Midi

1 0 0
                                    

Je vis dans ce monde où pour tous, ma famille est l'exemple à suivre.

Je vis dans ce monde où l'égoïsme est le point de départ de la réussite.

Je vis dans ce monde, où la pudeur est absent et où les gens sont dépourvus de cœur sous prétexte que nous ne sommes plus du temps où les vertus ont éxisté.

Je vis dans ce monde où le respect des lois établies par la nature est violé.

Ce monde où la haine n'a pas de contraire, et où elle est confondue avec l'amour.

Ce monde où à 6 ans, je suis maltraitée.

Où à 10 ans, je suis déjà un jouet.

Ce monde où à 16 ans, je subis toutes sortes de violence.

Ce monde où l'extérieur est jugé et non l'intérieur, où les défauts empiètent les qualités jusqu'à les faire disparaître.

Je vis dans un monde où l'amour n'est pas censé venir me hanter.

Mon monde est fait de peur, de tristesse, où je dois être toujours sur mes gardes, et où je dois toujours accepter ce que me font les autres.

Un monde où je suis actrice professionnelle dont le rôle est de sourire à tout venant, et de feindre une joie extraterrestre.

Mais ce n'est plus ma joie qui en est affectée, c'est moi, car j'en deviens un robot.

Un monde où les hypocrites et les traitres font paire, où les sangsues et la discorde sont à égalité parfaite.

Où l'incompréhension est synonyme de protection.

Oui, ce monde où ce que je veux n'est pas pris en compte par les autres, et où ils assurent me protéger en m'étouffant.

Où l'incapacité d'analyser les buts est synonyme de rabaissement.

Oui, ce monde où l'incapacité de voir le bout des choses est fière chandelle tendue aux idiots pour rabaisser la souffrance qui me ronge.

Ce monde où tous mes droits sont violés, mes beaux souvenirs étant du temps où l'on changeait encore mes couches et dont je ne me rappelle même pas.

Je suis le fruit d'un mariage non désiré, un dernier enfant inattendu reconnu dans la famille pour ne pas être morte à cause d'innombrables pillules qu'avalaient ma mère.

Je vis dans ce monde corrompu, où la réussite est acceptée, et le chemin utilisé pour y parvenir non analysé.

Mon monde est rempli de monstres, pas avec de vraies cornes, mais des gens méchants, costumés, qui circulent sans arrêt, à la recherche de proie facile.

Mon monde est géré par mon père, et Dieu sait comment il me brutalité, jusqu'à sa mort à mes 10 ans.

Géré par ma mère qui fait la muette et la sourde face à mes souffrances .

Mon grand frère qui ne voit que sa technologie, ses applications, et mon mal être.

Ma grande sœur pour qui je n'existe sûrement pas.

Même mon professeur particulier, me fait vivre un calvaire.

Le pire, c'est que je n'ai pas le droit de parler de tout çà. Et avec qui quand mon entourage est choisi par ma famille?

Dans cet immense prison que tous appelle grande propriété , je ne connais que mes salles de torture. Je ne vois la porte de sortie que quand je vais à l'église. Et encore, de mes 16 ans, je n'ai jamais vraiment vu ce qu'il se passe dehors.

Je suis prisonnière, et ceux qui m'entoure restent mes ennemis. Dans tout çà, il n'y a qu'un rayon de soleil: Nathan Vautour.

Oui. Il est le seul qui puisse me parler du monde extérieur.

Nathan est le seul qui puisse me comprendre dans ce monde de préjugés qui se limitent au portail de la prison.

Et pourtant, je ne peux pas lui dire pour ce que je subis dans la grande propriété .

Je n'ai jamais été informé de ce que me font ma famille, et pourtant le peu de documentation que j'ai m'a fait comprendre que c'est très mal.

Je suis un robot qui dois obéir à chaque ordre, qu'il me dégoutte ou non.

Je suis la petite esclave de la maison, qui doit combler les désirs de chacun des membres de ma famille.

Je suis Cassie-Midi Florant, la jeune fille qui en a marre et qui pourtant n'a pas droit à la parole.

Ils m'appellent Midi, et ce nom complet stupide que j'ai me rappelle encore plus chaque jour que j'aurais du être morte quand maman voulait me tuer dès ma conception.

Je vis dans ce monde où la discussion n'est pas possible, et où le silence n'est pas accepté.

Mais je ne vais pas continuer comme çà, car de tous les mots que je connaisse, il y en a un qui m'attire particulièrement et c'est le mot: DÉMON.

Je veux être un démon, car c'est la seule façon de m'échapper de ce monde, moi, Cassie-Midi Florant.

Naissance d'un DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant