Lettre improbable.

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« Ah misère ! Que la vie peut être morne quand aucun crime ne pointe le bout de son nez à votre lucarne !»

Sherlock détourna son regard du seul ami qui lui restait, en l'occurrence, un crâne humain posé sur un buste de bureau, réalisant qu'il a peut-être été trop mélancolique avec cette chose, il revint se vautrer sur son fauteuil usé en peau de daim.

La journée était paisible, trop paisible, tellement qu'il demeura ainsi, tel un peintre sondant son inspiration ; inerte, les deux mains écrasées sur son visage.

Cela faisait plus d'une semaine qu'il n'arrivait plus à peindre de nouveau ni à décrocher du mur de son esprit : le magnifique tableau de ses anciennes aventures avec son acolyte, pire : il s'y noyait carrément.

Mme Hudson, la logeuse, était irrité par son comportement mélancolique style : Edgar Allan Poe surtout qu'il refusait tous les délicieux mets qu'elle lui préparait avec amour. Ne buvant que quelques gorgées d'alcool de temps à autre, Sherlock Holmes passait ses journées à se morfondre, à conjecturer et rien de plus.

Actuellement, l'appartement, il l'avait négligé et laisser dans un sale état, le sol y était constamment encombré de mille et une babioles, la teinture aux murs et les murs eux-mêmes paraissaient chancelants, dans l'ensemble ; c'était encore plus sinistre que d'habitude et cela s'expliquait, car John, son ami si cher avec qui il résidait, l'avait maintenant quitté pour passer sa lune de miel tranquillement en compagnie de sa douce femme : Mary Mortsan à paris. Le mariage c'est mauvais songea Holmes une nouvelle fois en observant le plafond, ça obstrue tous vos sens, c'est tout à fait comme être détenu prisonnier au Guantanamo.

Quant à Lestrade, lui, n'était pas passé par le 221B, Baker Street depuis plus d'un mois, l'as de la déduction ayant perdu son livreur de doses d'enquêtes à mordiller ou de meurtres à se mettre sous la dent, s'ennuyait donc lourdement d'où le constant désordre qui s'était installé dans son cerveau et qui commençait à sévir sur la maison ainsi que sur sa santé, Sherlock frôlait d'ailleurs la grosse dépression...

En face de lui, directement était installée une énorme pile de journaux sur le bord d'une table de coin mourante, ils avaient l'air d'avoir été lus et relus dans l'espoir puéril de tomber peut-être par magie, sur une grosse affaire. Hélas tout ce qu'il y avait trouvé de curieux était un rapport à l'aspect banal de plusieurs personnes au nombre de neuf ayant affirmées avoir vu une voiture volante dans le ciel par un après-midi nuageux au-dessus de la gare de Londres, ce qui relevait d'une absurdité peu commune en outre ce qui était plus absurde encore, c'était que le journal en lui-même datait de plus d'une année...

Pourquoi donc Holmes s'intéressait-il à une info aussi ridicule et qui plus est une info ayant dépassé sa date de péremption, direz-vous ?

Personne ne pouvait le savoir ni même donner une idée subtile sur le fait qui l'ai poussé à entreprendre une telle fouille mais le fait est qu'il le faisait quand bien même.

Or la rubrique des faits divers de ce journal ou était griffonné dans un coin le petit paragraphe attaché à une photo de voiture volante était officiellement mise à jour hebdomadairement, ce qui attisait l'attention de Sherlock, c'était qu'à l'édition du lendemain, celle qui suivait donc, il sembla avoir était fait entièrement abstraction du fait cité plus haut, comme si il n'avait jamais été rédigé qu'une bande de gens avaient aperçu une voiture voler sous le ciel de Londres, pourquoi ?

Sherlock n'était pas sot, il savait pertinemment qu'il pouvait s'agir là d'une erreur de la part d'un journaliste ou même d'une duperie, c'était courant dans la presse. Néanmoins, il ne cessa de penser à l'éventualité où, il y aurait vraiment eu de voiture volante et a comment il aurait pu se l'expliquer si jamais elle fut vraie, il savait lui-même qu'il ne faisait que perdre son temps ainsi que le peu de santé mentale qui lui restait sur une affaire aussi vieille et aussi grossière pourtant il détestait montrer des signes de lassitude. Dans ce genre de période d'inactivité, il se devait toujours d'avoir quelque mystère à éplucher pour animer son cerveau si particulier.

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