Chapitre 3

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Le film était fini et il devait être vingt deux heures. Elle était toujours endormie sur moi. Je n'osais pas bouger alors j'ai essayé de dormir mais c'était impossible. C'est impossible de dormir quand un ange est aussi près de vous, on a peur qu'il s'en aille aussi vite qu'il est venu alors mon cerveau devait m'interdire de fermer les yeux. Je caressais ses beaux cheveux de neige, en pensant à notre journée, à ses confessions, aux colères qu'elle enferme si bien en elle et qu'à moins de trouver un moyen de lui faire exprimer ses sentiments on ne voit rien d'autre que sa beauté. Personne ne voit qu'elle a envie d'hurler à chaque seconde de son existence, qu'elle a besoin de quelqu'un près d'elle sur lequel elle pourrait se reposer dès qu'elle en aurait la nécessité. Mais elle veut avant tout, une seule personne qui la connaisse aussi bien qu'elle se connait elle-même et qui l'aide à voir le monde autrement, à le voir plus clair qu'elle ne le voyait avant. Et je compte bien être cette personne. Je veux être l'ange de mon ange. 

Alors que je passais encore mes doigts dans ses cheveux soyeux, elle frissonna et posa sa main sur mon cœur puis posa sa tête dessus.

"_ A quoi penses-tu pour faire battre ton cœur aussi vite ?

_ J'en sais trop rien. Je dirais en premier, que j'ai un ange couché sur moi, ça ne fera certes, pas ralentir les battements de mon cœur.

Elle leva la tête et plongea ses yeux clairs dans les miens.

_ Tes yeux ont toujours eus ces couleurs ?

_ Oui. On appelle ça des...

_ Yeux vairons.

Je souris et elle sourit à son tour. 

_ Je dois dire que ça te vas bien. C'est différent. "

J'élargis mes lèvres en guise de sourire et elle ferma les yeux en plongeant son nez dans mon cou. Je me mis à rire en m'écartant légèrement.

_ Je sens si bon que ça ?

_ Je te l'ai dit tout à l'heure. Tu m'a même donné l'autorisation de te renifler. Se défendit-elle en riant, puis son son sourire se refermait. Tu veux peut-être passer ta nuit tranquille, tu veux que je rentre chez moi ?

_ Non. Ma nuit tranquille je la passerai avec toi. Alors je te prends en otage, tu reste ici.

_ Très bien Benagli.

_ Dis moi, je peux te poser une question ?

_ Si tu n'as pas peur de la réponse, oui.

_ Comment as-tu eu mon numéro ? Je t'avoue que j'ai été surpris de voir ton nom s'afficher sur mon téléphone...

_ Oh... Et bien, je me suis permise de l'emprunter à un de tes amis... J'espère que ça ne te dérange pas.

_ Absolument pas Alia. La rassurai-je alors qu'elle ferma les yeux et reposa sa tête dans mon cou. "

Je fermai les yeux à mon tour, et nous nous endormions ensembles dans la pénombre de ma chambre.

Une douce fraîcheur vint me chatouiller le cou, et je sentis une main me caresser la joue, puis passer dans mes cheveux. J'ouvris doucement les paupières et vis une fine silhouette devant moi. Je passai une main sur mon visage pour mieux me réveiller et je la vit enfin me sourire. Je souris à mon tour.

_ Bonjour pizza... Dit-elle d'une voix toute douce avec une pointe d'humour sur les lèvres.

_ Tu le sais, n'est ce pas ? 

Elle fronça les sourcils.

_ Tu sais que je n'aime pas ça.

Son sourire s'étendis et laisse apparaître des dents aussi blanches que de la glace.

_ Tu cours, ou t'es morte ! M'exclamai-je en riant

Elle sauta sur ses pieds sortit de la chambre et disparue dans le couloir. Je sortis à mon tour de la chambre d'un pas discret et plissa les yeux pour mieux y voir dans le long couloir sombre. J'avançai d'un pas incertain, et poussai toutes les portes du couloir, y jetai un coup d'œil avant de passer à la suivante. Soudain, j'entendis un bruit sourd, comme quelqu'un qui se cogne. Je souris et m'approcha de la salle de bain puis poussai la porte, doucement. Je vis Alia, la main sur la tempe, et dès qu'elle me vit elle se mit à rire tout fort. Je ris à mon tour sans trop savoir pourquoi avant de lui poser la question.

_ Qu'est ce qui t'es arrivé ? Demandai-je en m'approchant

_ J'ai voulu me cacher dans la douche et me suis cognée à la porte. Je ne savais pas qu'elle s'ouvrait automatiquement alors je me la suit prise... Répondit-elle en explosant de rire tout en se frottant la tête.

_ Viens pas là, que je regarde. Dis-je en la tirant vers moi. 

Je retire sa main et tourne son menton pour que je vois à la lumière. Elle avait une bosse. je pris un gants et l'imbibai d'eau avant de le poser doucement sur sa blessure. Elle sourit en plongeant son regard dans le mien. Nous nous fixions pendant quelques minutes avant qu'elle ne prenne ma main qui tenait le gant, et le posa sur l'évier. Je pris son petit visage entre mes mains et elle entoura mon cou des siennes. Elle se mit sur la pointe des pieds et je passai une de ses mèches de cheveux qui se baladait sur sa bouche derrière son oreille. Elle ferma les yeux et j'approchai mon visage du siens, puis plaqua d'une douceur qui me surpris moi-même ma bouche sur ses jolies lèvres. Elles étaient tièdes et si douces... Une myriade de papillons, de couleurs et de bonheur apparurent derrière mes paupières closes. Des centaines de frissons prirent possession de mon corps et la simple minute de notre baiser fut la minute la plus agréable de toutes les minutes du monde. Je sus que je n'étais pas le seul à ressentir tout un tas d'émotions durant cet instant puisque je sentis Alia perdre équilibre. Je passai alors une main dans son dos pour la soutenir tout près de moi. Et elle posa sa tête sur mon torse en me serrant si fort que je crus qu'elle allait me casser une côte. Je manquais de tousser et lâcha tout de suite son étreinte.

_ Désolée, dit-elle en lâchant un sourire. Je ne voulais pas t'étouffer.

_ Tu n'as rien fait d'autre que partager un baiser intense avec moi. Et je t'interdis de t'excuser pour ça. La rassurai-je en la reprenant dans mes bras. 

Je l'entendis respirer longuement avant qu'elle ne s'écarte et reprenne le gant et le reposa sur sa bosse.

AliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant