Elle m'avait empoigné la main, lorsque ma meilleure amie a fermé la porte derrière elle, et s'est mise à courir. Je ne la connaissais que depuis aujourd'hui, cette fille. C'était l'amie d'enfance de ma meilleure amie actuelle. Celle-ci avait été invitée à une fête et a décidé de nous embarquer, sa vieille amie et moi. On s'est tout de suite bien entendues, toutes les deux. Comme si on se connaissait depuis des années. Comme si on était faites pour s'entendre. C'était tellement fusionnel qu'elle a décidé de partir en courant dès que ma meilleure amie ait fermé la porte des toilettes, nous demandant de l'attendre. On s'est enfouies toutes les deux, fonçant dans quelques personnes bourrées en passant, cherchant une cachette pour qu'on ne nous trouve pas. Je ne faisais que la suivre, n'ayant pas réellement le choix, mon poignet prisonnier de sa main. Elle m'a fait traverser toute la salle, depuis les toilettes, en passant par les vestiaires où étaient rangées les vestes et où quelques jeunes se roulaient des pelles, par le bar où elle eu le temps de voler une bouteille de bierre, par les cuisines où elle s'est arrêtée quelques secondes pour manger quelques chips, par la piste de danse où elle a bousculé quasiment tous les fêtards, pour en arriver au fond de la salle, là ou personne n'allait. Elle est entrée dans un placard et nous y a enfermées. J'étais morte de rire, imaginant la tête de ma meilleure amie quand elle sortira des toilettes, remarquant notre absence. J'essayais de reprendre mon souffle, mais mes rires n'arrangeaient rien. Elle rigolait avec moi, mais elle était plus essoufflée qu'autre chose. Elle bu une gorgée de la bouteille qu'elle avait dans les mains avant de me fixer sans faire aucun bruit. Elle me regardait m'étouffer à la fois de rire, à la fois par la course qu'on venait de faire. Elle insistait son regard sur moi, sans rien dire, sans bouger, j'ai même cru pendant un moment qu'elle ne respirait plus. Elle était si immobile, si calme, tout à coup. J'ai enfin réussi à me calmer, recommençant à respirer normalement et séchant les larmes qui avaient coulées sur mes joues a cause de mon fou rire, quand elle m'attrapa la nuque et m'embrassa soudainement. Elle avait les lèvres douces et légèrement humidifiées par la bierre qu'elle venait de boire. La sensation de sa bouche sur la mienne était agréable. Très agréable. Je me suis laissée aller en fermant les yeux et en bougeant mes lèvres sur les siennes. On s'est embrassées comme ça quelques secondes avant que je sente sa langue s'introduire dans ma bouche. Nos salives se mélangeaient et nos langues jouaient ensemble. J'ai mis mes mains sur ses hanches, alors que les siennes appuyaient sur ma nuque pour approfondir notre baiser. Nos dents se cognaient, quelques fois, nous faisant grogner légèrement, mais on ne s'arrêtaient pas. Elle avait je ne sais quoi en elle qui me faisait de l'effet. C'était une fille, pourtant... Mais je la désirais plus que n'importe quoi. Je ne pensais pas être lesbienne, je pensais aimer les garçons, mais elle a fait toute ma différence. Elle m'a fait découvrir cette partie de moi. Cette partie cachée. J'ai découvert qu'aimer une personne du même sexe n'était pas anormal, que c'était tout simplement de l'amour, le même amour que j'aurai pu donner à un garçon. J'ai découvert le véritable sens du mot "aimer".