Prologue.

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Drittsekk-Magnusson

                                                                                         Prologue.

J'étais coincée, dans mon esprit.

C'était un peu comme un grand labyrinthe.

Un labyrinthe sans fin.

Chaque jour.

Chaque heure.

Chaque minute.

Chaque matin, je me lève avec le soleil.

Me levant chaque matin dans la même rue, sur le sol en béton, peu importe l'endroit où je me suis endormie, je me réveille toujours dans cette rue.

Je devrais avoir mal, mais comme chaque jour, chaque matin, je ne ressens rien, je ne ressens pas le sol dur sous mon corps.

L'horloge de la rue est bloquée depuis mon arrivée ici, mais comme chaque jour, par habitude sans doute je continue d'y jeter un œil.

21:21

Depuis mon arrivée ici, j'erre dans les rues de la ville, de ma ville, Oslo, à la recherche d'une sortie.

Et plus le temps passe plus je réalise que je suis bloquée. Chaque instant passé ici est une lutte pour ne pas sombrer dans la folie.

Je me balade alors, cherchant désespérément une sortie introuvable.

Essayant bêtement d'ouvrir chaque porte, chaque maison, ces dernières restaient fermées, elles me narguaient.

Chaque heure, chaque minute, chaque seconde, je sentais le désespoir me gagner, je me sentais perdre la tête, la raison.

La solitude est un des maux les plus terribles de l'humanité, elle est trop souvent mise de côté, trop souvent négligée.

Et pourtant, si vous avez, ne serait-ce qu'une seule fois été seul dans votre vie, vous savez de quoi je veux parler.

Et si vous êtes chanceux et n'avez jamais pu ressentir cela, alors vous ne pouvez même pas imaginez, et n'essayer même pas, c'est inutile.

Quand on est seule dans une ville, dans son esprit, dans sa prison oserai-je dire, il y a une remise en question constante de soi-même, des crises de colères, de tristesses, de paniques.

Voilà de quoi était fait mon quotidien.

Alors pour y échapper, je repensais, à mon ancienne vie.

A mon frère surtout, car c'était à cela que se résumait ma famille.

Ma mère ayant arrêtée de s'occuper de nous à la suite d'un accident de voiture, provoquée par mon beau-frère qui causa la mort de ma sœur Amalia, ma sœur jumelle.

Mon père lui était partie vivre à Londres.

Belle famille n'est-ce pas ?

William, car c'était comme cela que se nommait mon frère, était l'une, que dis-je, la personne la plus gentille et généreuse qu'il m'est été donné de connaître sur Terre, derrière la carapace de connard qu'il s'était créé. Selon lui, les gens le respecteraient plus en se montrant ainsi que comme un jeune homme gentil et généreux, les adultes seraient moins aptes à vouloir l'utiliser et le manipuler.

J'ai toujours détesté l'image de lui qu'il donnait aux autres, mais j'avais été obligé d'admettre qu'il avait raison.

Lorsque qu'il avait ramené l'une de ses premières « petites copines » à la maison, j'avais été très heureuse.

Drittsekk. Magnusson / Skam /Où les histoires vivent. Découvrez maintenant