Dans un monde de Noir et de Blanc

Commencement

"- Tu dors ?
- Non..."
J'ouvre les yeux mais les refermes aussitôt, éblouis par le soleil. Je finis cependant par les ouvrir progressivement et découvre enfin le monde qui m'entoure depuis ma naissance sans que je l'ai jamais vu en dehors de mes rêves aux côtés de ma soeur Vitae. J'inspire à pleins poumons l'air chargé d'une multitude de parfums. Je tente maladroitement de me lever mais vacille et retombe au sol. Je réessaye plusieurs fois et parvient finalement à me tenir debout. Soudain, j'aperçois la frontière, le cercle où nous dormons depuis près de mille ans.
"- C'est quoi ça ? La frontière elle est..."
Vitae se tourne alors vers moi comme sortie brusquement de ses pensées et regarde dans la même direction que moi.
" Fissurée..."
Mes mots semblent la paniquer, à vrai dire elle a des raisons de s'inquiéter. Si la frontière est brisée alors les titans reviendront et les démons pourront passer du côté de la vie. L'hiver a déjà commencé à envahir l'autre côté de la frontière, à faire faner les fleurs et mourir les plantes habituées à un climat doux. Soudain, le Titan se rappelle à nous.
"- Vous serez gentils de ne pas m'oublier les louveteaux.
- Crois moi, on est pas prêt de t'oublier.
- Tant mieux.
- Désolé, on ne te divertira pas très longtemps. On n'a jamais vraiment vécu.
- Ce n'est pas grave, je ne suis pas là pour vous tuer.
- Alors pourquoi tu es là ?
- Pour vous éloigner du cœur.
- Comment sais-tu pour le cœur ?
- J'étais là quand Astrale et Agon l'ont placé ici.
- Papa et maman ?
- Oui vos parents...Attend...COMMENT ÇA VOS PARENTS ?
- Euh...
- Vous êtes les jumeaux de l'équilibre, les enfants des dieux contraire. Ceux qui maintiennent l'ordre.
- Enfin, qui maintenaient mais oui."

Bien sûr, il n'est là que pour récupérer le cœur de son roi, le Titan empereur. Il est juste sous le cercle, voilà ce qu'on scelle vraiment Vitae et moi. L'équilibre est maintenu par la frontière, nous on est juste là pour masquer sa présence.

"- Tss. Ça risque d'être plus compliqué que prévu. Bon, désolé les louveteaux à neuf queues mais je vais devoir vous éjecter.
- Quoi ?
- Je ne peux pas récupérer le cœur de mon roi tant que la frontière n'a pas entièrement disparue. Mais, vous ne pouvez rien faire si vous êtes du mauvais côté. Alors, je vais vous envoyez le plus loin possible de ce maudit cercle."

Je sens la panique m'envahir. Il faut impérativement que nous repassions de notre côté de la frontière pour rétablir la frontière. Or il n'y a que deux endroits où on peut franchir la frontière.

"- Vitae, il faut que l'un comme l'autre on repasse de notre côté.
- Il n'y a qu'un seul endroit où on peut traverser la frontière.
- L'opposé du cercle. Le temple d'Astrale.
- Enfin si le passeur nous laisse franchir les porte.
- On réglera ça quand on y sera.
- Dites, j'ai vraiment l'impression que vous faites comme si j'étais pas là.
- La... la ferme le... euh le... tas de lave en fusion !
- C'est méchant !
- Seyka, je pense pas que l'énerver soit la bonne solution. Mais sinon, ça va aller pour toi, la vie et les esprits n'existe pas dans la mort.
- T'inquiète. Et pour toi ?
- La vie est déjà entrain de ce faire remplacer par la mort donc ça devrait aller."
D'étranges cercles étaient en train de se tracer sous mes pattes ainsi que sous celles de ma soeur encore à terre.
"- On se retrouve au temple.
- Hm. À plus petite sœur.
- À plus grand frère."

Soudainement le paysage change autour de moi, tout tourbillonne pour finalement s'arrêter au pied de grands sapins couverts de neige. Le paysage tout autour de moi est immatriculé, scintillant doucement à la lumière du jour. Je frissonne, mon pelage habitué à la douceur de la vie n'apprécie pas vraiment le changement. Soudain mes pattes se dérobent sous moi, mon corps se rappelant à mon bon souvenir. La téléportation et le pseudo combat m'ont épuisés. Je me dissimule sous un sapin, à l'abri du vent glacial et de la neige. Au moins mon pelage noir abysse ne déteindra pas et ne devrait pas attirer trop l'attention. Finalement, tout devient noir avant même que j'ai réussis à clore mes paupières. Que m'arrive-t-il ?