6 - Something's wrong with you.

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Et c'est à ce moment là que je l'ai vu. J'ai prié pour qu'il ne m'ai pas remarquée, mais sa réaction me prouva l'inverse. Holly shit.

Il s'avance vers moi. C'est comme si tout était au ralenti, je vois les gens bouger autour de moi à une vitesse étonnamment lente, la musique se fait sourde. Au contraire, mon coeur pour sa part a du décréter que ce paysage devait manquer de contraste car c'est à ce moment là qu'il se mit à battre à tout rompre. Tellement fort qu'à un instant j'ai cru qu'il allait percer ma peau diaphane et tout simplement bondir hors de mon corps. 

J'ai connaissance de l'existence de ce Dieu vivant depuis seulement ce matin et pourtant à chaque fois que je le vois c'est comme si on me déchirait de l'intérieur, comme si on m'arrachait les entrailles pour les épandre de ci de là. Cela peut paraître péjoratif vu ainsi, mais non. C'est comme si mon être était scindé en deux et que enfin, pour la première fois de ma vie, j'étais vraiment moi même. Sans protection, sans rempart; Et paradoxalement sans aucune peur. 

Vous savez, avant, les papillons dans le ventre, j'aurais été tentée de déchirer leurs maudites ailes une par une jusqu'à en former un tas de mille morceaux. Aujourd'hui tout est différent, je voudrais les aider à s'envoler et enfin avoir la chance de s'émanciper. 

C'est si étrange cette sensation de se sentir en sécurité auprès d'une personne dont on ne connaît rien. Une personne qui n'a jamais été là pour nous auparavant, qui ne nous connaît pas réellement. Je crois que c'est ça qui est réconfortant, être auprès de quelqu'un qui n'a pas conscience du vécu que nous avons, des chemins de merde que nous avons dû emprunter ou encore de tous les plans foireux dans lesquels nous avons cru vaciller puis sombrer plus d'une fois. 

Vous voyez, c'est étonnant, le temps s'est stoppé à tel point que j'ai pu penser les trois derniers paragraphes que vous venez de lire alors qu'en temps réel seulement quelques secondes ont du s'écouler. C'est apparement cet effet là que produit le fait de tomber sous le charme de quelqu'un, enfin d'après les livres, car je ne suis pas le moins du monde charmée par cette personne, enfin je veux dire il est pas mal, enfin je l'aime bien, il a l'air différent, enfin ... Bon d'accord, je suis une sans doute une putain d'ado aux pensées fleurs bleues emprunte de sentiments d'une douceur infinie. 

Plus d'échappatoire, pas d'issue de secours, pas de chemin secret à emprunter pour courir au loin, plus le choix. Il s'est alors approché vers moi, plus beau que jamais. Quand il fût assez près de moi, j'ai pu remarquer son regard doux, ses yeux foncés et pourtant regroupant toute la lumière de la pièce. J'ai pu admirer ce sourire plein de fraîcheur, le même qu'auparavant et pourtant tellement différent, je ne pourrais l'expliquer mais pourtant il m'a envoutée. 

- Hey, je ne savais pas si réellement tu allais venir me soufflât-il au creux de l'oreille à travers la musique forte.

- Ce n'était pas dans mes plans ce matin, je lui réponds en souriant (moi ? En souriant ?!)

- Je le sais me dit-il un sourire en coin

- Quelque chose me dit que tu as ta part de responsabilité dans ma venue à cette soirée ?

- Il se pourrait que oui répondit-il en rigolant la tête renversée en arrière dévoilant un grain de beauté à la naissance de son cou. 

- Tu es sublime ce soir reprit-il

Est-il sérieux de me dire ça alors que lui même avec un jean et un t shirt blanc arriverait à tuer d'une syncope n'importe quelle adolescente en quête de l'amour fou ? 

- Tu n'es pas moche non plus lui le taquinais-je 

S'en est suivi des discussions sur tout et rien, des éclats de rire jusqu'à en pleurer et des échos de joie retentissant jusqu'au fond de mon coeur. 

- Dis moi, je sais que nous sommes dans le même lycée, mais il me semble ne jamais t'avoir vue en cours, tu es en quelle série ? 

- Je suis en première, mais j'ai sauté une classe dis-je la voix peu rassurée

- En première ? J'aurais juré que tu étais une terminale ! Tu es une gamine alors me dit-il d'un ton se voulant provocateur  

- Mieux  vaut être une gamine ou un jeune adulte malsain essayant de draguer une enfant ? lui rétorquai-je 

- Parce que j'essaye de te draguer, c'est ce que tu crois ? Me dit il comprenant qu'il m'avait prise au piège et que j'étais à son entière merci 

- Je... Non ! Non ça n'étais pas ce que je sous entendais, c'est un mal entendu ! criai-je en rougissant

- Tu es la seule fille aussi belle que j'ai rencontrée qui est si peu sûre d'elle, c'est vraiment mignon. Il doit y avoir un problème avec toi pour que tu sois aussi réservée. Je sais, tu as un petit copain ! C'est pour ça que tu veux me fuir ! Me dit-il en se cachant le visage avec sa main 

- Oh, non, pas le moins du monde !

Un sourire apparu derrière une fente crée entre deux de ses doigts dissimulant ce visage si radieux, un sourire qui se transforma en un fou rire contagieux.

Comment je me sens maintenant ? Heureuse. Pleinement heureuse.


Sunset therapyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant