Épilogue

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[J'entends les cordes d'une guitare qu'on gratte pour former une mélodie. Une voix de jeune homme que je connais – enfin je crois – s'y ajoute. Je connais les paroles, je crois, ou peut-être pas. Tout est blanc autour de moi. Un blanc aveuglant et immatériel. Et cette musique qui résonne autour de moi. La voix du jeune homme est chaude, réconfortante. J'essaie d'attraper quelques paroles pour les chanter moi-aussi.

Oh oh oh

Oh oh oh

Oh oh oh

La musique s'arrête puis redémarre. Je fredonne le début, les paroles sont simples. Je tente de chante les paroles qui suivent, mais très vite je suis perdue. Je m'arrête, et reprend. Je chante encore un « We are » lorsque tout se met à bouger autour de moi. Je suis sur une place – ou un port, en tout cas la mer est derrière moi et l'air marin s'engouffre dans mes poumons. Je suis assise sur un muret. Mes jambes croisées se balance au rythme de l'air. Je lève la tête. Un jeune blond dont les cheveux sont décoiffés avec un piercing au nez me fait un sourire. J'esquisse moi aussi un sourire ne sachant pas quoi faire d'autre. Il saute du muret pour atterrir sur ses pieds, et il pose sa guitare à ses pieds. Je le regarde intriguée face à son geste, il me tend la main que j'attrape. Je saute du muret moi-aussi et le regarde dans les yeux. Je suis sûre de le connaître, mais d'où ?

« Viens Automne, on va rejoindre mon groupe. On a une nouvelle reprise à te faire découvrir, après tout tu es notre fan numéro un. »

Sur ces mots et sans rien ajouter de plus, sans que je ne demande plus d'explication il m'entraîne loin du muret. La scène change encore. On est maintenant dans un garage transformé en studio, devant moi une batterie, une basse, une guitare et un micro me font face. Le garage comporte trois fenêtres mais on peut voir que la nuit est tombée, et que ce sont les éclairages qui illuminent la pièce à présent.

« Tu l'as trouvée Connor ? C'est super, Automne assied toi là. »

Un garçon brun aux cheveux bouclés se trouve derrière moi lorsque je me retourne. Il me sourit puis m'emmène sur un canapé juste en face de leur scène. Ils portent tous quatre une chemise avec un pantalon noir accessoirisé d'un nœud papillon. À côté de moi se matérialisent Cameron, Ally et Karan, Cameron passe un bras autour de mes épaules et j'en profite pour caler ma tête sur son cou. Les quatre anglais se donnent à fond dans leur performance puis ils s'arrêtent de chanter. Le grand blond, James, pose sa guitare puis va éteindre sa guitare.

« C'est le moment où je joue ma groupie ? » Je lance.

« Euh si tu veux. »

Je fais mine de réfléchir quelques instants avant d'échanger un regard complice avec Ally. Je saute sur mes pieds, remettant ma perruque en place. Je vais sur leur petite scène en demandant de l'aide à Ally et l'autre blond, Tristan, pour jouer des instruments. Ils me sourient avant de prendre place sur la scène, et sans que j'ai à prononcer le moindre mot ils commencent à jouer l'instrumental de la chanson You Can't Hurry Love des Supremes. Les trois autres garçons rejoignent Cameron et Karan sur le canapé. Je commence à chanter la chanter, en échangeant quelques coups d'œils complices à mes amis qui jouent.]

La chanson devient lointaine, sourde tant elle s'éloigne. Elle finit par se taire pour être remplacé par le son assourdissant du crépitement des flammes derrière moi, des gémissements, et les notes de piano provenant de la radio. Je crois qu'elle joue Pieces du chanteur Red, les paroles s'ajoutent à la mélodie envolant le son des flammes et des gémissements, ainsi que celui d'un cri. Perdu je constate que je suis hors de la voiture allongée sur le bitume face contre terre, des débris de verres autour et sur moi. Je me redresse difficilement et tourne autour de moi-même. Je n'ai rien, c'est une chance. Il fait noir, je ne discerne presque rien à part le jeu des flammes qui dévorent la voiture, et quelques silhouettes à l'intérieur de la voiture. Curieuse je m'en approche, je constate qu'Adam reprend doucement conscience la tête encore enfoncée dans l'air bag du volant. À ses côtés Angelivera a une vilaine entaille sur le front, dû au fait que sa tête ait percutée le pare-brise. Le pare-brise comporte un énorme trou comme si quelque chose – ou quelqu'un était passé à travers. Je fronce les sourcils.

Automne ou Star DustOù les histoires vivent. Découvrez maintenant