Une, deux, trois... Je comptais les coupures sur mon bras gauche. Quatre, cinq, six, sept, huit... Rouges, elles symbolisaient mes frayeurs, mes erreurs, ma soi disant dépression. Il y en avait dix huit pour l'instant.
Mon réveil sonna, inutile, car j'étais réveillé depuis trois heures du matin. Terreurs nocturnes, comme toujours. Je me levai sans un bruit et me dirigea vers ma salle de bain. Moi, Elijah Jonhson vingt ans, vivais seul. Personne dans le campus n'était assez fou pour cohabiter avec moi. Je filais sous la douche en mettant une musique au hasard et tomba sur Demons de Imagine Dragons. J'affectionnais tout particulièrement cette chanson. Je chantonnais tout en me lavant. Je sortis enfin après une quinzaine de minutes et m'habillai simplement. Les cours ne m'intéressaient pas vraiment mais j'étais bien obligé pour devenir chimiste. Mon premier cours de la journée était facultatif mais me plaisait. C'était la philosophie. J'aimais réfléchir.
Le cours débuta lentement mais le professeur était intéressant. Cependant le cours fût interrompu par le proviseur en personne et un autre élève. Brun, pâle, cheveux bouclés, petit. Il était assez timide. Le proviseur nous indiqua rapidement que c'était un nouvel élève et s'en alla aussi rapidement qu'il était venu. Évidemment, malchanceux comme je suis, il devait s'asseoir à côté de moi... Sa présence me gênait pour la simple et bonne raison qu'il voulait me parler. Je n'étais pas du même avis. Il voulu entamer une discussion mais je le stoppa net. Il me demanda pourquoi et je lui ai simplement répondu "C'est mieux pour toi que tu ne m'adresse pas la parole je suis dangereux ". Il ne tenta pas d'établir un quelconque contact une nouvelle fois mais je sentais qu'il me regardait du coin de l'oeil. Il devait me trouver méchant voir effrayant, du moins c'est ce que j'espérais... Je me complaisais dans ma solitude, je n'avais besoin de personne et personne n'avait besoin de moi. C'est surtout dans la solitude qu'on sent l'avantage de vivre avec quelqu'un qui sait penser. Cette phrase de Rousseau illustre mon état d'esprit. Mon voisin de table, nommé Ashley, m'empêchait de me concentrer correctement. J'essayais de faire abstraction de sa présence mais c'était vain. Je fulminais intérieurement, tentant de me contrôler. La sonnerie retentit. Heureusement pour moi c'était mon seul cours de la matinée, ce qui me paraissait être une bonne nouvelle mais, bien sûr, il fallait que quelque chose gâche ma joie. Un surveillant vint me voir pour m'annoncer que j'avais un colocataire! À peine avait-il finit de dire qu'il arriverait aujourd'hui que je bondis hors de la salle pour me précipiter hors de la salle, celle ci devenait étouffante. J'avais des bouffées de chaleur en même temps que des sueurs froides. Je suffoquais en espérant que ce soit une de mes nombreuses terreurs nocturnes mais c'était réel. J'allais devoir supporter une personne autre que moi tout le temps. Je me rendis avec beaucoup de mal au pont au dessus du lac derrière les vieux bâtiments. Cet endroit me calmait un petit moment avant que mes angoisses reprennent le dessus. Je tremblais comme une feuille morte, ne sachant pas quoi faire. J'entendis des pas mais ne m'en préoccupais pas, me concentrant sur ma respiration. J'essayais de survivre alors que mon corps tentait de mourir. C'était une lutte acharnée quotidienne. Les pas se rapprochèrent. Flic, flac, floc. C'était un homme. Flic, flac, floc. Petit, brun. Flic,flac. Je le reconnaissais. Il semblait effrayé. Comme si la mort se présentait devant lui. C'était peut être comme ça les autres me voyaient. Je n'apportais que le malheur. Flic,flac,floc. Il s'approcha encore, à pas de loup. Il posa une main sur mon épaule, celle ci se voulant réconfortante. Il me demanda ce qu'il se passait, qui il devait appeler et comment il pouvait me calmer. Il m'allongea sur le pont et effectua une pression sur mon ventre, juste en dessous de mes poumons. Cela m'apaisa instantanément. Ashley me donna ensuite une bouteille d'eau comme je lui avait difficilement demandé. Je pris des calmants et respirais bruyamment. Au fil du temps, je calmais. Ashley resta là, à me regarder de ces yeux verts. Ensuite il prit la parole: Tu vas bien? Tu veux bien m'expliquer ce qu'il se passe?!
-Tu peux partir.
-Répond moi! s'exclamait-il.
-J'ai juste fais une crise de panique, répondais-je contrarié qu'il m'ai vu dans cet état.
-Pourquoi? demandait Ashley.
-Ce ne sont pas tes affaires, merci de m'avoir aidé au revoir, répondais-je sèchement.
Je tournais les talons et m'en alla dans ma chambre pour avoir un peu de répit. Je me demandais quand même pourquoi il était au lac, personne ne venait ici, car j'y allais. J'avais l'impression qu'on me suivait mais je n'y prêtais pas attention. J'ouvris la porte de ma chambre et entra. Je me jetai sur mon lit quand on toqua a la porte. Je me levais à contre cur et ouvris la porte mais quand je vis qui se trouvait derrière cette dernière, je la referma brusquement. Lui, encore et toujours. Il ne pouvait pas rester hors de ma vue plus de dix minutes, ce n'était pas possible. Il n'arrêtait pas de toquer je lui ouvrais donc, de mauvaise humeur. Il affichait un sourire gêné. "Il semble que je sois ton nouveau colocataire..." Non,non,non. C'était hors de question! Pas lui! Malgré tout je le laissai entrer. Il me regarda, ne sachant quoi faire. Je lui proposai de s'asseoir sur mon lit, il accepta. On se regardait dans le blanc des yeux, se jaugeant l'un l'autre. J'étais mal à l'aise par rapport à lui qui semblait serein. Il ouvra la bouche, la referma et répéta ce mouvement plusieurs fois ne sachant quoi dire. Je commençai donc la discussion à sa place. "Donc tu vas vivre avec moi." Ce n'était pas une question. Il dit: "Oui, à partir de demain. J'emménage aujourd'hui, tu voudrais bien m'aider? Enfin si ça ne te dérange p..
-Qui a dit que je voulais bien? l'interrompais-je.
-Hum... Je ne l'ai pas choisi non plus tu es la dernière personne sans colocataire.
-Tu as du entendre les rumeurs qui courent sur moi non? Elles ne t'ont pas effrayé?
-Oui je les ai entendues mais je n'y crois pas. Ce sont des imbéciles, s'empressait-il de répondre.
-Je t'aiderai à emménager à une seule condition.
-Laquelle? Il semblait tout à coup nerveux.
-Ne parle jamais de ce que tu vois dans cette chambre à quelqu'un d'autre. Quoique je fasse, ne le dis a personne. Absolument personne, disais-je d'un ton grave. Il semblait réfléchir. D'accord je te le promets." Il me tendis son petit doigt. Je le regardai avec stupéfaction ne comprenant pas ce qu'il faisait. "On fait la promesse du petit doigt?" Il ressemblait à un enfant. Je tendis mon petit doigt à mon tour et il le serra avec le sien. On concluait donc un pacte très important pour moi.
Premier chapitre! C'est la première fois que j'écris et poste une histoire donc soyez indulgents. J'ai hâte d'avoir vos avis! 1143 mots je commence en douceur.
Allez la bise, N.
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Déception.
RandomLa vie étant une déception du début à la fin vaut-elle la peine d'être vécue? Le suicide a-t-il ses raisons? Une rencontre peut-elle changer la vision de la vie d'Elijah?