Il cours.
Il ne s'arrête pas. Il n'attend pas.
Certains le dépassent. Il se trouve obligé d'accélérer.
Certains sont à la traine. Ils finissent par mourir sans lui.
Il ne peut regarder en arrière. Il ne peut les attendre.
Personne ne le voie.
Personne ne sait quand sa course effreinée de plus de trois millénaire s'arrêtera. Même lui ne le sait pas. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il doit avancer, marcher, trottiner, courir quoi qu'il en coûte.
Beaucoup, trop occupés à regarder derrière, ne le remarquent pas les dépasser puis finissent par le perdre puis par se perdre eux-même.
D'autres, trop occupés à le défier, perdent peu à peu les gens qu'ils aiment sans le constater.
On ne cours pas contre le temps. On cours avec le temps.
