"Connasse"
Tous les jours, c'est ce qu'elle entendais. Des insultes. Des menaces. Des atrocités.
"Tu ne mérite pas de vivre"
Tous les jours elle se la posait. La question qui trottait h24 dans son esprit. La question qui plannait autour d'elle sans aucune réponse claire. Elle avait essayé de leur demander mais aucune réplique autre que
"Tu pues" "T'es moche" "T'es bizarre".
Tous les jours elle rentrait chez elle sans pouvoir parler à ses parents par honte de sa situation. Elle préférait aller pleurer silencieusement dans sa chambre.
"Vas te pendre"
Tous les jours, quand les larmes coulaient de ses yeux telles des cascades, elle se disait que peut-être qu'elle le méritait. Tout ce qu'elle endurait, elle le méritait. Elle puait. Elle était moche. Elle était bizarre.
"Personne ne t'aime"
Tous les jours, elle se repassait en boucle dans sa tête chaque mots sortis de leurs bouches. Ces mots étaient comme des fardeaux qu'elle portait sur son dos et qui l'écrasaient au fur et à mesure qu'elle avançait.
"Salope"
Tous les jours, elle séchait ses larmes avant de porter son regard sur une paire de ciseaux posées sur son bureau. Elle hésitait puis continuait à pleurer.
"Tu sers à rien"
Tous les jours, elle priait pour que tout ça s'arrête.
"Tue-toi, ce soir. Ça vaudrait mieux"
Et puis un jour, elle n'a pas hésité et a elle-même décidé que tout ça s'arrêtait.
Les mots ne sont rien. Les mots sont un tout.
Ils sont immatériels. Ils sont le reflet de la personne que nous sommes.
Ils ne veulent rien dire. Ils nous décrivent, nous qui les prononçons sans jamais penser aux conséquences qu'ils vont avoir.
Ce ne sont que des mots après tout. Mais pourtant, ils l'ont tué, elle.
