Sur sa passerelle de commande, le capitaine affiche une mine de damné attendant le jugement dernier en voyant l'eau monter devant la vitre qui le sépare du poste de navigation, elle monte toujours plus vite et bientôt le verre cédera à la pression...
Thomas Andrews, le dernier client du salon-fumoir regarde sa montre de gousset, et arrête les aiguilles de l'horloge qui ornait la cheminée dans laquelle un bon feu réchauffe ses dernières minutes. Il est 2 heures 12, et sous la toile à l'huile "Le port de Plymouth" les verres de Whisky vont se briser au sol, fidèles à loi de la gravité...
Isidor et Ida Strauss, le couple âgé dont la femme a décidé qu'elle mourra avec son mari, sont étendus sur le lit de leur luxueuse suite et se serrent très fort, consolés l'un et l'autre par la présence de l'autre.
Dans une cabine de l'entrepont, la mère irlandaise, qui a compris qu'elle ne pourra pas se sauver ni ses enfants, a confortablement installé son petit garçon et sa fille et leur raconte leur histoire préférée afin qu'ils s'endorment :
"- ...et ils vécurent heureux tous ensemble pendant 300 ans au pays de Tir Na Nog, le pays de la jeunesse et de la beauté éternelle..."
L'eau a envahi la suite B 52,54 et 56 par le pont-promenade privé autant que par l'intérieur. Les exquis tableaux de Rose flottent paisiblement, le portrait aux plusieurs visages de Picasso semble s'animer, les couleurs de la danseuse de Degas s'écoulent et les lys de Monet ne flottent plus sur l'eau imaginaire d'un tableau à présent...
La passerelle de commande s'enfonce toujours plus vite dans l'océan obscur, et Fabrizio enlève la veste de sauvetage tâchée de sang de Tommy qui ne pourra plus servir à son ami, mais peut-être sauver sa vie...
Le canot dans lequel Cal a pris place ne peut plus être mis à l'eau puisque l'océan lui même vient le chercher. L'officier en chef Wilde crie :
- On n'a plus le temps, coupez ces cordages, on les coupe ! On coupe tout s'il le faut !
Un matelot hurle :
- Je n'ai pas de couteau !
Mais Wilde n'a pas le temps pour ce genre de détail :
- Coupez ces cordes, coupez-les ! Coupez ces putain de poutres !
Fabrizio entend la requête et arrive au plus vite, son canif entre les dents.
L'enfant qui a servi de prétexte à Cal se met à pleurer :
- Maman, maman...
Cal la pousse dans les bras d'une femme puisqu'il n'en a plu besoin :
- Tenez !
Voyant avec horreur un groupe qui a été emporté par une vague du pont des embarcations s'approcher à la nage, il s'empare d'une rame et se met à taper sur les têtes et les mains des personnes qui cherchent désespérément à se sauver de cette eau qui fait 2° et que seul le sel marin empêche de geler...
A bâbord le scénario diffère à peine, Lightoller essaye désespérément de mettre la chaloupe retournée sur sa base à flot. Plusieurs hommes tentent frénétiquement de libérer le canot B des cordages, pour que le navire ne l'emporte pas avec lui. Le colonel Gracie donne un canif à Lightoller afin qu'il coupe les liens. Quelqu'un crie :
- Coupez ces cordages, aidez-le !
L'eau immerge déjà leurs pieds et soudain le canot flotte et les hommes nagent et plongent pour l'atteindre.
Dans le foyer du pont A des premières classes, Benjamin Guggenheim, dont l'amante française est partie à bord d'un canot il y a bien longtemps, est installé sur une chaise et il regarde l'eau submerger les couloirs luxueux devant lui, le visage figé en une grimace d'horreur. Derrière lui, son serviteur fidèle attend avec lui, la peur se lit sur son visage, mais il n'imitera pas les derniers passagers qui se réfugient dans l'escalier pour tenter de quitter le navire. Quelqu'un hurle :
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Titanic: Rien sur Terre ne pourra les séparer
RomanceEn 1997, l'épave du Titanic est l'objet d'une exploration fiévreuse, menée par des scientifiques à la recherche d'un diamant bleu disparu. Interpellée par un reportage à la télévision, l'une des rescapées du naufrage, âgée de cent deux ans, Rose et...