Ensemble

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Tu es là.
Tu es couché dans un lit trop grand pour toi, plongé dans un profond sommeil. Ta poitrine se soulève faiblement, comme oppressée par un poids trop lourd à porter. Ton visage si beau et souriant est désormais amaigri et enfermé dans un large masque. Une machine bruyante se tient à tes côtés, un son aigu retentissant spasmodiquement dans la pièce trop blanche de l'hôpital.

Ici tout est trop clair, trop propre, trop calme, comme ci l'on essayait tant bien que mal de cacher l'ambiance macabre de cet endroit. Comme ci l'on essayait de masquer les pleurs discrets des familles attendant vainement une bonne nouvelle concernant la santé de leur fils mourrant. Comme ci l'on essayait de cacher les larmes bruyantes des patients dont on annonce la mort proche. Cet endroit est d'une hypocrisie malsaine, perverse.
Il donne de l'espoir, un espoir fou, un rêve absurde dont l'unique but est de soutenir le coeur souffrant des malades. Ils connaissent tous leur futur funeste en arrivant ici, mais ils ne peuvent que s'accrocher au désir irréaliste que leur vend ce lieu. En effet l'Homme est ainsi, il s'accroche à la vie tel un parasite, et n'importe quelles paroles, si peu convainquantes soit elles, arriveront à le rassurer de sa fin prochaine. Mais même en affichant les meilleures statistiques de guérison, les gens continuent de mourir, les uns après les autres, ne s'éloignant de la mort et de leur lit d'hôpital que pour mieux l'accueillir quelques jours plus tard.

J'y ai cru moi aussi un jour, je le confesse. Les premiers mois, je pensais chaque matin en venant que tu serais là, à m'accueillir quand je viendrait. Mais des années ont passées, et mon espoir s'est asséché tel une fleur qui fane après être coupée. J'ai vu des centaines de personnes quitter cet endroit, y revenir et y mourir. J'ai passé des jours entiers à contempler ton visage paisible dans ce climat de souffrance. Des semaines entières à te raconter des histoires, te parler de la pluie et du beau temps, dans la perspective vaine que tu m'entendes. Je repense à toutes ces années que l'on a passé ensemble. La classe E, le meurtre de Koro-sensei, l'obtention de ton diplôme de professeur, le premier jour où l'on s'est mis ensemble...

Tu était rayonnant comme toujours, tes cheveux bleus parfaitement attachés. Tu t'étais approché timidement de moi, les joues brûlantes, et m'avais avoué que tu m'aimais, en chuchotant. Je t'avais pris dans mes bras en te répondant que je ressentais la même chose, puis l'on ne s'est jamais quitter. On a acheté un appartement dans la banlieue de l'école où tu travaillais, j'avais trouvé un travail de sous-fifre au gouvernement mais espérais gravir rapidement les échelons. La vie était simple, paisible. On marchait ensemble les nuits pluvieuses tout comme on marchait les jours où le ciel était dégagé.
Mais voilà, Un homme trop pressé ou peu vigilant a mis fin à cette vie simple. La voiture roulait trop vite, tu ne t'en ais pas aperçu.

On m'a appelé durant une réunion, je n'ai pas répondu.
J'ai rappelé quelques heures plus tard, on m'a annoncé la nouvelle mais je n'y ai pas cru. Je suis parti bouleversé pour l'hôpital, où tu m'attendais déjà, couché. Je me suis assis pour la première fois sur cette chaise qui désormais se courbe sous mon poids. J'ai versé mes premiers sanglots. J'ai posé la première fois ma main sur ta joue. Caressant ta peau nacré sans même savoir si tu en avait conscience.

Tu es là, et je suis là. Ensemble. Je sais que tu ne te réveillera plus maintenant, mais je ne peux tuer cet espoir mélancolique qui sommeille dans mon coeur. Je ne peux te laisser seul, nous sommes liés. Par un lien fort qui ne pourrait se rompre. Je place ta petite main dans la mienne pour la millième fois, je m'approche de ton visage, retire l'obstacle pour quelques secondes, puis scelle tes lèvres chaudes avec les miennes. Je me recule alors puis te chuchote à l'oreille, priant de toute mon âme, de tout mon coeur, pour que tu entendes au moins ces quelques mots:
"Je t'aime".

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Wouuuu !! La première histoire que je publie (ça fait bizarre 😂😂) ! Un petit One-Shot que j'ai écris (et que je publie d'ailleurs) par une nuit d'insomnie où je trouvais qu'il y avait assez peu de fan fiction française sur du Karma x nagisa ! Du coup voilà j'ai écris cette petite histoire, pas très triste mais pas très joyeuse non plus 😂 !! Je ne prétend pas DU TOUT qu'elle est parfaite et elle a sûrement de nombreux défauts mais j'ai essayé de les limités le plus possible 😁 !!

N'hésitez pas à écrire des commentaires sur ce que vous avez pensé de ma première histoire (huhuhu 😋), ça me fera très plaisir, ni à me dire ce que vous avez aimé ou moins aimé, et à faire des critiques (si elles sont constructives) !!

Kirua, je sais que tu pleures car ma première histoire n'est pas sur toi mais je ne pouvais pas te voir dans le coma 😭😂, mais ne t'inquiète pas, tu seras vengé 😂😂😂 !

Bref bye, et bonne nuit (il est 23h31 d'ailleurs qu'est-ce que vous faites ici, au dodo 😂 !!) !

Tu es là. | OS Nagisa x Karma |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant