Au Premier regard (partie1/2)

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Cela fait maintenant cinq ans depuis la dernière fois où je t'ai vue et je n'arrive toujours pas à t'oublier. Penser à toi me fait tellement mal que j'ai l'impression de mourir. Je perds la tête, je n'ai plus toute ma mémoire à cause de ma maladie. Donc avant de te perdre, je vais réécrire tout ce que je me rappelle pour avoir un semblant de souvenir. Tu ne liras sûrement jamais ce papier car après l'avoir écrit, je le cacherai et personne ne le retrouvera. Tu ne connaîtras jamais la raison de ma cruauté alors que tout allait bien. Mais, si quelqu'un le trouve et te le donne, tu connaîtras tout mais cela risque de bouleverser ta vie. À toi de choisir si tu veux lire ce mémoire ou pas mais sois sûr de ta décision.

C'était un jour de décembre quand je te vis, assise sur un banc en haut d'une colline. Tu avais une allure désespérée, ta tête baissée cachant tes larmes. Je ne te connaissais que de vue mais je me suis senti obliger de venir te voir. Toi qui étais toujours si joyeuse, cachais en réalité une grande douleur. Je m'approchais en essayant de faire le moins de bruit possible mais le bruit de la neige me trahit. Tu te retournas brusquement, me faisant sursauter alors que j'aurais du te surprendre. Je n'avançais plus, tu me regardais les yeux grands ouverts, les larmes ruisselant sur ton visage. Quand tu me vis, tu te dépêchas de les essuyer et tu partis sans un mot, sans un regard. Je n'arrivais pas à avancer malgré l'envie que j'avais de te rattraper, j'étais paralysé. Je me fis violence et courus te rattraper. Je te tirai dans mes bras. Au début, tu t'es débattue mais je t'ai dit, le plus doucement possible : « Pleure autant que tu veux, dans mes bras, tu seras dissimulée du regard des autres ». Et là, un torrent de larmes. Je ne sais pas si mes mots t'ont libérée mais pendant de longues minutes, tu as pleuré sur ma veste. Une fois calmée, tu t'es excusée de l'avoir salie, ce qui m'a fait un peu rire. Tu l'as mal pris et je me suis excusé sans aucune raison apparente. Tu étais redevenue celle que j'avais vue dans la rue à la sortie de nos lycées. Tu m'as remercié puis tu es partie avec un semblant de joie.

Le lendemain matin au lycée, je t'ai vu à l'abord de mon lycée. Tu attirais tous les regards des garçons tellement tu étais belle. Une brise souleva tes longs cheveux couleur ébène, tu les ramena derrière l'oreille. Sans m'en rendre compte, je m'étais arrêté, te fixant comme jamais je n'avais regardé quelqu'un. À ce moment-là, nos regards se croisèrent. Plus rien n'existait autour de moi, à part toi et les pétales de fleurs que soulevait le vent. On aurait dit une scène de film lorsque les deux personnages principaux se rencontrent et qu'ils tombent amoureux au premier regard. Tu t'avançais vers moi, indifférente du fait que j'étais pétrifié sur place. Tu me saluas et me remercia encore pour hier. Tu me tendis un sac et me le mis de force dans les mains avant que je ne pus répondre quoi que ce soit. Juste après, tu t'enfuis en courant prétextant que tu allais être en retard. Tout cela s'était passé tellement vite que j'avais l'impression de t'avoir imaginée mais le sac que je tenais entre mes mains me disait que ce n'était pas un rêve. Je l'ouvris et à l'intérieur il y avait un mot et des gâteaux. En les voyant, je me rendis compte que c'était du fait maison. Cette attention me toucha énormément. Mes amis arrivèrent et commencèrent à se moquer en disant que j'avais une petite amie alors qu'il savait tous qu'aucune fille ne m'intéressait. Chaque fois qu'on en parlait, je ne faisais que les critiquer par rapport à leur maquillage exagéré, à leurs façons de vouloir paraître différentes de ce qu'elles sont réellement pour pouvoir sortir avec l'homme qu'elles aiment, mais avec cette fille, dont je ne connais pas le nom, c'était différent. Un rien venant d'elle faisait tambouriner mon cœur. Je ne savais pas si c'était parce qu'elle avait pleuré dans mes bras mais je crois que je suis tombé amoureux d'elle. Je n'ai qu'une seule envie : celle de la protéger. D'ordinaire, je ne crois pas au coup de foudre et encore moins sur une inconnue. Cependant, je ne peux pas empêcher mon esprit de vagabonder vers elle. Elle est omniprésente, même absente elle m'accompagne. Il fallait que je trouve un moyen de la revoir, de lui parler de nouveau, encore et encore, pour la connaître mieux, la protéger. Si j'en parle, on me traitera sûrement de fou mais je n'en ai que faire. Si je m'arrêtais à ce que pensaient les gens, je ne serais sûrement pas en train de vivre et d'aller à l'école. C'est vrai qu'au collège, j'avais un physique assez frêle et des boutons mais depuis ma rentrée au lycée, j'ai grandi, pris du muscle et n'ai plus de boutons. Cependant, je me souviens du calvaire des moqueries des autres, du chantage des plus âgés pour de l'argent ou autre... Bref, j'ai subi ce que la plupart des enfants subissent : le harcèlement. Mon esprit a encore dérivé vers quelque chose qui n'est pas le sujet du jour. Je ne veux pas me rappeler et je préfère la vie que j'ai maintenant.

Au Premier regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant