In the box

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L'expérience débute un quatre août, dans un complexe scientifique. C'est un enfant d'immigré à la peau marronne qui va être le premier cobaye. Ses parents reçoivent de l'argent et n'ont personne à qui raconter la chose. Le complexe est de localisation inconnue.


Il va entrer dans la boîte blanche — c'est le test Q-04 — et expérimenter ce milieu spécial. La boîte est invisible, de l'extérieur. Elle est recouverte d'une machinerie complexe et les humains, comme des fourmis, passent leur temps à circuler entre ses éléments pour en assurer le parfait fonctionnement. L'organisation est inquiétante, pour un enfant... Mais il ne la verra pas en entrant. Il sera déposé à l'intérieur de la boîte par un ascenseur en métal sans fenêtres ou quoique ce soit qui lui révèlerait le gigantesque hangar dans lequel il descend d'un plafond situé à une vingtaine de mètres du sol. L'ascenseur est soutenu par des filins et descend dans un mouvement fluide. Il se posera bientôt dans la masse sombre et y rentrera de son mouvement continu, indifférent, contrairement à une mouche sur un cadavre. Le sol sur lequel repose l'animal est étrange : totalement blanc et uniforme. Fait dans une matière qui semblerait être du plastique...

L'ascenseur pénètre. Il ralentit. Il s'arrête au niveau du sol. Sa porte en acier va coulisser pour donner sur le cœur du monstre sombre : la boîte blanche. L'enfant, sous hypnose, va rentrer : on lui a dit qu'il ferait ce qu'il voulait. On lui a proposé de chanter une chanson qui lui passerait par la tête.

...

L'enfant est dans la boîte. Les murs et le plafond sont blancs, comme le sol. De l'extérieur, on croirait que le monstre mécanique grandit. De l'intérieur de la boîte, on croirait que les murs blancs grandissent. La lumière qu'ils diffusent est parfaite et les angles de la pièce se distinguent à peine, désormais à plusieurs mètres les uns des autres.

Il est assis sur un tabouret blanc. Il se lève. Un micro blanc sort du sol comme s'il était liquide, mais sans faire de vague. Le tabouret a déjà disparu, probablement dans le mur ou le sol.

« Ah. »

Rien. Pas le moindre écho. Pas de retour de son. On dirait qu'il n'a pas fait de bruit. Pourtant, le micro a tout enregistré et des ordinateurs dans le hangar se sont mis à analyser le son sorti, à le découper, à le traiter — identification vocale de l'enfant en cours, établissement d'une empreinte, attente de davantage d'indications pour la synthèse...

« Je... Aaaah... Oh... Je n'entends rien... »

Des humains remarquent les ordinateurs et s'excitent devant la multitude d'écrans qui traitent les informations reçues — voix analysée, synthèse de qualité moyenne réalisable, préparation d'élément sonores adéquats...

« Eh... Je dois chanter ? Pourquoi je n'entends rien... ? »

Le test a commencé.

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