Il faisait sombre. J'étais dans une cage, dans une cave, seule. Aussi loin que je me souvienne, j'ai presque toujours vécu comme ça, seule dans la pénombre. Mes yeux s'étaient depuis longtemps habitué à l'obscurité, le soleil me faisait mal aux yeux tellement il était vif, c'est pourquoi lorsque quelqu'un entrait dans la cave je les fermais instantanément. La lumière était mon ennemie. Elle me donnait de l'espoir à chaque fois que quelqu'un entrait, à chaque fois je pensais qu'ils allaient me faire sortir, me laisser découvrir ce qu'est le monde baigné de lumière, mais à chaque fois, aussitôt la porte refermée, l'espoir s'en allait en même temps qu'elle. Elle était mon ennemie car elle était la source de tous mes rêves qui ne se réaliseraient jamais. Je savais aussi qu'elle était source de chaleur car sans elle il faisait froid. Je ne pouvais plus toucher les barreaux ni m'assoir dans ma cage tellement le métal était glacé. Je contemplais les murs en brique, la petite table, les deux chaises en bois, les cordes et les chaines accrochées au mur. J'observais aussi les attaches sur les murs, le lavabo où était fixé le robinet d'où s'écoulait une denrée rare que l'on appelle "eau". Malgré le froid j'en buvais beaucoup. J'avais soif et pas qu'un peu. J'étais assoiffée, je regrettais de m'être mal conduite avec mon maitre... Si j'avais été sage, enfin si je lui avais obéit, j'aurais de l'eau et de la nourriture, je ne serais pas entrain de souffrir en attendant qu'il revienne me donner ce dont j'avais besoin pour survivre. Pourquoi ne pouvais-je pas me plier à ses règles ? Pourquoi ne voulais-je pas devenir comme mes camarades ? Pourquoi avais-je tant besoin de garder le contrôle sur ma vie ? Après tout, ma vie n'avait pas de valeur et mon existence était inutile, futile. Le monde ne changerait pas si je mourrais ou si je devenais un animal obéissant. Malgré toute ces raisons, je ne voulais pas devenir le toutou de compagnie d'un bourgeois. Soudain, j'entendis des pas, mon maitre revenait. Il alluma la lampe et la lumière m'aveugla. Je me cachais les yeux avec mes mains afin de les protéger. Il s'approcha de moi et ouvrit lentement la porte de la cage, qui grinça bruyamment. Je me réfugiai dans un coin pour ne pas qu'il ne m'attrape mais avant que je n'ai eu le temps de faire quoi que ce soit, il me tira le bras hors de la cage. J'essayai de me défendre mais je n'avais plus de force. Suite à la soif et à la faim je ne pouvais que me laisser emporter. Il me traina parterre et m'abandonna sur le sol glacial. Il passa une chaine dans l'attache du mur et me passa un collier autour du cou. J'étais assise par terre tandis que lui était sur la chaise. Il me regardait de haut et je me permettais de faire pareil bien que ça ne fut pas mon rôle. J'étais censée être soumise comme la louve que je suis mais je ne voulais appartenir à personne. La seule chose qui me restait était ma fierté et je n'étais pas prête à la céder. L'homme se leva et attrapa la chaine. Il me souleva et me jeta violemment contre le sol. Je relevai immédiatement la tête. Il recommença plusieurs fois mais à chaque fois je la relevai.
- Baisse la tête ! Tant que tu ne l'auras pas fais je ne te redonnerai ni eau ni nourriture. Alors soit tu baisses la tête, soit tu meurs. Je suis le dominant et tu es la dominée ! Un animal est inférieur à son maître. Il avait pris un ton autoritaire tout en s'asseyant.
Il fit couler l'eau du robinet mais ma tête restait haute et je restais fière, malgré la soif et la faim. Ma bouche était pâteuse et tout mon corps me hurlait de lui obéir si je voulais survivre. Il donna un coup de poing sur la table, ce qui me fit sursauter. Il se leva et vint dans ma direction. Il voulu me donner un coup mais à bout se retourna et sortit. C'était la première fois qu'il me laissait seule en dehors de ma cage.
J'entendis des pas qui arrivaient, il y avait deux personnes. Je me demandai qui pouvait bien venir et j'avais peur. Je n'avais jamais vu d'autres personne que lui depuis tellement longtemps que je ne savais plus quoi faire. Ils entrèrent dans la cave et une femme aux cheveux coupés au carré s'assit sur une des deux chaises en face de mon maitre. Ils commencèrent à parler de moi.
- Je ne peux rien en faire. J'en suis tout le temps au premier stade depuis quatre ans. Expliqua-t-il.
- C'est fort ennuyeux, en effet, mais elle me plait. Je veux l'acheter. Répliqua-t-elle.
- Vous savez qu'il y a d'autre loup, mieux dressé. Proposa-t-il.
- Je ne veux pas d'un animal de compagnie. Répondit-elle fermement.
- Bien. Si c'est ce que vous voulez. Accepta-t-il.
- Je l'achète cinq milles. Proposa-t-elle.
- Autant ! S'exclama-t-il.
- Oui. Acquiesça-t-elle.
- Parfait. Je vous la ferez parvenir demain. Il faut que je la prépare. Répliqua-t-il.
- Merci. Au revoir. Le salua-t-elle.
Il l'accompagna jusqu'à la porte et lorsqu'il revint vers moi, il avait le sourire jusqu'aux oreilles. Il était contant de pouvoir se débarrasser de moi et en plus d'être payé. J'étais le plus mauvais animal qu'il n'ai jamais vu, enfin le moins docile. Il me ramena dans ma cage et me donna à boire et à manger.
Le lendemain on m'amena chez cette étrange dame.
PS. Chez les animaux baisser la tête est un signe de soumission.
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Sauvage
WerewolfUne jeune orpheline considéré comme un animal, ne compte pas se laisser faire et ne compte que sur elle. Sa fierté, l'emmènera au côté d'un jeune homme qui va lui apprendre qui elle est et ensemble vont tenter de retrouver leur famille et pourquoi p...