POUR NOS MENSONGES

FALLAIT PAS ME CHERCHER

            - Tu es sûr que sa va ma chérie? Tu n'as presque rien mangé?

Ma meilleur amie me chuchote à l'oreille en me tenant la main posé sur mes cuisses.

    - Ne t'en fait pas! T'en que tu t'amuses... alors je vais bien...

Je lui souris et elle dépose un baiser sur ma joue.

   - T'es la meilleure Mimi, dit elle à mon oreille pour que personne ne nous entendent.

Je pourrais faire n'importe quoi pour elle. Si elle savait à quel point elle est devenu mon oxygène.

Mais elle a raison, je n'ai plus faim depuis un bon moment déjà. Je suis bien trop occupé à essayer de comprendre ce qu'il cherche à faire. Tout en évitant de le regarder. Je suis en face de ce mec prétentieux, antipathique, et... Et oui il faut l'avouer, magnifique. Beau, sexy et vraiment pas pour moi.

LUI.

Nicolas!

Sa copine affiche son plus grand bonheur. Nous rabache à quel point sa vie est formidable et surtout à quel point son adorable champion est un champion!!!

Laissez moi vomir en paix.

J'ai l'impression de vivre un scetch et d'être la seule à m'en apercevoir. Ils trouvent donc leurs comportements normal?
Moi je dis que tout ceci est faux. Mais surtout bien rodé.

Plus la soirée avance et plus ces deux là attise ma curiosité.

Ce couple si parfait, si beau, à qui tout réussit. Ils s'aiment depuis le lycée, ne se quittent jamais. Elle le soutient pour sa passion et lui dans sa carrière de... de j'en sais rien en fait! Je n'ai même pas comprit ce qu'elle faisait. Mais je doute qu'elle est vraiment besoin de travailler étant donné la scandaleuse fortune de papa et maman.

Je comprends que le monde entier les envies. Mais moi je n'y crois pas... Pourquoi?

A cause de lui.

Je le sens. Je ressens son bouillonnement intérieur. Son jeu, son rôle de parfait petit copain à Barbie. Lorsque j'arrive à l'observer quelques instant je peux voir à quel point il déteste autant que moi être ici. Comme si il ne se sentait pas à la bonne place. Prisonnier de sa propre vie. Avec certainement ce besoin de fuir. Comme moi.

Et merde. Je m'étais pas apercu que je le fixais tout en réfléchissant à mes théories. Maintenant je suis enfermé dans ses yeux. Comme la première fois, je suis aspiré par son âme. Bloqué de mes mouvements. Comme si il pouvait détenir mes commandes.

Il reste immobile. Face à moi. Ma bulle efface les discutions autour de nous. Je n'entends que lui. Sa respiration qui s'accélère. Sa bouche qui se pince comme pour étouffer et enfermer sa souffrance. La mienne est bloqué dans ma gorge. Prêt à exploser.

Je souffre à présent de ne pas pouvoir m'enfuir aussi vite que je le pourrais. Eloigné cette force que je ne contrôle pas. Il a ce pouvoir sur moi qui m'effraie autant qu'elle mattire. En temps normale, je l'aurais insulté et je me serrais barré. Mais là, devant sa prestance, son aura qu'il dégage. Je suis foutu et je le sais.

Lentement, sa tête penche sur le côté, sans lâcher mes yeux. Je ne bouge toujours pas. Je me contente d'enfoncer mes ongles dans ma pauvre chaise qui n'a rien demandé.

Je vois ses lèvres bouger lentement sans émettre le moindre son.

- Arrête...ça...

Mon coeur s'emballe. Je perds pied de nouveau. Ses mots entrent droit dans mon corps. Me percutent. Me fait bouilloner de peur, de colère, d'envie. Ma contradiction corporelle et psychologique me font peur.