Chapitre 4.

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Je me laisse tomber sur la chaise et allume l'ordinateur. Il met trois plombes à faire ses mises à jours et je peste en jouant avec une mèche de mes cheveux.

Lorsque l'écran daigne enfin se laisser utiliser, je clique sur la petite icône bleue et blanche. Je me connecte rapidement à mon compte, regarde rapidement si j'ai raté des messages importants et appelle Marie, qui ne tarde pas à répondre.

- Helloo.

- Coucou Marie. Comment ça va?

- Allume ta caaaam.

Je ris et active ma webcam, en profitant pour lui faire un coucou en agitant ma main droite et un grand sourire. Elle pouffe et m'imite.

- Alors, avec Anna?

Elle rougis subitement et j'éclate de rire. Je fais exprès de la taquiner avec sa petite amie, et c'est la meilleure façon de la faire taire. Ou de la gêner, au choix.

- ...

- Je rigole. Tu vas bien?

- Toujours! D'ailleurs, faut que tu ailles voir un truc sur ton téléphone..

- En parlant de téléphone..

Ma langue fourche, je n'ai étrangement pas envie de lui raconter ce qu'il se passe avec cette mystérieuse personne impolie. Ce n'est rien d'important, pourtant je préfère me taire.

- Oui?

- Il est dans le salon..

- Va le chercheeer.

- J'y vais.

Je me lève et me mute, faisant un dernier signe à la caméra. Je sors à pas feutrés de ma chambre et récupère mon portable sur le canapé. Je ne peux m'empêcher de jeter un oeil. Une réponse de l'inconnue. Ou de l'inconnu, je n'en sais rien. Je sais que c'est inutile de regarder, que c'est qu'un con -ou une conne- qui fait ça uniquement pour m'énerver. Le seul problème, c'est que ça marche.

Maintenant que j'y suis, autant regarder, non? Si l'on part du principe que la pire chose qui pourrait arriver est faire tripler mon énervement -voir le quintupler-, autant regarder. Parce que si je regarde pas, je vais être agacée de ne pas savoir, et ça risque de me faire devenir beaucoup beaucoup plus chiante. Et je suis déjà chiante de base, très très chiante.

Mon index a choisi pour moi. «Je ne t'ai jamais parlé alors laisse moi tranquille Mr ou Mme LaPub !». Je relis une fois, deux fois, trois fois le message et je me mord la lèvre. Que je ne tarde pas à lâcher, un fou rire me prenant.

Je ris seule pendant quatre à cinq minutes, puis je ferme les yeux pendant à peu près autant de temps pour me calmer. «Mr ou Mme LaPub». Ça y est, c'est reparti, je ne peux pas m'arrêter de rire. Je glisse du canapé et me tortille au sol, toujours prise de violents soubresauts dus à mon rire.

Impossible de me calmer. Ma respiration devient haletante et irrégulière et je peine à renouveler l'air de mes poumons quand mon fou rire s'arrête enfin, me laissant couchée au sol, les larmes aux yeux, les bras croisés sur ma poitrine.

Je tente de me redresser avec mal et mon cerveau connecte enfin les deux neurones qu'il me reste en ce début d'après midi de dimanche printanier. Outre le fait qu'il ait cru que j'étais une publicité, ou que je travaillais pour l'une d'entre elles -fait qui m'avait bien fait rire un quart d'heure-, il disait ne jamais m'avoir parlé. Il ou elle, d'ailleurs, je n'en sais toujours rien.

C'est étrange. Serait-il possible qu'il soit somnambule? Qu'il m'ait envoyé un message et l'ait supprimé sans s'en rendre compte? Oui, mais cela voudrait dire qu'il est, premièrement, extrêmement doué, et deuxièmement, très bizarre de dormir à cette heure là.

C'était déjà plus possible que ce soit une blague de sa part, et qu'il fasse semblant. Oui, ce doit être ça, c'est le plus logique. Mais cette voix, ma conscience, n'y croit pas.. Ça doit être ça, mais je vais m'en assurer.

«Mme LaPub :). Et toi? Mr ou Mme MalPoli?»

Je relâche mon téléphone et me remet à rire comme une folle, après avoir envoyé le message. Je sens que Marie va m'attendre longtemps, mais je n'y pense pas vraiment, secouée entre deux rires.

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Désolée du retard, mais j'étais malade (et je le suis encore), donc voilà x').

La suite chez xnonnoobx

[Collab] Mon correcteur auto et moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant