Je me sens seule, impuissante. Je ne peux rien faire, je ne peux ni dormir ni me lever. Ces dernières journées je n'ai fait que regarder le plafond, cloîtrée dans mon lit. Je n'ai fait que penser et pleurer. À mon futur et surtout à mon passé. Tout est trop bordélique, trop compliqué. Je n'arrive plus à respirer, je me sens étouffée; étranglée par le monde. J'ai atrocement besoin d'air, j'ai besoin d'une épaule sur qui je pourrais me reposer, j'ai besoin de changer. Mais franchement, je ne sais pas si j'ai la force pour avancer; je ne sais pas si j'arriverai à passer à autre chose. C'est dur, très dur.
J'ai mal et personne ne le remarque. Après tout, comment pourraient-ils ? Quand ils sont là, je parle, je rigole, je vais bien. Aucuns d'eux ne pourraient deviner ce qu'il se passe dans ma tête et dans mon cœur abîmé. Et pourtant je voudrai leur dire et leur montrer que la douleur est tellement forte que mon cœur pourrait s'arrêter. Je voudrai leur dire que je souffre comme pas possible. Je voudrai et pourrais, mais non. C'est plus fort que moi, chaque jour je me lève et souris. Peu importe à quel point je suis triste, fatiguée, effondrée. Est-ce que ça veut dire que je porte un stupide masque ? Je ne sais pas, je ne sais plus. J'ai été trop habituée à réagir comme ça, comme s'il n'y avait rien.
Je suis complètement perdue. Ma tête tourne dans tous les sens. Je me sens tomber petit à petit. Je suis un gros bordel. Je suis entrain de couler, de suffoquer. J'ai besoin d'aide, je le sais. Mais je ne suis pas prête à être aidée, à parler. Et pourtant, je voudrai mais je ne peux pas. Je ne peux plus essayer encore et encore, je ne peux plus me lever; parce que je vais encore tomber. Et je ne penses pas que je pourrais le supporter. Pas cette fois. Pas tout de suite. J'ai besoin de temps, beaucoup de temps. Et peut-être qu'un jour, je serais prête. Peut être que je n'aurais plus peur, peut être que je n'aurais plus mal. Seulement, « peut-être » ce n'est pas suffisant; en tout cas pas en ce moment. Je ne sais pas ce qui serait suffisant. Tout ce que je sais, c'est que maintenant, je suis une putain d'épave.
