Une coquille vide.

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Hinata était rêveur. Son nombre incalculable d'heures de classes depuis le début de sa scolarité à regarder le ciel par la fenêtre de la classe, ou tout simplement partir loin dans son sommeil le prouvait largement. Il souriait, il était rayonnant, il était un vrai soleil. Il était celui qui nous illuminait et apportait cette lueur de bonheur un jour de pluie, où la pluie brise le silence à travers la fenêtre, où les mots se perdent soudain. Hinata aimait faire rire, et il aimait rire. Il était ce genre de personne que tout le monde trouvait heureux, ce garçon, dont jamais personne ne se douterait qu'au fond de lui,

c'était une coquille vide.

Les bips permanants de l'écran positionné à côté du lit d'hôpital brisaient définitivement le silence. La personne assise sur la chaise à côté de ce lit, courbée, s'accoudant à ses genoux, croisant ses doigts et baissant la tête en tremblant, paraissait étonnement angoissée. Tellement angoissée qu'elle pouvait entendre les gouttes de sang qui tombaient dans une petite poche accrochée à côté de l'écran et où le silence permettait d'entendre les bruits de l'extérieur venant de très loin. La fenêtre était ouverte, laissant pénétrer un vent doux qui caressa lentement le visage du garçon assis. Des cheveux roux s'élevaient légèrement dans l'air.

Cela faisait 7 mois que Hinata Shoyo, volleyeur au lycée de Karasuno, était allongé dans ce lit, plongé dans un profond sommeil que les médecins présument « interminable ».

On ne le reconnaissait que peu à travers tous les tuyaux auxquels chacun de ses membres étaient rejoins. Mais il était toujours, au fond, et physiquement, le même. Ses cheveux roux et soyeux qui avaient un peu poussés mais qui avaient été recoupés, sa peau douce et blanche, et on imagine que ses yeux sont toujours remplis de ce marron hypnotique. Mais il était fin surtout, très fin, tellement qu'on pouvait presque voir ses os. Mais ça, ce n'était pas normal.

Cela faisait 7 mois que, chaque jour, un jeune garçon aux allures quelques peu intimidantes, aux yeux bleus océans, et aux cheveux bruns, faisait le même trajet. Il alternait entre l'hôpital et chez lui, et souvent, quand il en avait le temps, il restait toute la journée là bas.

Kageyama Tobio, volleyeur au lycée de Karasuno, était assis sur une chaise juste à côté du lit, observant avec tristesse son meilleur ami, victime d'un « sommeil interminable » comme les médecins « s'amusaient » à l'appeler, communément appelé le coma.

Plusieurs fois, les médecins voulurent le débrancher, définissant que le jeune Hinata ne se réveillerait jamais. Il était passé à plusieurs stades du coma, mais ne s'était jamais vraiment éteint.

Il fallait alors payer pour maintenir la vie de Hinata. Parce que c'était la chose la plus précieuse aux yeux de Kageyama. Il n'aimait pas l'admettre et n'aurais jamais crû le faire un jour, surtout au début de leur rencontre, mais Kageyama aimait énormement Hinata. C'était un sentiment encore inconnu que certains éprouvent mais qui ne porte pas de nom, ce qui rend la chose étrange. Il n'est pas amoureux de Hinata, mais il l'aime plus qu'un ami, il l'aime comme le frère qu'il n'aura jamais eu. Il aime rentrer avec lui le soir, passer acheter à manger après les cours le lundi, il aimait blaguer avec lui sur des choses stupides par messages, il aimait faire du volley avec lui, il l'admirait, il aimait tout. Tous ces détails complètement insignifiants pour certains, qui pour Kageyama, semblaient être un trousseau de clefs qui ouvriraient une multitude de portes. C'était important. Il n'a jamais aimé quelqu'un comme il aime Hinata.

Malheureusement, ça Hinata ne l'a jamais su.

Il pensait bien, que ce 27 mars 201X serait une journée normale, où le quotidien prendrait le dessus une nouvelle fois. Il pensait, comme toute personne, que rien n'allait arriver. On conseille souvent de dire maintenant ce qu'on ressent à une personne, parce qu'on ne sait jamais ce qui pourrait se passer. Et Kageyama regrette. Oh oui, qu'il regrette.

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