Chapitre IV.

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Je pris une grande respiration et alla m'asseoir près de lui. Je restai silencieuse.

« Cameron, racontez-nous pourquoi êtes-vous là. » Lâcha l'une des femmes.

« Je suis ici car... Durant plusieurs années j'ai été victime d'harcèlement. Ça s'est arrêté l'an dernier. Depuis, je deviens le garçon méfiant, froid et distant. En seulement deux mois de vacances, j'ai changé entièrement, mes parents me reconnaissent plus. » Dit-il.

Choquée de sa révélation, je posai mon regard sur lui, aucuns sentiments n'étaient dévoilés. Son regard était vide.



« Et vous, Dark Light ? Que s'est-il passé ?» Me demandèrent-elles.


« C'est assez long... Un soir, j'avais exactement sept ans, j'étais dans ma chambre et mes parents étaient en train de se brouiller en bas, j'ai alors écouté et ce que j'ai entendue était blessant. J'entendais ma mère dire que c'était à cause de mon père s'ils avaient abandonné mon frère avant ma naissance puis... Ma mère à clairement dit qu'elle aurait préféré garder mon frère et ne jamais accoucher de moi. Après ça, mon père est monté dans ma chambre et m'a pris dans ses bras, j'étais effondrée... Il avait très bien compris que j'avais entendue... Il m'a dit qu'il m'aimait et est descendu se coucher. Une dizaine de minutes après qu'ils se soient tous les deux couchés, je suis descendu dans la cuisine. J'ai pris un couteau et je suis allée dans la chambre de mes parents... J'ai planté le couteau dans le cœur de ma mère, ce qui fit que mon père se réveilla, affolé. Il me regarda et me supplia de pas le tuer à son tour... Je lui ai fait un câlin et le poignarda à son tour. J'ai lavé mes vêtements ainsi que le couteau et le déposa soigneusement dans le tiroir. Je suis partie me coucher et le matin au réveil, j'ai appelé les ambulanciers et fait croire que mes parents avaient étés tués dans la nuit pendant que je dormais... Ils m'ont mis en famille d'accueil puis j'ai été adoptée par une famille ; les Sherwood... J'ai fini par avouer mes torts aux policiers et aux restes puis mes parents adoptifs ont décidés de me garder malgré tout...» Répondis-je, le regard rempli de larmes.


J'avais raconté ça, le regard dirigé vers le sol. Tout le monde m'observa choqués de ma révélation. Je me levai et partit en courant suivie de Cameron qui m'attrapa le bras une fois dans le couloir, je m'effondrai en larmes au sol et il me prit dans ses bras.

« Tu n'as pas à t'en vouloir Princesse. Tes parents l'ont cherché... » Me dit-il.


« C'est faux... Ma mère l'avait cherchée, elle ne m'avait jamais aimée... Mon père... Lui, en revanche... Il faisait tout pour moi et je l'ai quand même poignardée... Mais non merde... Qu'est-ce que j'ai fait... ?! C'est de ma faute !» Dis-je.


Je le repoussai, pris mon sac et sortit du bahut. Je rentrai chez moi et m'enferma toute la soirée dans ma chambre. Ma mère essaya de me parler mais je ne répondis pas. Ils m'appelèrent plusieurs fois pour manger mais je ne répondis toujours pas, je ne descendis pas. Je refusai même de faire entrer mes animaux dans ma chambre. J'étais allongée sur mon lit, réfléchissant à cette soirée, ou j'avais fait l'énorme connerie de poignarder mes parents... Certains se plaignent d'être traumatisé pour très peu... Je ne sais pas s'ils arriveraient à se mettre en tête que poignarder ses parents sur le coup de la haine et de la rage est pire que tout... Je ne savais pas ce que je faisais et dix ans après, je regrette cette erreur... Ma mère ne me manque pas spécialement. Je crois que le plus douloureux c'est mon père... Après ça j'ai quand même osé me pointer à leur enterrement à chacun, et déposée une rose dans le cercueil de mon père. Je fermai lentement les paupières et essaya de m'endormir malgré les pensées qui me rongeaient. Je tournai plusieurs fois dans mon lit. Je me voyais poignarder mes parents dans mon cauchemar.



« Papa!! NON ! Papa... Non j'suis désolée merde ! Pardonne-moi. Je n'aurais jamais dû te faire ça, mais putain... Papa je t'aime vraiment... Je suis désolée d'avoir jamais voulue faire un foot avec toi dans le jardin, d'avoir jamais profité de toi comme j'aurais dû le faire. Tu étais le premier homme de ma vie et tu seras le dernier, personnes ne saura te surpasser. Je suis désolée que tu ne puisses pas rencontrer tes futurs petits enfants. Papa, pardonne-moi pour tout... Je t'aime putain...» Criais-je.


Je sursautai, mon père adoptif se trouvait à côté de moi. Il me prit dans ses bras.


« Ton père serait fier de ce que tu fais aujourd'hui, il serait autant fier que moi voir même plus. Tu n'as pas à t'en faire, ce qui est fait est fait. Tu ne pourras jamais changer le passé, mais, tu pourras toujours améliorer ton futur en te disant que peu importe où sera ton père, il veillera sur toi. Il ne t'en aurait jamais voulu si jamais il était vivant à cette heure. Tiens, un carton remplit d'affaires appartenant à tes parents, lorsque tes parents sont décédés, les policiers ont récupérés ceci, ils voulaient que ça t'appartienne. Je te laisse jeter un coup d'œil. Si tu as besoin je suis dans mon bureau. » Me dit-il, me montrant du bout du doigt le carton.

Il s'en alla, refermant la porte derrière lui. Je me levai et alla chercher le carton, je me réinstallai sur mon lit et ouvrit le carton. Je trouvai des photos de mon père, ma mère et moi ainsi que des photos de mon père et moi, je laissai plusieurs larmes s'échapper, continuant de regarder ce qui se trouvait dans ce carton. Je trouvai une lettre de mon père quelques jours avant son décès.



« Ma chérie, c'est papa...
En ce moment, ta mère et moi s'est compliqué. Pour faire simple, tu as un grand frère nommé Kyle, ta mère l'a abandonnée, soi-disant à cause de moi. Ta mère préférait garder ton frère plutôt que d'accoucher de toi. J'en ai marre de ta mère, j'en ai marre de l'entendre répéter sans cesse que si elle n'avait pas accouché de toi, Kyle serait encore dans notre famille. Je compte quitter ta mère. Je veux juste te demander de venir vivre avec moi, ta mère te fera vivre un véritable calvaire sinon.
Papa qui t'aime.
18 Mars 2007. »



J'ai tué mes parents le 24 Mars 2007... Et après avoir lu cette lettre, je regrette ce que j'ai fait... J'aurais pu vivre tranquillement avec mon père, sans ma mère... Mais j'ai mis un terme à ça... Je continuai de regarder les affaires. Il y avait des photos de moi bébé et des photos de mon grand frère. J'aurais aimé le connaître lui aussi, et je sais que ce n'est pas de la faute à mon père. Ma mère sera toujours pour moi la seule et unique coupable. Je trouvai le pull préféré de mon père et son parfum juste en dessous. Après dix ans, les affaires étaient toujours soignées.
Rien n'appartenait à ma mère et je suis bien contente. Je pris les photos de moi bébé et les photos de moi et mon père et les accrocha au-dessus de mon lit. Celles de mon frère je ne préfère pas, je ne le connais pas après tout. Je mis le parfum de mon père sur le pull et enfila le pull. Je rangeai le carton sous mon lit. 

Sad Heart.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant