Un lointain jour, un grand sage m'a dit : « Vous, cette capuche... La capuche ne cache pas l'âme.... Et quelle âme que la votre. Si sombre et pourtant si pure. »
La capuche ne cache pas l'âme... Mon âme ? Qu'elle drôle d'idée. Je regarde le ciel uniformément nuageux de cette nuit. Sombre et pur. Je soupir, un petit nuage de buée sort de ma bouche. Quel temps... Alors que je m'enfonçait de plus en plus dans mes pensés,un renâclement de ma monture qui s'impatientait me ramena à la réalité.
« Désolé mon grand, qu'elle journée n'est-ce pas... Je sais pas toi mais j'aurais bien besoin d'une pause... » Murmurais-je plus à la nuit qu'au cheval que je montait.
Je descendis. On s'écarta de la route. Et là entre cet arbre qui supportera mon corps et cette petite rivière qui bercera mon sommeil, je fis un feu. Flammes. Captivantes mais dangereuses.Vitales mais incontrôlables. Je m'endormis.
Assis, dans l'ombre. Personne ne me voit. Ils savent tous que je suis là.Je les observe. Cette femme là bas, elle est bien trop joyeuse pou être heureuse. Cette homme-ci, borgne et boiteux, bois pour oublier, comme beaucoup d'autre. Le vieux tavernier, sous son sourire chaleureux, se cache le vice de la cupidité. La porte s'ouvrit avec fracas. Dix hommes, peut être même plus, entrèrent. Je n'ai qu'a peu les observer pour constater de leurs intentions. De braves soldats. Qui ne sont ni soldats ni braves. Pauvre gens. Délaissés. Inconsidérés. A croire si l'on en croit les dirigeants, qu'ils l'ont bien cherché, qu'ils se complaisent dans cette misère. Sinon bien longtemps qu'ils en seraient sortis. Incompris. Désespérés.Le groupes de rustre venait, en un rien de temps, de provoquer deux hommes ivres, menacer trois femme seules et de piller le tavernier au bord du malaise. Maltraités. Faibles. Les deux hommes se retrouvèrent affalés au sol, l'un le crane ouvert, l'autre avec une jambe dont l'angle ne devait pas être très agréable. Les trois femmes se faisaient malmenées par les honnêtes soldats. Le tavernier avait visiblement disparus. Je me lève. L'ombre s'écarta. Regards. Regard.
« Toi là bas, alors on se cachait... » Fit le premier à se retrouver mort.
Les femmes s'enfuient. Les dents serrées, les armes levées, ils créent un cercle hermétique autours de moi. Calme feint. Deuxième, mort.Trace rouge sur mon bras. Légère panique. Troisième, mort ?Mon épée quitta ma main. Panique. Le cercle se ressert. Quatrième,une dague dans le ventre. Une tache rouge grossit sur ma cuisse. Le cercle devient cage. L'un rit, les autres le suivent dans sa folie.
« Tu croyais franchement pouvoir t'en sortir ? Tu es bien plus naïf que tu le paraît alors. » Sortit le premier fou.
Je serre les poings. Souffrance. Rires. Colère. Jubilation.
Je plie les jambes imperceptiblement. Ils ne voient rien venir. Je saute, mes mains s'accroche à la poutre située au dessus de moi.Mes pieds viennent frapper deux malchanceux visages. Brèche.Incompréhension. Injures déjà lointaines. Fuite floue. Réveil brusque.
Le souffle court je reprend doucement conscience. Le soleil est déjà haut dans le ciel. Le feu n'est plus que cendres. Je me lève non sans grimacer de douleur. Ce ne sont que de superficielles blessures comparé à ce que je suis habitué. Mon cheval s'approche. Mince sourire. Je regarde la ville à l'horizon. Abandonnés par leur royaume, par leur roi, par leur Dieu ? J'espérais pouvoir faire justice dans cette ville. Mais la peur et la solitude est bien trop incrustée dans les esprits. Plus aucune trace d'un espoir de justice. D'un renouveau. Je me retourne vers ma brave monture. Plu sd'armes. Blessé. Plus de provision. Déterminé. Secoué mais encore debout.
C'est le ventre vide et le corps fatigué que je monte assurément sur mon cheval. C'est certain de ma voix et le moral combatif que tranquillement je rentre, là où tout à toujours été et sera toujours. Foyer.
Un vieil homme grisonnant médite. Sage. Solide. Tranquille.Énigmatique. A ses côtés un jeune garçon l'imite tant bien que mal. Téméraire. Tendu. Tempétueux Troublé.
Un soupir vint troublé l'harmonie déjà si durement établie.
« Apprends l'attente pour mieux vivre l'action, Sanjay. » Formule le sage homme à son élève. Immobile. Paupières fermées.Respiration calme.
« Loin de moi l'impertinence de vous contredire mais... »
« Alors ne dit rien. Laisse le chant du silence t'emporter. »
Sanjay pris sur lui de se tenir tranquille. Yeux fermés. Inspiration. Ouverts sur l'esprit. Expiration. Esprit ouvert au monde. Inspiration. Monde ouvert à l'esprit. Expiration.
Des bruit de sabots, tel un métronome. De plus en plus proches.
« Maître ? »
« Reste ici Sanjay, rien à craindre. Continue sans moi. »
Le vieux sage se relève. Aisance. Il se dirige vers l'extérieur. Joie. Il ouvre la porte. A genou devant celle-ci. Encapuchonné. Même sourire. Retrouvailles.
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La capuche ne cache pas l'âme.
AdventureMon passé n'est fait que de rêves flous. Mon futur n'est seulement agrémenté que de songes fous. Mon présent est tout. Il porte une capuche, agile et grand, on ne sait pas qui il est, mais on sait tout de lui. Plus invisible que l'homme dans l'omb...