Past Mysterious

Chapitre 1

7h du matin

Drrriiinggg!
       Mince, encore la sonnette de cette satanée pâtisserie. Mes parents voulaient que je les aide au comptoir. Comme si je n'avais que ça à faire,
« Allez Clem, courage »me dit-je à moi-même. Bien contre mon gré, j'affichai un sourire aimable sur mon visage.
      Une vieille dame entra, tenant à la main un cabas et un parapluie noir . Même si elle venait de refermer ce dernier, elle était trempée. Dehors, il pleuvait à grosses gouttes. Nous étions en octobre. C'était normal qu'il pleuve ainsi en ce mois, sachant que j'habitais en Haute Normandie . Mon pays était réputé pour son mauvais temps.
La dame s'avança , tenant toujours son parapluie qui dégoulinait sur le parquet. Elle me demanda:

"Bonjour ma jolie, Est-ce qu'il te reste encore une baguette?

-Oui, vous avez de la chance, c'est la dernière."

- Pourrais-je avoir aussi de ce délicieux gâteau au chocolat, s'il te plait?"

Elle parlait du "Fondant Iseron"

Tout en déposant le gâteau sur le comptoir, je lui répondis:

-"Vous avez raison, il vraiment très bon. Cela fera donc..."

Driingggg!!! Cette fichue sonnette m'avait encore interrompue. Une fille de mon âge entra, repoussant la porte qui claquait à cause du vent. Elle me rappelait quelqu'un, mais j'étais incapable de me souvenir où je l'avais déjà vu.

"Oui, je te doit combien? reprit la vieille dame.

-Heu, oui, pardon, cela fera 3,50 €"

Elle me tendit un billet et une pièce. Je les pris et lui donnai sa baguette et son gâteau.

"Merci, au revoir"

Je m'intéressai au client suivant:

"Bonjour !

-Salut" dit-elle

Mais pourquoi me disait-elle salut? Ah oui,c'est vrai ! Elle était avec moi au camp de Roseaux, le mois dernier. Une fille étrange, toujours dans les nuages.

"Heu, oui, si tu veux; salut."

Elle m'adressa un sourire timide.

"Que veux-tu acheter? lui demandai-je.

-Je vais prendre le même gâteau que celui qu'à prit la dame  tout à l'heure. Tu lui a dit qu'il était très bon. Je te fais confiance."
     
    J'examinais cette mystérieuse jeune fille de plus près. Elle avait les yeux bleus tirant légèrement sur le vert émeraude, les cheveux ondulés et d'une magnifique couleur jais. Elle me faisait penser à une actrice que j'aimais beaucoup. Mais ce qui m'interpellait le plus chez elle, c'était son teint. Elle était d'une pâleur inhumaine. Blanche comme la neige, elle semblait irréelle. C'était comme si...
      Je chassais ces étranges pensées d'un brusque mouvement de la tête. Voilà que je me remettais à imaginer des choses invraisemblables. Me reconcentrant sur ce que je servais, je donnai à ma cliente ce qu'elle me demandait.

"Tiens cela fera 2,50€, lui dis-je en lui tendant le fondant, mais tu ne m'avais pas dit que tu habitais à Paris?"

-Tu as une bonne mémoire. Effectivement j'habitais bien à Paris, mais j'ai déménagé. Je fais aujourd'hui ma rentrée au collège STAM.

-Oh, je vais là-bas moi aussi. Si tu veux, on peut y aller ensemble. Où habites-tu?

-En face, me répondit-elle

-En face du collège ?

-Non, en face d'ici, de la pâtisserie.

-Chouette ! J'ai enfin une voisine de mon âge. Car dans ce coin, il n'y a que des vieux de plus de quarante ans . Ça te dit que je vienne te chercher à 7h40 ? Sachant que les cours commencent à 8h, et qu'il faut un bon quart d'heure pour y aller à pied, nous devrions avoir le temps de discuter.

"D'accord, ma maison est juste là. Tu vois le bâtiment jaune ? C'est ici.

-Ça marche ! A bientôt alors ! "

   Elle franchit le pas de la porte, me faisant signe de la main, ses longs cheveux flottant derrière elle. C'est alors que je me rendis compte que je ne connaissais même pas son nom...

7h35

    Me préparant à partir, je mis mon anorak en regardant dehors. Il pleuvait toujours des cordes. Je sortis de la boulangerie. Elle était là, devant la porte du bâtiment jaune dont elle m'avait parlé. Ses longs cheveux couleurs ébène étaient trempés, mais elle avait l'air de s'en moquer. Ses yeux  bleu-verts me fixaient . Je la rejoignis et lui demandai:

"Au fait, comment t'appelles-tu ?"

Elle réfléchit un instant, comme si elle avait oublié son prénom.

"Léna, je m'appelle Léna.

-C'est joli, moi, c'est Clémentine ,mais appelle-moi Clém.

-Je sais» murmura-t-elle, comme pour elle-même....