Chapitre 6

298 27 14
                                    





Vivre en fonction de ce que la société nous impose, et agir seulement selon ce que les autres attendent de nous. Notre vie ne nous appartient pas en fin de compte, nous vivons pour faire perdurer une civilisation créée de toute pièce par des personnes qui n'acceptent pas la différence d'autrui. Notre rôle à tous dans cette société était-elle prédéfinie pour faire en sorte de rentrer dans ces « normes » que l'Homme adule plus que lui-même, mais notre vie ne devrait-elle pas se créée au fur et à mesure de nos expériences ?

Les bras croisés devant la grande baie vitrée de la salle de réunion exposant le quartier des affaires de Londres en attendant mes collègues, mais également nos partenaires sur notre grand projet, j'observais du trentième étage, ces gens courir de droite à gauche tous vêtus de cette fameuse chemise bleue évitant à tout prix de ne pas arriver en retard à leur bureau. Avaient-ils aussi leur propre rôle dans ce train quotidien qu'était nos vies ? Je n'aurais sans doute jamais de réponse à cette question. Je repensais naturellement à cette soirée où j'avais revu Kyungsoo, cet homme qui n'avait jamais quitter mon esprit depuis tout ce temps. Cela était -il également un coup du destin, devions-nous nous quittés pour mieux nous retrouver ? Tout ce que j'avais ressenti en le voyant à nouveau était si cliché que j'avais la sensation d'être reparti cinq ans plus tôt, où seule sa personne était le centre de mon monde. Mais j'avais tout gâché. Comme d'habitude. Kyungsoo n'avait aucunement changé, il paraissait juste plus mature mais il gardait ce gabarit qui nous poussaient à prendre soin de lui comme sa propre vie, mais je n'avais pas su le garder près de moi, on voie bien où cela nous a menés. Le revoir après toutes ces années avait été une grande claque, là-bas dans cette boîte souriant agissant comme si notre histoire n'avait jamais été, me remémorais tous ces bons moments que nous avions partagés qu'ils aient été intimes ou non. Il me manquait terriblement.

Toujours dans mes songes, je laissais mes collègues s'installer dans la salle sans me préoccuper d'eux, de toute façon ils avaient l'habitude de me voir constamment dans la lune. Au moment où je jugeais qu'il était temps pour moi de revenir dans la réalité, je me retournais tombant sous tous les regards posés sur moi, et me stoppa au moment où je voulus commencer mon discours. Son meilleur ami... était là me dévisageant autant choqué que moi de le retrouver ici sur mon lieu de travail.

—Jongin... nous sommes prêts. Me dis mon collègue installé à ma gauche un air soucieux dessiné sur son visage. Je détournais le mien et me repris commençant enfin la réunion.

Pendant tout ce temps, mon cerveau marchait à une vitesse fulgurante. Je ne cessais de me poser mille et une question sur le comment du pourquoi. Même si je n'avais laissé filtrer mes réels sentiments devant tous, je n'en pensais pas moins. La réunion dura plus longtemps que je ne l'aurais crû malheureusement, et je n'arrivais plus à tenir en place tout ce que je souhaitais c'était pouvoir parler au meilleur ami de mon ex. J'attendais que tous mes collègues quittent la salle pour l'interpeller alors qu'il partait également de son côté.

—Excuse-moi, euh...
—Junmyeon, Kim Junmyeon. Me répond-il froidement, je pense qu'il m'avait également reconnu, parce que s'il avait été indifféremment pendant la réunion, l'expression de son visage à ce moment-là me prouvait bien qu'il contenait une grande haine envers ma personne.
—Je... Hum, on pourrait parler seul à seul ? Il me regarda de la tête au pied, comme une vieille chose tout à fait ignorante et hocha la tête.

Nous nous sommes dirigés dans mon bureau dans un lourd silence, et nous nous sommes installés sur les fauteuils présents au centre.

—Je. Commençais-je hésitant.
—Je sais pourquoi tu veux me parler et, Kyungsoo n'a plus besoin de toi dans sa vie. Je pense que tu lui as fait assez de mal comme ça.
—Tu ne sais rien de nous deux, il n'aurait pas dû partir à ce moment-là. Répondais-je, haussant le ton petit à petit. Il me toisa longuement, puis croisa les bras me foudroyant du regard.

—S'il a voulu s'éloigner de toi Jongin tu sais très bien pourquoi. Il a agi comme cela autant pour lui que pour toi, tu ne peux pas revenir ainsi parce que tu l'as aperçu en soirée comme une fleur.

—Donne-moi au moins son numéro de téléphone s'il te plaît. Lui implorais-je presque, je ne voulais pas perdre cette opportunité de réparer mes erreurs, je ne pouvais pas laisser l'homme que j'aimais toute ma vie malgré tout.

—Ecoute Jongin... Soupire-t-il lasse. Il a pris énormément de temps pour se remettre de votre rupture, et tu le sais autant que moi qu'il ne le souhaitait pas, mais les circonstances ont fait qu'il a dû faire un choix, comprend-le. J'avais pensé pendant un moment qu'il était mieux qu'il reprenne contact avec toi, mais lorsque je t'ai revu dans cette boîte... je ne sais pas, mais j'ai revu ces moments lorsqu'il se laissait mourir à petit feu, juste pour toi et je ne veux plus le voir souffrir plus qu'il n'a été pendant cette sombre période. Je comprends tout à fait ce que tu ressens vis-à-vis de tout ça cependant, ce n'est plus le même qu'il y a cinq ans.

J'étais plus qu'énerver, j'étais hors de moi, comment pouvait-il me sortir cela ? J'avais à peine trouver la force de le retenir pour lui demander une énième fois de me donner son numéro ; ne serait-ce que me dire s'il se portait bien depuis. Mais à entendre ce qu'il me disait du lui d'aujourd'hui il avait l'air de vivre parfaitement heureux. Je ne savais même pas s'il avait refait sa vie... mais j'espérais du plus profond de mon être le contraire. Revoir son meilleur ami m'avais renvoyé quelques années en arrière insouciant et profitant comme si ce serait le dernier de notre vie. Je soupirais, laissant mon corps glisser sur ma chaise de bureau et passais rageusement une main dans mes cheveux les ébouriffants au passage. Je réfléchissais à un moyen quelconque de rentrer en contact avec, même s'il me traitait de tous les noms ne voulant plus rien à avoir avec moi, je n'abandonnerai pas sans avoir tenté d'avoir tout mis à plat et peut-être le reconquérir, j'étais prêt à oublier tout notre passé pour en créer un nouveau avec lui. J'étais si romantique quand il s'agissait de lui.

La première fois que l'on s'est rencontrés c'était en primaire précisément en classe de CE1 en 2000, je lui avais balancé le ballon de basketball dans la tête le faisant tomber sur ces fesses, il avait tout naturellement pleuré à chaude larmes, à l'époque je n'étais pas très futé, alors j'avais juste ramasser le ballon disant simplement que je ne l'avais pas fait exprès et qu'il pouvait éviter de le rapporter à la maîtresse, puis était parti rejoindre mes copains qui m'attendaient impatients de pouvoir continuer notre partie. Je ne lui avais plus parler depuis ce jour-là pourtant il n'avait jamais cessé d'être dans ma classe chaque année. Jusqu'en cinquième au collège encore dans la même classe, nous avions dût nous mettre en groupe de deux lors du cours d'arts plastiques afin de travailler sur un projet commun, je n'avais pas spécialement apprécié être avec une personne outre que mes amis mais j'avais juste accepter. De son côté il avait été d'un silence religieux. Pendant un peu plus de deux semaines, j'avais légèrement user de techniques pour le rendre plus à l'aise, puis sa carapace s'était fissurée pour laisser un jeune homme si charmant que je n'avais pas pu résister à son charme. C'est à partir de ce moment que nous avions commencé à tisser des liens et que de fil en aiguille des sentiments se sont développés. A cette époque, je n'avais pas cherché à comprendre mon orientation, la seule chose dont j'étais persuadé est que je l'aimais lui, DO Kyungsoo.

Après avoir fait quelques recherches par-ci par-là, et je l'avoue avoir demandé à l'informaticien de mon entreprise un petit service, j'avais trouvé le numéro de Kyungsoo mais également son lieu d'habitation. Je ressemblais sûrement un psychopathe n'étant pas remis de sa rupture avec son ex, mais c'était bien plus que ça. Depuis que je l'avais revu, je devenais encore plus sentimentale et sensible mais on parlait du mec qui me rendais juste euphorique à l'entente de son prénom. Un vrai adolescent. Assis sur le canapé de mon loft, je ne cessais de jouer avec le bout de papier présent entre mes doigts où figurait le numéro de mon ex-copain, et je stressais comme jamais je ne l'avais été, même lors de notre première fois à lui et moi je n'avais pas été ainsi. Je récupérai mon IPhone présent sur la table basse, tapait les chiffres présents sur ce pauvre morceau de papier fripé par mes soins et appuyait sur l'icône appel le cœur battant à tout rompre, le ventre complètement douloureux et une fine pellicule de sueur présent contre ma nuque. Une première tonalité, une deuxième tonalité et puis une voix. 

—Allô ?

Et mon cœur lâcha, il avait répondu.







« Il est impossible d'aimer une seconde fois, c'est qu'on a véritablement cessé d'aimer » La Rochefoucauld.

RésurgenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant