Chapitre Premier

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À mes deux inspirations (ils se reconnaîtrons),

avec toute mon admiration, mon respect, et mon amour pour celui que j'ai eu la chance de rencontrer,

je ne vous remercierai jamais assez.



— un bout d'espace tombé du ciel —

Floride, août 2029

C'était une nuit plutôt claire. J'aimais m'étaler sur mon lit et regarder à ma fenêtre, qui donnait sur le ciel, et ce soir là je voyais la voie lactée s'étaler dans toute la diagonale de ma fenêtre. Je tentais depuis plus d'une heure de m'évader de mon angoisse chronique, et accessoirement de penser à autre chose que cette dernière année de lycée que je venais de surmonter. J'avais joué un rôle plus qu'autre chose. En fait, je savais bien que je n'avais pas de raison particulière de m'apitoyer sur mon sort. Je possédais en effet une place relativement enviable au sein de cette communauté si spéciale que constitue les lycéens, mais il fallait s'en rendre compte, je me suis rapidement lassée de ces continuels jeux de poker relationnels. J'avais quand même tenu bon jusqu'au bout. Sauf que je n'étais plus moi. Lorsque je regardais dans le miroir, je voyais une véritable comédienne, méprisante et hautaine. Un souvenir refit surface. C'était il y a quelques années, une amie d'enfance et moi se jurant de ne jamais devenir des "pestes". L'ironie de la situation me fit rire doucement. Il valait mieux en rigoler qu'en pleurer.

J'espérais tout de même que mon futur déménagement me ferai rencontrer des gens plus intéressants. Je me rappelais cependant de ne pas y placer trop d'espoirs (bien que me retrouver entourée de ce genre de filles prétentieuses serait aussi probable que de trouver l'âme soeur au coin de la rue, au vu des profils que l'on rencontre habituellement dans ma future section) car j'avais déjà remarqué mon manque de chance par le passé. 

J'essayai un peu de rationaliser, la véritable source du stress qui me rongeai depuis une semaine était peut être simplement l'appréhension de changement (réputé brutal) de méthode pédagogique et de compagnie que l'on subit lors de notre entrée dans les grandes universités. À croire que l'on avait créé ces cursus pour ruiner nos « plus belles années ».

J'entendis toquer à ma porte.

« Entrez ! »

C'était Maybelline, (May quand la paresse me venais), ma soeur jumelle, qui poussai la porte, et me regardai de ses yeux ronds semblable à des billes d'aigue-marine (étrangeté familiale, nos traits étaient identiques, mais sa peau était plus pale, ses joues rosies, ses cheveux plus dorés, et ses yeux plus bleus que les miens. Comme une version saturée en couleur de moi-même).

« — Je viens d'apprendre un truc ! m'annonça t'elle, en s'étalant sur mon lit, avec son aisance et son exubérance habituelles.

— Raconte, je lui demandai d'un ton désintéressé

— D'après ce que j'ai entendu par les parents tout à l'heure, il y aurait un homme qui travaille parfois avec l'Observatoire du Mont Palomar qui vient aménager à côté ! Il était ami et en coopération avec papa dans un de ses projets il y a douze ou treize ans de ça.

— Et donc ? Ça fait quand même un petit moment tu sais, je l'interrompais, encore un peu dans la lune;

— Eh bien il bosse à Caltech ! Pasadena c'est pas loin de notre future maison. Je me disais que ça pouvait t'intéresser vu vers quoi tu te diriges...

— Mmh... on attendra de faire les présentations en bonne et due forme avec les parents non ?

— T'es pas vraiment communicative aujourd'hui ! Tu veux pas qu'on aille lui passer le bonjour quand on sera là bas ? Ou tu t'en fiches royalement ?

Des Ombres Dans La Lumière ☽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant