J'entre dans la salle de classe vide, ayant ouvert la porte grâce aux clefs que mon professeur m'avait données quelques minutes plus tôt. La pièce, ne possédant pas de fenêtre, était plongée dans une noirceur totale, presque effrayante. J'observe le lieu quelques secondes, ne me sentant pas à l'aise, connaissant très bien ma capacité à me faire des peurs. J'allume rapidement, laissant la porte derrière moi se fermer dans un bruyant cliquetis qui me fait presque sursauter. Aussitôt, la classe est éclairée par la vive lueur des néons, qui, quand tu les regardes trop longtemps, te donnent un mal de tête. J'observe la salle silencieuse, pendant qu'au loin, on peut entendre le bourdonnement des voix des élèves en diner.
Après un certain temps de recherche, je trouve finalement l'objet de ma convoitise sur le pupitre d'un de mes camarades. Je m'y dirige, d'un pas rapide et assuré, navigant agilement entre les bureaux disposés de manière plus ou moins ordonnée, montrant que des élèves les avaient utilisés il n'y a pas si longtemps. Je dépose mon sac au sol, l'ouvre et attrape finalement la chose qui m'a fait couper mon diner en deux et qui n'est nul autre que mon coffre à crayon. Je le jette sans douceur dans mon sac et retourne à la porte, pressé de retrouver mes camarades et de quitter l'atmosphère pesante de la classe. C'est au moment que je touche à la poigner qu'un horrible son arrive à mes oreilles. Les discussions des écoliers sont rapidement remplacées par des cris d'horreur et de peur, alors que tous les muscles de mon corps se contractent, pressentant le danger. J'observe le corridor à travers la vitre de la porte, pour tenter de comprendre ce qui se produit dans mon école. D'autres hurlements se font entendre, suivis du même son, puissant et poignant.
Une pensée me vient désagréablement à l'esprit, alors que je sens tout mon corps trembler suite à celle-ci. Les éclats que je perçois sont des coups de feu... On est en train de vivre une attaque, dans notre école... Des images horribles de cadavres, comme on peut en voir à la télé, me viennent à l'esprit, alors que je recule d'un pas. Mon cerveau va à deux miles à l'heure et mon cœur bat comme un marathonien, mais mon corps semble figé par la peur. Mon premier réflexe est de verrouiller la porte, entendant des pas venir dans ma direction. Puis, soudainement animé par l'adrénaline de l'instinct de survie, je me précipite sur la lumière pour l'éteindre, me retrouvant à nouveau plongé dans le noir. La seule source lumineuse me vient de la petite fenêtre rectangulaire de la porte. Je la fixe, tout en m'éloignant à reculons, tâtonnant les bureaux afin de me rendre vers l'un des coins sombres de la classe.
Je ne peux m'arrêter de fixer cette fenêtre, terrorisé à l'idée de voir apparaitre une tête à l'arrière de celle-ci. Mon cerveau se met alors à s'imaginer les pires scénarios qui pourraient m'arriver. Mon visage se tourne vers la partie sombre de la salle, mes pupilles s'agrandissant au maximum pour tenter d'y discerner quelque chose. La noirceur m'a toujours fait peur. Petit, je m'étais déjà perdu dans les bois une nuit, la pire de toute ma vie... Depuis, je n'arrive plus à supporter l'obscurité. L'insécurité qu'elle m'apporte m'est insoutenable.
Ma respiration s'accélère, alors que je tente de me concentrer sur la lumière, mais l'horrible pensée d'un terroriste non loin me revient incessamment à l'esprit. Mon corps est prisonnier entre la peur d'un tueur fou, et l'imprévisibilité de la noirceur. Je tire mes cheveux et cache mon visage entre mes jambes, tandis que mon esprit fredonne, à mon plus grand désarroi, une horrible chanson d'horreur. La certitude de ma propre mort s'établit dans mon cerveau sans aucune difficulté, contrairement aux bons souvenirs qui m'ont déjà quitté.
Je presse mes mains ensemble, les yeux clôt, le corps tremblotant. La porte s'ouvre alors doucement, grinçant comme dans les films d'horreur... Des pas s'approchent lentement de moi, faisant battre mon cœur au rythme de ma peur qui s'accentue à chaque seconde. Je pourrais presque croire en la sensation d'un fusil qui se presse contre ma tempe, alors que j'ouvre les yeux, prêt à affronter la mort en face.
Le voile que j'avais placé devant ma vision se lève, me laissant redécouvrir la classe sombre qui se trouve toujours devant moi. Il n'y a plus de cris, de coups de feu, de bruits de fusil... Tout est intact, rien n'a bougé, sauf mon esprit...
Camille - 1 mars 2017
Coucou, voici une petite nouvelle assez récente que j'ai fais :) C'était à remettre en cours de français. Je suis assez contente, j'ai testé quelques petit truc au niveau de style, quelque chose de différent un peu de ce que j'ai l'habitude de faire. J'espère que ça vous a plus. Normalement, la prochaine nouvelle va être celle que j'ai écris pour le concours :)

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Code Noir
TerrorSeul dans une classe... Les souvenirs reviennent... La peur est tenace... La profondeur de l'esprit est infinie.