle reste juste les yeux grands ouverts. Je tends l'oreille, je n'entends rien, ne serait-ce que mon cœur qui petit à petit se calme. Je la regarde.Je lui demande de ne pas faire de bruit avec mon index posé sur ma bouche. Je retire ma main de devant la sienne, je m'écarte. Elle déglutis. Elle ouvre la bouche pour parler, lancer un flots de questions. Elle se ravise, dehors des bruit inhabituels de précipitation. Elle affiche toujours cet air ahuris, effrayé.

Toc.Toc. Toc.

On les entends qui ouvrent.

Toc.Toc. Toc.

On les entends qui questionnent.

Toc.Toc. Toc.

On les entends qui répondent.

Toc.Toc. Toc.

On les entends qui cherchent

Toc.Toc. Toc.

On les entends qui me cherchent.

Toc.Toc. Toc.

On les entends.

Toc. Toc. Toc.

J'analyse la pièce, il me faut un endroit où me cacher.

TOC. TOC. TOC.



« Ouvrez ! »

Elle ne répond pas. Elle tremble. Je suis caché. Le suis-je assurément ? Je tremble.

« Ouvrez ou je défonce cette porte ! »

Je regarde par le trou de la serrure. Elle se précipite à la porte.Elle ouvre. Il la regarde deux milliseconde et la repousse du bras pour entrer.

« On cherche un homme. Age indéterminé. Grand. Agile. Il porte une capuche. L'avez-vous vu ? » Crache l'homme d'une voix gutturale.

Elle n'arrive pas à parler. Imperceptiblement ses yeux me cherchent.

« Répondez ! L'avez-vous vu ? »

Il la fait reculer jusqu'à ce que son dos soit collé contre la porte de la chambre dans laquelle je me cache.

« ...Mon seigneur. Je crains ne pas pouvoir vous répondre... Cette description est pour le moins flou... Ce pourrait-être n'importe qui... » Bégaye-t-elle.

« Ne vous foutez pas de moi ça pourrait mal finir ! Les hommes de la région ont tous été appelé sur le front ! C'est un étranger, pourquoi chercheriez vous à le protéger, ce traite, déserteur, assassin... »

Elle baisse la tête, elle pleure. Touché. Elle s'écarte de la porte pour s'affaisser au sol un peu plus loin. Le mercenaire ouvre la porte d'un cou sec. Vide. Le vent souffle à travers la fenêtre et les rideaux flottent, bercés. Rage.

« Fouillez-moi ce putain de trou à rat jusqu'à la moindre poussière ! »


Loin de la fuite, pleurs, regrets, chaos. Le vent souffle, un cheval galope en harmonie avec son cavalier, il porte une capuche, agile et grand, on ne sait pas qui il est, mais on sait tout de lui.

La capuche ne cache pas l'âme.Where stories live. Discover now