Chapitre n° 1

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Mes pas résonnent sur la route remplie de gravillons. Le vent souffle mais le ciel reste étonnamment dégagé. Les oiseaux sifflent et les voitures roulent sur les vieilles routes goudronnées. Je les entends.

Cela se passe toujours de la même façon.

Une fois par mois, un grand convoi vient chercher diverses choses dans les magasins les plus luxueux et chez les traiteurs pour contenter la famille royale.

Je dois dire que petite, j'enviais ces jolies demoiselles et leurs somptueuses robes, leurs bijoux éclatants et leurs petits accessoires.

Mais maintenant, je les plains presque. Elles vivent dans la richesse, sans manque, ni besoin, mais les médias et le peuple savent tout d'eux. Même le plus petit secret n'est plus caché.

Les crissements de pneus ont disparu. Ces véhicules sont déjà loin.

Je baisse la tête. Mes chaussures sont recouvertes de boue et de feuilles mortes. L'automne arrive.

Mon regard se tourne vers les collines recouvertes d'herbe et d'arbres qui échangent leur verdure contre des couleurs plus chaudes. On voit le palais d'ici.

Je plisse les yeux. Le soleil est déjà haut. Le feuillage des chênes et des érables autour de moi filtrent la lumière et provoque un magnifique tableau. Pour la première fois depuis des mois, j'esquisse un mince sourire.

- Allez on rentre.

Je tourne la tête. Ma meilleure amie m'attend. Elle est déjà assise sur la scelle de sa jument et me tends le filet de la mienne.

Je la remercie du regard, enfile mon pied dans l'étrier et grimpe sur le dos de Yuki avec aisance.

D'un coup de talon, on fait partir nos juments au galop, laissant derrière nous le jeu de lumière des feuilles et du soleil.

- Tu m'avais dit que tu avais besoin d'une discussion... me dit l'autre cavalière

Je n'ai même pas tourné la tête. J'entends un soupir discret de son côté. Elle a raison. Je lui ai demandé de venir avec moi pour qu'on puisse parler mais je n'ai même pas ouvert la bouche.

Laure est pourtant une personne de confiance. Je l'ai rencontré bien avant mon entrée à l'école. Nos mères ont accouchées ensemble le même jour. Je partage une grande complicité avec elle.

Elle, la Belle, avec ses cheveux châtains ondulés qui descendent jusqu'à ses coudes, ses yeux bleus cristal et ses lèvres fines.

Moi, la Bête, avec mes cheveux bruns aussi long que ceux de Laure, mes yeux verts et mes lèvres qui font plus de faux sourires que de vrai.

Les gens de notre village nous surnomment les sœurs jumelles... Mais, on ne se ressemble pas du tout ! Elle est beaucoup plus jolie et je n'intéresse personne.

Le bruit des moteurs me ramène sur terre.

On voit des gardes postés devant des camions. Je pousse un soupir. J'ai toujours l'impression d'être surveillée. Même sous ma douche ! Je vous arrête tout suite : je ne suis pas parano ! Mais quand vous avez un frère qui rentre tranquille dans la salle de bain alors que vous vous douchez et que la douche est transparente, vous faites quoi ? Pour ma part, je hurle un grand coup pour qu'il ferme ses yeux et je lui balance des savons dans la tronche en criant qu'il aille se faire voir. Tout en me cachant derrière une serviette bien entendu !

Je sourit à ce souvenir. Il s'efface presque immédiatement. Si seulement on pouvait toujours vivre dans le bonheur. D'une famille soudée, entière et de bonnes engueulades entre frère et sœur ! Si seulement...

J'entends encore le bruit des sabots frappant contre la route mais... Je n'y fais pas attention. Une main se pose sur mon épaule.

- Je crois qu'on va passer par derrière. me dit Laure

Je n'ai pas besoin de la regarder pour comprendre.

Devant nous se dresse un barrage de voitures et de gardes. Ils sont armés. Je frisonne. Je n'ai jamais aimé les armes. Ce n'est que de la violence qui prend les vies d'autrui.

Mes yeux se baissent pendant qu'on s'engage dans une petite ruelle. Pourquoi les souvenirs ne s'effacent pas ?

Nous tournons sur notre droite, vers un petit chemin qui fait tout le tour du village. Les parents de Laure possèdent une écurie à l'extrémité de la ville. On en a toujours profité !

- Je n'ai jamais vu autant de gardes... dit mon amie

- Hum... Tu as raison.

On était toutes les deux dans nos pensées quand nos juments se sont cambrées en poussant de violents hennissements. Mon dernier souvenir, c'est un choc dans mon dos.




Chapitre peu intéressant mais il en faut bien un pour mettre en place le décor ! En espérant que vous allez suivre l'évolution de cette histoire qui je le rappelle est dans la catégorie fantastique.

J'espère avoir des commentaires et si possible quelques conseils parfois !

Merci et bonne lecture !

Cathie358

La destinée lettréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant