La huitième planète

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Pendant son voyage, le Petit Prince avait visité une huitième planète. A part se trouver dans une autre zone, cette planète était aussi différente de toutes les autres que le Petit Prince avait visitées jusqu'à ce moment-là : elle était lumineuse. Malgré cela, sa lumière avait tendance à s'affaiblir au fil du temps et le Petit Prince, qui s'en était rendu compte, avait pensé que cette planète, l'astéroïde L124, serait vite devenue anonyme et quelle n'aurait plus fascinée ni intriguée personne comme elle avait fait avec lui.
Cet astéroïde était habité par une très belle jeune fille, qui représentait la première personne de sexe féminin que le Petit Prince avait rencontrée jusque-là. Sa planète était pour la plupart occupée par un majestueux saule pleureur, qui sérigeait orgueilleux en pleine floraison. Cela reflétait le fait que la jeune fille était en pleine jeunesse. Les branches de l'arbre tombaient fluides vers le bas comme les blonds cheveux de la jeune fille, qui, quand le Petit Prince l'avait aperçue, était assise, le dos appuyé contre son tronc. Elle était en train de regarder un point fixe devant elle: une étoile, la plus lumineuse que l'on pouvait voir d'où elle se trouvait. Pendant qu'elle l'observait, des larmes coulaient sur son visage. Et pour chaque larme qui baignait le terrain de la planète, un millimètre de sa claire surface avait tendance à séteindre.
Sur la huitième planète le Petit Prince avait été plus prudent que d'habitude. Il s'était, lui aussi, assis sous le saule et avait attendu un peu, que ce soit la fille à parler en premier pendant qu'il regardait aussi l'étoile. Mais, fatigué d'attendre, à la fin c'était lui qui avait rompu le silence avec une question plus que naturelle, considérée la situation. «Pourquoi tu pleures?» avait-il demandé. La jeune fille avait levé les yeux et, comme cela lui semblait évident, avait répondu: «Parce-que ma planète ne brille pas comme cette étoile», en indiquant un petit point dans l'univers.
Le Petit Prince avait été très surpris par sa réponse. La jeune fille avait toutes les capacités nécessaires pour améliorer la condition de sa belle planète. Mais malgré cela, elle ne faisait rien sauf pleurer, en aggravant ainsi la situation. Si seulement elle avait souri, les choses seraient allées mieux.
«Pourquoi ne fais-tu rien pour faire resplendir ta planète et pleures-tu seulement?» avait de nouveau demandé le Petit Prince. La fille l'avait regardé, probablement en se demandant ce que lenfant ne réussissait pas à comprendre, puis elle avait répété: «Parce que de toute façon la lueur de ma planète n'égalera jamais celle de cette étoile».
Têtue, sans confiance en soi et incapable de se contenter étaient les mots appropriés pour décrire la jeune fille.
Encore une fois le Petit Prince se sentait déçu par les grands, ou mieux par quelqu'un qui était en train de le devenir, alors il s'en allait en pensant aux multiples nuances de bizarreries que les grands pouvaient avoir.

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