Automne ou Star Dust

Prologue Rock N Roll

Vous vous souvenez de toutes ces fois où lorsqu'un idiot ivre de sensations fortes déboîtait à toute allure devant votre voiture ? De votre mère forcée de piler pour éviter la rencontre des deux boîtes de fer. Toutes ces fois où projeté par l'élan de la voiture, mais heureusement retenu par la ceinture, vous manquiez une collision entre votre tête et le pare-brise. Ces fois où la voiture s'arrêtait en crissant, face à la voiture qui s'éloignait loin devant vous. De votre coeur affolé qui battait follement dans votre poitrine à ce moment-là, et que soulagé vous regardez votre mère avant qu'elle ne redémarre une fois la frayeur passée. Ce moment arrive fréquemment dans la vie, il est banal mais pourtant si revigorant. Il réveille chez n'importe qui cette envie de vivre la vie à fond.

Ce moment est arrivé à Automne, et au lie que sa mère la regarde sans rien dire celle-ci la fixe droit dans les yeux.

« On a failli mourir aujourd'hui alors c'est d'accord pour ton projet. Je t'aiderais à le réaliser. »

Malgré que sa mère soit réticente à l'idée d'aider sa fille dans ce projet, d'une envergure trop grande pour sa « petite fille chérie », elle a acceptée. Depuis longtemps au courant des problèmes de sa fille, l'aider à réaliser ses rêves ne peut-être que bénéfique.
Elle conduit jusqu'à leur appartement, où elle ordonne à sa fille de faire ses valises.

« Mais pourquoi ? La rentrée approche et...
-Va les faire !, ordonna sa mère d'une voix autoritaire. »

Un peu surprise par le ton de sa mère, la jeune fille hausse ses épaules. Elle se dirige vers sa chambre, sort une vieille valise rose cabossée de son placard. Elle y fourre une partie de ses vêtements lorsque sa mère revient, le téléphone à la main.

« Prévois pour une semaine, tu n'oublie pas de laisser des vêtements sortit pour demain.
-Mais...»

Sa mère pose une pile de cartons contre un mur avant de partir sans lui donner plus d'explication. Automne pousse un soupir à fendre l'âme. Elle ne comprend pas ce qu'il peut bien se passer dans la tête de génitrice. Elle emballe ses affaires dans des cartons jusqu'à ce que sa mère l'appelle, en lui précisant que le repas était prêt. Automne prend un pyjama, part en direction de la salle de bain où elle prend une longue douche.

Elle a beau réfléchir elle ne voit toujours pas, ce qui avait pu amener ce changement de comportement soudain de la part de sa mère. Elle se met en pyjama et rejoint sa mère à table. Elle a préparée du poulet aux épices avec du riz. La jeune fille sourit, elle adore ce plat. Affamée elle s'assoit à table en attendant que sa mère serve le repas pour commencer à manger. Sa mère sourit en la regardant.

« Demain on se lève à quatre heures du matin pour prendre un avion direction Los Angeles. Tu iras à la Musical Academy High School dans un jour. J'espère que le fait de t'y avoir inscrit te permettra de réaliser ton rêve. »

La jeune fille surprise engloutit sa viande, ouvre la bouche en un « o » avant de la refermer. Elle se demande toujours la cause de ce soudain changement, mais elle est incapable de trouver les mots pour formuler sa question.

« L'avion est à cinq heures si c'est ce que tu te demande. »

Sa mère commence à manger son repas sous le silence de sa fille, qui est plongée dans ses pensées. «Nouveau pays, nouvelle vie, nouvelle école - avec en perspective le fait de pouvoir réaliser mon rêve.» Son ventre se noue rien qu'à cette pensée.
Automne finit son repas, remercie sa mère puis va se coucher le ventre noué. Elle ne se fait aucun soucis quand à la barrière de la langue, son père était anglais elle est parfaitement bilingue.

Son plus gros soucis concerne son rêve : comment va-t-elle réussir son rêve si elle n'est pas capable de tenir un oral devant trente personnes ? Elle n'en sait rien, et c'est craintive de la suite qu'elle s'endort trois heures avant son départ.

« Debout ! »

Automne émerge difficilement du sommeil, de ses yeux fatigués elle voit la silhouette de sa mère sortir de sa chambre. Automne est très fatiguée, et elle aurait préférée rester sous sa couette plutôt que de se lever pour prendre un avion. Sa mère dans la pièce d'à côté fait un vacarme pas possible, dissuadant sa fille de se rendormir. D'humeur bougon, elle se lève enfile ses sous-vêtements, son jean, un tee-shirt noir, et noue une chemise à carreaux bleue à sa taille.

Elle brosse ses cheveux, pose un chapeau dessus puis sort en enfilant une paire de converses. Automne prend un bol de céréales, fourre son sac d'un livre, ses écouteurs et son téléphone. Elle part aider sa mère à ranger les affaires qui partent avec elles.

« Le reste arrivera plus tard par avion. » Explique brièvement sa mère. « Va mettre une veste ! Il fait froid. »

Automne s'exécute puis elles chargent leurs affaires dans la voiture. Automne met ses écouteurs, allume sa playlist sur la chanson Rock N Roll d'Avril Lavigne, et commence à chanter. Sa mère ne dit rien savourant le talent de sa fille à reproduire la même voix que la chanteuse, et cela en dépit de ses écouteurs et de la chanson en marche.

***

Automne a un pincement au coeur lorsqu'elle voit l'aéroport s'éloigner, au fur et à mesure que l'avion prend de l'altitude. Elle détourne les yeux, regarde sa mère plongée dans un roman policier. Elle sort Si Je Reste de Gayle Forman de son sac avant d'imiter sa mère.

De longues heures se sont écoulées depuis leur départ de France. Automne avait alternée son voyage entre lire et dormir. Alors qu'elle peut distinguer les côtes Californienne de son hublot, son estomac crie famine. «Enfin je vais pouvoir manger !» L'appareil amorce sa descente, sa mère lui conseille de tout ranger afin de pouvoir quitter l'avion au plus vite. Automne s'exécute sans la contredire, trop heureuse de sortir de l'avion.

Lorsqu'elle sort elle est frappée par la chaleur plus haute de plusieurs degrés que celle en France. Elle suit sa mère, récupère ses affaires et sort. Sa mère hèle un taxi qui les conduit à leur nouvelle résidence, tout en leur donnant des adresses de « très bon restaurants ».
Automne considère un instant l'immeuble situé près d'un quartier résidentiel. Elle suit sa mère dans l'ascenseur qui monte jusqu'au sixième, dernier étage. Elle traverse un couloir blanc dont les portes rouges vifs détonnent. Sa mère s'arrête devant une porte au numéro du 6 A. La porte s'ouvre sur un salon dont la cuisine est ouverte sur la partie gauche, la façade face à elle est parcourue par de grandes baies vitrées. Sur leur gauche se trouve un canapé en cuir blanc faisant face à un écran plat, disposée sur une commode. Plus loin on aperçoit la table en verre avec ses quatre chaises blanches face à la cuisine.

À droite se trouve quatre portes peintes elles-aussi en rouge. La première donne sur une chambre possédant de grands placards, une fenêtre dans le coin droit où un bureau en cerisier a été placer. Il est suivit par une bibliothèque vide à nombreux rayonnage, en face du bureau se trouve un lit deux places.
La deuxième porte s'ouvre sur une chambre similaire à la première. Derrière la troisième porte se trouve une salle de bain avec douche à l'italienne, et une grande baignoire. La quatrième et dernière porte amène aux toilettes. L'appartement est principalement composé par des tons blancs, hormis les portes peintes en rouges.

Après avoir fait de nombreux aller-retours sans croiser le moindre voisin, Émilie - la mère d'Automne - s'assoit lourdement sur le canapé en cuir blanc. Sa fille l'imite.

« Bon pour la déco on repassera. »

Elles éclatent de rires puis sa mère commande chinois. Quelques minutes plus tard on sonne à la porte. Échangeant un regard d'incompréhension avec sa fille, Emilie part ouvrir la porte.

« Eh bien pour une livraison rapide, c'est du rapide.
-Oh bonjour je suis la voisine. »