Renaissance - Pt 1 : La Geôle

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A.P : Ne faite pas attention au texte de l'image, mais plutôt à l'ambiance qu'elle dégage, c'est celle que j'ai trouvé de plus proche de l'écrit ... même si c'est pas ce que je voulais. Bonne lecture !

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Renaissance

   Depuis combien de temps suis-je ici ? Je ne sais plus, et je ne veux pas savoir. Voilà quelque temps déjà que mon univers ne tourne plus qu'autour de cette pièce vide, noire, sans bruit, dans laquelle je vis .... Et surtout autour de Lui. Tous les jours, il vient à la même heure, me demandant inlassablement la même question que je m'obstine à refuser. Pourquoi accepterais-je ? C'est vrai que sans lui, j'aurais accepté, ou je serais déjà mort. Chaque jour, je souffre un peu plus et il me tient compagnie un peu plus longtemps.

    Vous vous demandez peut-être de quoi je parle. Il ne vous est pas venu à l'esprit que je suis peut-être fou ou simplement cinglé ? Que je m'imagine des choses ? Tout le monde a un jour cette impression d'être enfermé dans ses problèmes et que quelqu'un veut vous en sortir pour vous aider, mais que vous refusez jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne pour vous aider et que vous êtes au bord du gouffre. Tout ça à cause de ce foutu orgueil.

   Mais je vous rassure, je ne suis pas fou. Ou du moins pas totalement. Je suis peut-être fou de rester ici, alors qu'il me demande chaque jour s'il peut m'aider à sortir de là. Mais après chaque refus, j'obtiens ce que je désire réellement, donc je ne pars pas. Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là, mais si ça me permet de le voir aussi constamment, je m'en moque. Je n'ai même plus besoin de parler qu'il me comprend : il faut dire que la seule chose que je veux dire, c'est « Non ». Alors pourquoi se fouler alors qu'il connaît déjà la réponse ?

   Tout ça a commencé lorsque je suis tombé amoureux de la mauvaise personne. Pourquoi la mauvaise ? C'était un homme tout d'abord, il ne sortait avec moi que pour ma famille ensuite, et dès qu'il a eu ce qu'il voulait, il m'a rejeté et ma famille m'a renié pour mon choix. Je n'avais plus rien, sauf mes amis, et encore. L'un d'eux a voulu m'aider, je ne fis que refuser sans cesse. Tous ont jeté l'éponge, sauf Lui. Et quand je suis arrivé au bout du gouffre, je Lui ai demandé de l'aide : « laisse-moi mourir, je t'en pris ». Il ne l'a pas fait, ou du moins, pas comme je le voulais. Me voilà maintenant ici, dans cette pièce, mort pour mes parents qui malgré tout m'ont fait enterrer en me pleurant car j'étais malgré tout leur fils. C'est assez paradoxal de savoir tout cela, de ne rien ressentir par rapport à ça et de se demander « mais je suis quoi maintenant, pour qui j'existe maintenant ? »

   Au début, j'étais perdu : « où suis-je ? », « qu'est-ce que je fais ici ? », « qui m'a amené ? », « pourquoi ne me laissent-t-ils pas mourir ?! », etc. On m'apportait juste ce qu'il fallait pour vivre. Je croyais que l'on m'avait kidnappé, même si ce n'est pas totalement faux, ce n'est pas vrai non plus. Et puis au bout de quelque temps, Il est revenu. Je me suis demandé ce qu'Il faisait ici. Il ne me répondit pas lorsque je Lui posais toutes mes interrogations, toutes mes peurs. Il est juste rentré dans la pièce, je ne Le voyais qu'à contre-jour mais comme Il s'approchait de moi, je pouvais voir Son visage, sans expression. Une seule phrase me fut accordée de Sa part : « Veux-tu que je t'aide à sortir de là ? » J'étais abasourdis et je ne répondis pas. Il partit juste, me laissant de nouveau seul dans le noir.

   Au fil des jours et de cette même question, je m'habituais doucement. Mais un jour, Il revint avec quelque chose dans les mains. Je ne compris pas de suite de quoi il s'agissait. Mais lorsque Il m'attacha aux chaînes de la pièce, dos à Lui, je commençais à paniquer. Puis la douleur arriva après un nouveau refus de ma part : un coup de fouet seulement, mais ma peau me cuisait et je pleurais de douleur. Je ne comprenais rien, Il voulait me sortir de là alors pourquoi ce châtiment après mon refus ? Mais ce qui me surprit le plus, ce fut de sentir Ses bras m'entourer et Sa langue passer tout le long de ma blessure. Cela me fis frissonner, de douleur, de surprise mais aussi d'un certain apaisement. Je suis bizarre, n'est-ce pas ?

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