Angel était une jeune fille tout à fait normale, un corps ni moche ni beau, elle s'habillait pas très bien, mais, elle avait le cœur sur la main, elle n'hésitait jamais à aider les autres, elle avait des parents aimant, une famille formidable, des amies qui étaient présent pour elle et inversement, d'une nature timide elle arrivait quand même à rigoler et à s'amuser avec ses amies.
Cependant, la pression des cours, de ses parents et le mal-être commençait à peser sur ses épaules, elle n'était pas non plus à plaindre, elle recevait des légères moqueries comme "elle est moche", mais contrairement à certaines personnes, elle ne recevait aucune insultes, elle n'était jamais poussée, et pourtant elle était mal, mal dans sa peau, mal au collège, mal chez elle, mal dans son propre corps, mais elle ne disait rien, bien sur, elle souriait et ne disait rien malgré que ses pensées soient mélangés, elle se détestait pour son corps, son comportement.
" Il y a pire, allez Angel tu vas y arriver, c'est bientôt le week-end, ignore leurs regards moqueurs..."
C'était l'une de ses phrases les plus courantes, un jour, elle se sentait de plus en plus de côté, inutile. Elle se refermait légèrement sur elle, mangeant le moins possible se trouvant trop grosse, elle faisait beaucoup de sport afin de perdre du poids. C'est alors qu'elle remarqua le compas dans sa trousse, l'attrapant doucement entre ses mains tremblantes elle réfléchissait.
- Ça ne fait rien hein ? Au pire personne ne remarquera mon absence... si ? Oh et puis je ne ferrais pas fort, juste léger...
C'est ainsi que le compas attaqua son poignée, les larmes coulaient sur les joues, elle concentra ses pensées sur son poignée meurtrit par des griffures légères, mais... Elle se sentait bien, oubliant petit à petit ses problèmes. Au bout d'un moment, elle fixa son compas et sa main, soupirant doucement.
Les mois passèrent tandis qu'Angel continuait ses "dessins" qui étaient de plus en plus nombreux. Son compas avait été échangée par son rasoir qui faisait beaucoup plus de dégâts, sans que personne ne le remarque. Elle mentait de plus en plus, ses notes restaient néanmoins bonnes. Elle révisait jusqu'à tard le soir, afin de se faire du mal de différentes façons. Sa peau était encore plus pâle qu'avant, ses poignées étaient cachées par des manches longues." J'ai froid "
"Je dors juste mal "
"Je fais un régime"
"Je vais bien"
" Si tu as besoin de parler n'hésite pas ! "
Elle enchainait les excuses afin d'éviter les questions, quelques rumeurs circulaient, sans plus. Elle se dégoutait, de plus en plus. Personne ne voyait son mal-être, ou quand quelqu'un le remarquait, Angel sortait encore des excuses afin de ne pas avouer la vérité. Elle ne s'entendait vraiment plus avec ses camarades de classes, ils la laissaient de côté sans se soucier d'elle, simplement car "elle ne veut pas parler" ; "elle est bizarre"; "Elle est anormale".
Alors qu'elle marchait dans le couloir, elle entendit une conversation sur elle.
- Tu as vu comment elle s'habille ? Elle est super moche !
- Oui oui, et tu as vu comment elle parle ? Elle est super lente !
- Ouaip... Elle est bizarre en plus, elle est toujours fatiguée !
- Et en plus, elle ne sort jamais de chez elle ! Elle n'a pas d'amis, ce n'est qu'une bouche-trou après tout.
- Surement ! De toute façon, elle le mérite bien, elle ne fait aucun effort pour s'intégrer. Et regarde elle est nulle en maths, et dés qu'elle passe à l'oral elle devient rouge ! Elle n'arrive même pas à courir sans que ses seins rebondissent de partout, ca se trouve elle veut juste se faire prendre !
- Et l'autre jour quand elle était en retard, elle est venue en cours ! Elle est vraiment bizarre. On serait mieux sans elle.
Angel s'était figée avant de se réfugier dans les toilettes, elle se laissa glisser contre la porte, la tête dans ses bras tandis que des larmes dévalaient sur ses joues. Pour la première fois depuis un moment elle reprit son compas ne contrôlant plus ses gestes, c'est au bout d'une heure qu'elle alla au bureau des surveillants, demandant si elle pouvait rentrer chez elle, n'étant vraiment pas bien.
Une fois chez elle, elle se réfugia sous la douche, attrapant le rasoir de sa mère qui coupait encore plus facilement, avant de se faire plusieurs traces. Aussitôt, son poignée la brula une fois sa peau ouverte, le sang coulait. Elle entendit son petit frère toquer afin de la prévenir qu'il sortait avec sa mère pour le rendez vous avec la directrice.
- D'accord ! Vous me raconterez ça plus tard !
Une fois seule, elle hurla de douleur, ses poignets saignaient légèrement, ses larmes brouillaient sa vision, ses poignées la lançait, une douleur horrible mais agréable, suffisamment forte pour lui faire perdre le contrôle sur la réalité, sur le temps, sur sa douleur morale, oubliée ses proches pour qui elle se serait battue jusqu'au dernier souffle, ce qui lui importait était ce sentiment de douleur et de calme dans son esprit, elle était enfin soulagée dans une bulle horrible.
- Je veux dormir, pour toujours.
Voici un petit texte afin -d'essayer- de sensibiliser les personnes aux moqueries, aux "mais c'était pour rire !", aux insultes, aux rumeurs, aux comportements de leurs amis... Et d'essayer de comprendre les autres, tout simplement.