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Certaines chutes sont des délivrances, certains échecs nous sauvent. Il faut savoir s'arrêter parfois et prendre le temps de regarder autour de soi, en soi, palper la fine frontière entre le dedans et le dehors, le moi et le nous. Echapper aux désastres annoncés par une main tendue. Qui peut être la notre. Ecouter les silences.
Le rêveur
J'étais l'enfant qui courait moins vite J'étais l'enfant qui se croyait moins beau Je vivais déjà dans les pages vides où je cherchais des sources d'eaux
J'étais celui à l'épaule d'une ombre qui s'appuyait, qu'on retrouvait dormant Je connaissais les voix qui, dans les Dombes, nidifient sous les mille étangs
Je fus plus tard l'adolescent qu'on moque au regard vain dans la ville égaré l'homme qui campe à l'écart de l'époque tisonnant ses doutes pour s'y chauffer
Je suis monté au lac des solitudes dans l'écrin gris des charmes sans raison où de vieux airs palpitaient sous la lune J'aurai laissé des chairs aux ronces, des chansons
La note basse des monts, les absences les émeraudes du val interdit toutes les belles ruines du silence tout ce qui ne sera pas dit !
Si jamais tu t'accroches à ma légende il faut que tu t'en remettes à mon mal Ne trahis pas, vois la plaie où s'épanche tout un monde animal
L'enfant muet s'est réfugié dans l'homme Il écoute la pluie sur les toits bleus Les coeurs sont effondrés, le clocher sonne Que faire sans toi quand il pleut ?
Ma vie ne fut que cet échec du rêve Je ne brûle plus, non : ce sont mes liens Les sabots des armées m'ont piétiné sans trêve