"si il te reste qu'une seule journée a vivre, tu ferais quoi ?"
à ces mots, je lâcha le paquet de nouilles que j'avais entre les mains. si je m'attendais à ça !
ces genres de questions me font tellement peur. j'ai peur de la vérité. et puis, ce n'est pas comme si la réponse l'intéressait vraiment. je ramasse le sachet de pâtes sans le quitter des yeux.
"je sais pas. et toi ?"
pfff quelle lâche. je sais exactement ce que je ferais. mais comme d'habitude j'évite le sujet. je fuis, comme toujours. je fais que ça.
"moi, j'irais voir ma famille pour passer une dernière journée ensemble. et puis, j'irais peut être à Disney..."
cette réponse est tellement banale qu'elle en devient ennuyante. je fais mine de m'y intéresser quand même, mais ce que les gens peuvent être prévisibles..!
"allez, tu dois bien avoir une idée ! parle moi un peu de toi, tu es tout le temps si mystérieuse !"
parler... de moi ? j'ai l'impression de ne faire que ça et cela m'insupporte. je veux juste qu'il me parle de lui, et je veux l'écouter jusqu'à la fin de ma vie. je veux mourir avec lui, main dans la main.
"en fait, il y a bien quelque chose que je veux faire avant de mourir."
putain. pourquoi est ce que j'ai dit ça.
"ah oui ? quoi donc ?"
le temps semblait s'être arrêté. je réfléchissais à toute vitesse. et puis merde. on n'a qu'une seule vie. c'est ce qu'on m'a souvent rabâché, mais c'est à ce moment là que je l'ai réellement compris. je ne veux pas vivre avec des regrets. je ne veux pas me réveiller dans 10 ans avec le
sentiment de n'avoir rien fait au cours de ma vie. alors je m'approche de lui. il est à peine plus grand que moi. je me mets en face de lui et je le regarde dans les yeux. j'approche mes mains de son visage, pour le rapprocher du mien. je pose mes lèvres sur les siennes. elles sont aussi douces que je le pensais dans mes rêves. je ferme les yeux. le temps s'était réellement arrêté.
