vingt-et-un

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Je sors enfin de cet enfer pour me retrouver dehors. Je prend une grande bouffée d'air frais et remarque que les nuages noirs couvrent maintenant tout le ciel. Une goutte d'eau tombe sur le dos de ma main.

Super, il ne manquait plus que ça : il pleut.

Je décide de prendre le chemin qui longe l'autoroute, ce n'est pas très agréable mais c'est le seul chemin que je connaisse.

Mes jambes flageolent, et j'ai les pieds en sang dans mes mules à talons. Bon, je peux les enlever je crois, ce sera plus facile.

Bref, je suis maintenant seule, dans la nuit, sous une pluie battante, sur le bord d'une autoroute et... sans chaussures. La pluie me glace les os et j'ai l'impression que un seul coup de vent suffirait pour me faire tomber. Les larmes qui coulent sur mes joues se mélangent avec la pluie qui coule sur mon visage et mes habits maintenant trempés.

Si seulement j'avais écouté Alyssa, elle m'avait prévenu qu'il allait pleuvoir. Si seulement j'avais écouté tout ce que l'on m'avais dit. Mais je n'ai écouté, ni ma grand-mère, ni Alyssa..., ni Jeremy. Il faut toujours que je n'en fasse qu'à ma tête.

L'autoroute m'a tout l'air d'être interminable. En fait, je crois que ce sont toutes les choses qu'on aimerait voir passer plus vite qui ont l'air interminables. Je n'en peux plus. Je ne pourrais bientôt plus faire un pas. Heureusement, j'aperçois la sortie quelques mètres plus loin.

Quand j'arrive dans ma rue, je suis à bout de force. Ma maison est plongée dans l'obscurité, ce qui m'indique que mes parents dorment sûrement déjà. Seule une fenêtre est illuminée : celle de la salle de bain.

Je rentre chez moi, et me rue dans ma chambre où je m'écroule sur mon lit. Il ne pleut plus mais les larmes, elles, continuent de couler. J'ai tout gâché...

Et je m'endors épuisée par cette horrible soirée.

KELLY ET MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant