Une rencontre interdite

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L'atmosphère de la pièce changea en quelques secondes, passant du froid de l'arctique au feu brûlant du Sahara. Ses doigts avaient frôlé le creux de mes reins, m'allumant comme une allumette immédiatement. Une douce chaleur naissait là où ses doigts avaient tracé un sillon incandescent et un peu plus bas également. Je serais mes cuisses l'une contre l'autre sous mon poncho ultra long que je gardais à la maison, me rappelant notre dernière rencontre il y a à peine une semaine.

Les faibles néons dont les copropriétaires se plaignaient constamment sur des notes dans le hall d'entrée, me paraissaient de formidables amplificateurs de sensations et de libido.

Divorcée depuis 1 an et demi, ma vie n'était qu'enchainement de déceptions, de galères et de contraintes. Etant obligée de travailler avec mon ex-mari et sa « nouvelle femme » dans « notre » agence d'architectes, devant organiser le planning de partage de garde de notre fille de 21 mois, j'avais décidé de déménager en dehors de notre ancien quartier car il était largement suffisant de croiser la nouvelle vie de mon ex et sa nouvelle formidable petite famille tous les jours au boulot et lorsque je déposais Andrea un weekend end sur deux.

Mon nouveau quartier était encore un terrain inconnu pour moi, ayant emmené mes cartons il y a un mois à peine et compte tenu de ma vie de folle à coté je n'avais même pas eu le temps de me présenter à mes voisins de paliers. Notre résidence était assez grande, une trentaine d'appartements sur 8 étages et 2 bâtiments réunis par un hall d'entrée immense, sol en marbre, boites aux lettres de luxe, digicode etcs et une buanderie car la plupart des appartements ne permettaient pas de contenir de lave-linge, en plein Paris le moindre mètre carré de gagné était précieux.

J'avais difficilement pris l'habitude de descendre 3 fois par semaines, pour l'instant, faire nos lessives, je ne savais même pas si je devais rester ou remonter entre chaque lavage jusqu'à mardi dernier où dans la pauvre luminosité de cette clothes room, la lessive la plus érotique de tout ma vie avait eu lieu.

Il avait senti l'air se charger d'électricité et de ce magnétisme, qui me terrifiait mais m'avais paru si évident il y a 7 jours.

J'étais ce jour-là penché vers le programmateur archaïque, parce que oui, tant qu'à faire, les machines ressemblaient à de vieilles machines de laverie automatiques d'il y a 15 ans, et je ne pensais croiser personnes ce soir-là, compte tenu de l 'heure tardive. Je portais une nuisette en coton cachée sous un épais poncho et la pièce était glacée car pas chauffée à part par la chaleur des sèches linges lorsqu'ils étaient en route. Je n'entendis par la personne rentrer ni même senti son regard sur moi car les fameux néons n'éclairaient que très peu.

Je ne me rendis compte qu'il y avait quelqu'un que lorsqu'il toussa tout près de moi. J'eu d'abord très peur, puis perçu les courbes de son corps et une atmosphère étrange très différente de la peur. Il était clair que j'étais sérieusement en manque de sexe car je me mettais à fantasmer sur tout ce qui bougeait autour de moi. Depuis la naissance d'Andrea nada, rien pas même une histoire d'un soir. Alors là quand ce corps d'apollon se dirigea vers moi j'eu deux solution ; soit le regarder bien en face afin de le scruter comme je le faisais avec tous les gens au travail, dans la rue et lui donner une existence réelle, soit baisser les yeux et attendre de voir ce qui allait se passer. J'avais vu cela un jour dans un feuilleton érotique un dimanche soir tard et là pour je ne sais quel raison je ne voulais plus être moi, Karine Beauchamps fraichement divorcée et frustrée sexuellement, mais quelqu'un d'autre, comme un secret... Il s'approcha de moi et me parlait de sa voix grave comme s'il avait compris mon refus de le regarder, il me demanda si j'avais besoin d'aide.

Je lui répondais que cela allait et lui demandais s'il allait me tuer ou quelque chose comme ça comme dans les thrillers. J'entendis un léger bruit qui me fit comprendre qu'il ricanais gentiment et me répondit que non mais que je devrais me méfier de me balader le soir seule dans la buanderie mal éclairée habillée comme j'étais.

Je cherchais au fond de moi une réponse sensée mais mon besoin désespérer d'échapper à ma réalité déprimante me fit faire quelque chose de fou et d'extraordinaire pour moi jeune femme de 26 ans, sage, sérieuse, que j'étais depuis toujours.

Je répondis « et si j'avais besoin du danger pour une fois », et mes paroles restèrent en suspens entre nous. Je ne voyais pas exactement où il se situait ni à quelle distance de moi jusqu'à ce je sente sa chaleur juste derrière mon dos. Je restais pétrifiée de ce qui pouvait se passer, ne sachant pas quoi faire. Il approcha ses lèvres de mon oreille et me chuchota : « je comprends bien ce que ton corps demande mais je ne comprends pas pourquoi tu ne le demande pas tout simplement... »

Il sentait le bois de santal et la mousse de chêne, surement un après rasage ou son gel douche. J'avais le cœur au bord de l'implosion et mes cuisses qui se resserraient instinctivement là où naissait une boule de désir contenue depuis trop longtemps.

« si tu me le demande je te ferais plaisir mais sinon je ne te toucherais pas, tu parais trop jolie, de ce que j'aperçois, pour être une simple d'esprit et moi je te promet de ne pas être un ado boutonneux en manque de stimulation. »

Je me plaquais un peu plus contre lui et fermais les yeux.

« je m'en contrefiche, je ne cherche rien... juste cette chaleur. »

Je sentais que son corps se tendait, d'inquiétude face à ma folie, ou d'excitation. Son membre qui me parut tout à coup très impressionnant, se lovait contre mes fesses et je me mis à me frotter contre lui sans m'en rendre compte.

J'essayais de me persuader que c'était comme dans un rêve, pourtant éveillé, je ne devais pas penser à après car le maintenant était trop excitant pour que j'arrête quoi que ce soit.


The clothes roomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant