Chapitre 1

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Errant seule dans les couloirs, les autres élèves me bousculait me reprochant d'être sur leur passage. Je regardais le sol, il était sale mais je me rendais compte de la chance qu'il avait; personne ne le voyait, personne ne le bousculait, personne n'y faisait attention, il se fait juste marcher dessus comme moi finalement, nous avions un point commun.
Je me dirigeai vers ma salle de classe au deuxième étage. Je croisais des visages qui m'étaient familiers mais le mien leur était complément étranger. Devant ma salle se tenaient mes camarades, chacun d'entre eux me provoquait un sentiment de colère. Ils étaient aussi stupide les uns que les autres. Ma professeur d'Histoire fit son apparition au coin de couloir tenant sa sacoche marron d'une main et de l'autre nos évaluations de la veille. Je savais que mes résultats n'allaient pas être brillant mais quand j'ai vu ma copie sur ma table, ce fut le choc; 4/20.

Mon camarade Enzo se moquait de moi ouvertement et en faisait profité le  reste de la classe.

- Tu as eu 4 dit-il en rigolant.

- En effet, sale naze.

- Enzo ! Tu sors !

Je rigolais à mon tour. Qui fait le malin maintenant ? Malheureusement pour moi mon instant de bonheur fut vite écourté.
- Malika, tu ferais mieux de te calmer avant de récupérer le même tarif.
Je l'a regardais sans aucune émotions sur mon visage et elle a du en déduire que tout ce qu'elle me disait me passer au dessus.

- Pour la peine, Malika tu iras t'assoir à côté de Liam.

Le sourire de Liam disparut d'un coup. Je m'emparai de mes affaires et les déposa à côté de mon nouveau voisin de classe. Le cours repris et Liam étant bavard s'est empressé de se retourner pour parler avec ses amis. Je surpris un bout de la conversation "accidentellement", je dis bien accidentellement. " ... de toute façon mec tu es toujours puceau alors frime pas".
Liam répondît: "C'est bon les mecs arrêtez de me bassiner avec ça."
Il se retourna enfin face au tableau. Écoutant seulement d'une oreille le cours, Je continuais à faire ma fouine en essayant de capter une nouvelle conversation croustillante, sans succès. Je senti un élan de chaleur me frôlant l'épaule; Je sursautais mais ce n'était que Liam qui me désigna du regard un bout de papier placé juste devant ma trousse. Je pris un air surpris en le regardant mais il insista alors j'ai ouvert discrètement. Son contenu donnait juste un lieu et une heure de rendez-vous. Je décidais de ne pas poser plus de questions sachant que La prof nous scrutait déjà bien assez.
La cloche retenti, Liam m'a donné rendez vous à la récréation à 10h. Ma montre affichait 9h54. Avant de me précipiter, je me demandais si ce n'était pas une mauvaise plaisanterie pour une fois encore m'humilier plus. Mais après mûre réflexion, je me suis résonnée. Mon stade de popularité était au plus bas, les gens connaissaient à peine mon existence ou alors ils s'amusaient de moi, alors une humiliation de plus n'était pas une raison pour se défiler.
Je pris une cigarette et je me dirigeai sur le banc entre les deux arbres comme il me l'avait indiqué. À mon plus grand étonnement, il se tenait là juste devant en train de faire les grands pas et envahi par le stress.

- Qu'est ce que tu me veux ? Aboyais-je.

Il me fixa et s'arrêta de marcher.

- J'ai besoin de toi, Malika.

Je ne pensais jamais qu'un jour ces mots sortiraient de sa bouche.

-  Je suis en Terminale, j'ai 18 ans dans deux jours et je suis toujours puceau, racontait-il, mes potes se moquent de moi éperdument et je ne sais plus quoi faire...

- Mais tu sais, Liam, l'interrompais-je, il n'y a rien de grave.

Je veux bien l'avouer, à ce moment là, Liam me paraissait très bizarre et je n'avais qu'une seule envie c'est de prendre mes jambes à mon coup et de retourner au lycée.

- A ta tête je vois que tu trouve cela bizarre mais tu n'es pas un garçon, tu ne peux pas comprendre.

- J'ai un frère  tu sais et par conséquent je connais plutôt bien les mecs et je sais que c'est votre objectif de fin de lycée mais sérieusement pré visualisez vous plutôt dans l'avenir. 

Je ne comprenais où il voulait en venir alors j'ai fait demi tour et je me suis dirigée vers l'entrée du lycée. Cependant quelque chose ou plutôt quelqu'un bloqua mon bras.

- Malika, attend, j'ai juste besoin d'un seul service, un seul c'est tout!

- Non, Liam, je ne coucherais pas avec toi! Affirmai-je. Tu as de nombreuses pétasses qui n'attendent que ça!

Je me délivrai de son emprise et repris mon chemin mais il me passa devant et me bloqua le passage malgré mon insistance à me débarrasser de lui, il n'avait pas l'air d'avoir envie de lâcher le morceau. Je m'immobilisais, tapant du pied, je n'attendais qu'une seule chose; qu'il me lâche! Il me regardait timidement, n'ayant pas le courage de se lancer mais voyant mon impatience, il osa.

- Je ne veux pas que tu couches avec moi, Malika, je souhaite juste que tu fasses semblant. Les autres ne comprendraient pas que je veux me préserver jusqu'au mariage.

Je pouffai de rire.

- C'est une blague ? éclatai-je de rire.

- Même toi tu rigoles, tu vois.

- Non, mais je ne pensais pas que toi, Liam Triniol, tu voulais attendre le mariage.

-Si, c'est mon souhait et j'espère que tu le respecteras car j'ai placé en toi toute ma confiance, alors que tout le monde te jugeait et te critiquait.

Ces mots me touchaient. En effet, personne ne m'avait jamais réellement adressé la parole. Liam était le premier, le premier qui m'accordait sa confiance alors je décidai de lui accorder quelques minutes.

-Je te propose uniquement de faire semblant pendant quelques jours et après on se quitte sur de bons termes.

 -Hors de question.

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas passer pour un vulgaire mouchoir qu'on jette quand on l'a utilisé, annonçai-je.

- Mais de toute façon ta réputation au lycée est déjà ...

- Est déjà quoi ? Merdique, je le sais déjà et je n'ai pas besoin de toi pour me le rappeler.

- Je ne voulais pas dire ça, Malika, juste je te propose un marché plutôt honnête dans lequel tu récupéras une meilleure réputation, les gens t'adresseront un minimum la parole lorsque tu les croiseras au lieu de te mépriser à chacun de tes pas.

En y réfléchissant c'était un marché plutôt honnête dans lequel chacun y gagne quelque chose.

- Je suis d'accord mais à une seule condition.

- Tout ce que tu voudras, dit-il d'un air désespéré.

- On fait pas semblant pendant quelques semaines mais au moins pendant un mois.

- Marché conclu.

Il ne chercha même pas à débattre ma proposition. Sa détresse se faisait ressentir et j'en concluais qu'il avait réellement besoin de mon aide. Je lui tendais la main juste pour cette fois car je savais qu'au fond de moi cette soif de popularité avait atteint le seuil maximal et que, juste pour ma dernière année, j'avais envie de vivre à un autre niveau, ne plus faire partie des personnes inexistantes. Je voulais être quelqu'un et exister à travers les yeux des gens.




Le PacteWhere stories live. Discover now