Un rayon de soleil traversa les volets brutalement. De quoi me faire plisser le visage, d'une manière pas très sexy. Je detestais écourter mes nuits, même de seulement dix minutes. Après tout, chaque seconde passé dans les bras de Morphée m'était vitale. J'étais une vraie marmotte.
Mais après coup, ce n'était pas si désagréable. Même plaisant. Je pivotai ma tête lentement vers mon réveil pour voir l'heure. Mais aucun de mes deux yeux gris ne dégnait s'ouvrir, dû au fait qu'il y avait trop de lumière dans cette petite pièce qui me servait de chambre.Après quelques minutes à lutter contre le sommeil qui revenait à grands pas, je réussi à ouvrir un oeil.
Il n'était que 4h32. J'avais encore le temps.Je poussai un gémissement en éttirant tout les membres de mon corps. Que c'était bon! Mes sens, eux aussi, se reveillaient petit à petit. Ma bouche, encore pâteuse, s'entrouvrait et se refermait faiblement. Mon nez, lui sentait la bonne odeur de caffè qui entrait tout doucement à travers mes narines. Mes oreilles n'entendaient que la cafetière qui emmettait un léger ronronnement. Leïla était déjà réveillée.
Voilà comment je voyais le réveil parfait.
Une fois levée, je rejoins la cuisine à pas de loup. Et pourtant, le parquet émettait un grossier grincement à chacune de mes enjambées. Il fallait vraiment qu'on le change celui-là... Arrivée à l'autre bout de l'appartement, j'ouvrai la porte en verre qui me séparait encore de Leïla. Elle se retournai brusquement, et je vis d'abord son visage afficher un signe de surprise, pour finir sur un immense sourire qui aurait pu illuminer une ville entière.
"-T'es déjà réveillée ? Ce n'est pas dans tes habitudes... chuchota-t-elle en m'embrassant.
-Il faut dire que j'avais envie de te voir, peut-être.
-Peut-être ? dit-elle avant de laisser s'échapper un petit rire.
-Non, enfaite j'avais surtout envie de le voir lui, avouai-je en pointant la cafetière du menton.
-C'est bien ce qui me semblait!"
Elle me tendis un mug plein du liquide noir dont je raffolait et retourna à ses occupations. "Merci" lui répondis-je entre deux gorgées. Il était fort et avec un sucre seulement, c'est comme ça que je le préférai, et elle le savais. D'ailleurs, elle savait tout sur moi. C'en était presque étonnant. Il faut dire que peu de gens avaient réellement appris à me connaître, mais ce n'était pas leur faute. Uniquement la mienne.
Après m'être préparée, je dis rapidement au revoir à Leïla et descendis sur le parking en courant. Je m'étais encore mise en retard!
Je rentrai dans ma petite clio et fonçai à la boulangerie.5h03. J'ouvrai la lourde entrée et arrivai enfin sur mon lieu de travail. L'odeur de la farine et du pain chaud envahissait chaque centimètre carré de la boulangerie. Je me dirigeai vers l'arrière de cette dernière, et saluai mes coéquipières déjà au travail. Elles me répondirent à peine une seconde plus tard:
"Hey!!
-Encore à la bourre toi!
-Oh! Salut, ça va ?..."
-Salut les filles. Oui merci je vais très bien Emma, et toi?
-Ba oui écoute, la routine quoi! Enfin bon hier il s'est passé un truc, c'était trop bizarre. Je suis rentrée dans le supermarché puis......"
Et voilà, elle avait recommencé son Blabla interminable. Cette fille était vraiment pipelette! Je la regardai sans l'écouter, trop prise par mes pensées.
"Hé ho Emma, tu crois que le pain va se pétrir tout seul! Et toi, va t'occuper de balayer! nous cria Jeanne.
-Oui..."
Voila ce qu'était mon métier. Balayer, ranger et s'occuper des comptes. Je faisais ça à longueur de journée, et pourtant je ne m'en lassait pas. Mes collègues étaient très gentilles, et malgré la sévérité de la patronne, je me sentais bien.
12h37. J'enfilai ma veste et sortai rapidement par la porte de derrière. Je rejoignis ma voiture, garée sur le parking privé, et démarrai a une vitesse fénomenale.
12h51. Je franchis le seuil de la porte et m'affalai sur le gros canapé. Je respirai un grand coup et fermai les yeux. Enfin. Enfin du repos! Nettoyer toute la matinée m'avais beaucoup fatigué. Grouuuu ddrrr. C'est le bruit que mon estomac produit. Il avait raison, j'avais la dalle!
Decidé à me faire un bon petit plat, j'allais jusqu'à la cuisine. J'ouvri le frigo tel une brûte pour regarder si il restait quelque chose à manger. J'optai pour un vieux tuperwear rempli de lasagnes. Ah...Si Leïla était encore la, elle m'aurait dit de ne pas l'engloutir. Pourtant c'est ce que je fis dès qu'il sortit du micro-onde.
Tout en savourant ce merveilleux reste, je pensais à ce qui allait bien remplir mon après-midi...
18h58. Leïla arriva en trombe dans l'appartement. Elle était épuisé. Cela se voyait sur les traits de son visages. Elle avait d'énormes cernes plus ou moins cachés par du fond de teint et les yeux presque fermés.
Elle n'en restait pas magnifique. Je lui fit signe de la main pour lui dire de venir et l'accueillai dans mes bras. Ce câlin lui fit du bien, et quand elle allait bien, j'étais heureuse. Cette fille contribuait à mon bonheur, c'est fou comme je l'aimais.
Je l'interpellai sans pour autant écourter notre étreinte:"-Alors ma belle, dure journée ?
-Hum... Très dure même.
-Je vois, va te reposer. J'ai déjà préparé le repas, et la maison est toute propre.
-Ho tu as fais le ménage ?
-Oui, c'était ça ou je passais la journée affalé sur le canapé.
Nous rigolames en coeur. Je l'enlevai délicatement de mes bras et l'ammenai sur le lit. Je profitai de sa petite sieste pour mettre une belle table. J'avais prévu pour ce soir une salade césar accompagnée de quelques cuisses de poulet.
"J'espère qu'elle aimera ça."me dis-je à tu-tête.
Je la regoignis dans la chambre et m'assis délicatement sur le matelas. Je carressai son dos nu et lui chuchotai un petit "à table".
20h10. Leïla debarassa le reste des couverts pendant que je faisais la vaisselle. Nous partîmes ensuite nous coucher et avant de sombrer dans le sommeil, elle mit un film sur son petit ordinateur portable. Le reste de la soirée se passa merveilleusement bien, avec seulement le bruit des dialogues pour percer le silence.
VoIlà comment je voyais la journée parfaite.
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Red dingue.
RomancePeut-on vivre après ça ? Peut-on encore faire confiance ? Peut-on être heureux ? Peut-on simplement... aimer ? Notre heroine a 23 ans, et elle est lesbienne. Du moins, c'est ce qu'elle croit ou qu'elle essaye de se faire croire. Elle survit fasse à...