Craquelures, étirements, enroulements, vagues de matières, écorchures de terre, densité de peinture... La toile devient monde
Un trait, une courbe viennent barrer, balafrer, ouvrir et entrevoir ces écumes de peinture... le vivant apparaît et s'anime alors.
Les couleurs ranches se déploient et accrochent l'oeil du spectateur en multiples reliefs incessants, narrant vallées et montagnes rochers et cascades, découvrant par cela même dans l'oeil habile de l'artiste, dans l'optique de cette anamorphose un nouveau regard sur le monde qui nous entoure.
Des coquelicots, graciles fleurs sauvages, naît un enfer de vie rougeoyant rappelant les quatorze chemins de croix, d'une coque de bateaux, ressort toute la rugosité d'un arbre majestueux, de la lèvre mouillé par une vague, le rivage ensablé.
L'infiniment grand et l'infiniment petit se rejoignent dans les ouvres de Ponge, bousculent nos échelles, nos représentations et nos repères, nous laissant instables parfois même ensevelis sous ces représentations onirique à la limite de l'abstraction, libre de toute association, de tout commentaire.
Exploré à la coupe, au microscope ou même au télescope, le monde semble être saisi de son vivant de sous le couteau de Francis Ponge, lui confèrent grâce et majesté en suspend de toute temporalité.
