Chapitre VIII

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La chute la prit aux tripes, lui retournant l'estomac. Son cœur tambourinait furieusement dans sa poitrine à cause de la terreur. Allait-elle mourir éclatée sur le sol comme un fruit pourri ? Elle avait fatalement fermé les yeux, redoutant le mort. Ses poumons avaient expulsés tout son air, et sans s'en rendre compte, elle avait cessé de respirer.

Malia était complètement déboussolée et effrayée par ce dangereux changement de décor. Elle ne voulait pas découvrir ce qui se passait en dessous, car elle savait qu'elle allait se décomposer en atterrissant sur le sol. Mais chose étrange, elle ne s'était pas – encore – écrasée sur la terre.

Un vent puissant et vigoureux lui fouettait le corps et les cheveux. Elle n'avait toujours pas atteint la terre, ce qui pouvait vouloir dire qu'ils avaient été téléportés à plusieurs kilomètres du sol... Ce qui la terrifia encore plus, la glaçant d'effroi en plus de la froideur du vent.

La jeune fille fronça les sourcils, comme si cela pouvait ralentir sa chute. Ce qui n'était pas possible, car elle ne pouvait pas arrêter cela par sa simple volonté. Les secondes s'égrenaient lentement, et elle était toujours en vie. Elle n'avait plus tellement l'impression de tomber, mais elle préférait se maintenir dans l'ignorance...

Malia entendit la voix de son capitaine de garde. Chose étrange car normalement, dans une chute, il était presque impossible d'entendre un bruit à coté, à cause de l'air. Mais là...

-Malia, ouvres les yeux ou je te lâche.

Elle venait de comprendre ce qu'il lui disait, saisissant pleinement la menace. Lentement mais surement, elle s'exécuta, tremblotant légèrement.

Quand elle regarda vers le sol, elle eut le souffle coupé. La peur – avec un petit peu de retard – lui prit le ventre et elle déglutit. Ils avaient failli être empalés par un énorme Sapin jaune. Leur chute s'était arrêtée à seulement un mètre de la cime de l'arbre. Elle commença à gigoter pour essayer de se dégager de ce pétrin. S'ils tombaient maintenant, il y avait encore une bonne cinquantaine de mètres avant de toucher le sol.

Et puis d'ailleurs, pourquoi ils restaient en suspens dans les airs ? C'était impossible ! A moins qu'ils soient sur un familier volant et invisible qui sache voler en mode stationnaire.

Elle entendit un soupir rieur juste derrière elle, et elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire. Ses deux bras étaient attachés au cou de son capitaine, et ses jambes enroulées autour de sa taille. Elle avait l'air d'être bébé Valuret dans la poche de sa mère. Sauf qu'elle n'était pas un bébé et Nevra n'était pas sa mère... C'était plutôt un dragueur professionnel. Qui au passage avait tenté de l'embrasser cinq minutes plus tôt. A cette pensée, La Kitsune se mit à rougir violemment, et baissa la tête pour que ses cheveux de jais lui recouvrent le visage. Elle entendit le rire du brun, et elle releva les yeux, irritée qu'il se moque ouvertement d'elle alors qu'ils avaient failli finir en brochette.

-Tu vois que tu ne peux pas me résister, susurra l'homme avec son air habituel de coureur de jupons.

Elle voulait lui assener une réplique bien cinglante. Il l'énervait avec son sourire suave et ses paroles très évocatrices. Elle avait horreur quand il faisait cela. Il y avait quand même une certaine limite à la séduction, surtout qu'elle était plus jeune que lui et il qu'il y'avait énormément d'autres femmes dans la Garde... Malia aurait soupiré, si elle n'était pas en rogne. Elle ne savait pas quoi lui dire pour le faire ravaler son petit sourire.

-Lâche-moi ! Grogna-t-elle.

-Je te signale qui est en train de me peloter, répondit Nevra d'une voix sensuelle.

The Chosen One.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant