Ce titre...
"Les Maux du coeur"...Je l'ai écrit il y a bien longtemps, sur la couverture d'un cahier dont j'ai couvert un nombre indéfini de pages de mon écriture.
Parfois heureuses, mais plus souvent tristes, mes pensées, qui ne pouvaient être dites, se trouvaient formulées de la seule façon que je connaissais vraiment.
Je ne parle pas.
Je n'ai jamais su parler.
Mais je pouvais écrire tous les maux de mon coeur.
Moi seule y avait accès.Ce cahier a disparu.
Alors que moi même je commençais à m'estomper, disparaître...
Alors que j'aurais dû en reprendre l'écriture pour ne pas sombrer plus.
Je l'ai confié et ne l'ai jamais revu.J'ai cessé d'écrire, de dessiner.
Une cécité de plus, un handicap.Je n'avais plus aucun moyen d'expression.
Je me suis noyée dans les livres.
J'ai appris à vivre dans les pensées des autres.Au fil du temps, j'ai perdu ce goût de lire.
Porter mon coeur me prenait toute ma vitalité.Chacun vit des événements qui influent sur son bien être ou son mal être.
Je me suis recouverte d'écailles.
Chacune, prise séparément des autres, fragile, friable, invisible.
Mais toutes ensembles, indissociables, fortes, incassables.
J'ai choisi d'enfermer mon coeur dans une boîte, hermétique, et de ne plus le montrer à personne.
Plus jamais.Il est toujours là, je le sens, je le sais.
Il a toujours mal, parce que certaines blessures sont trop profondes, et que ma mémoire tourne régulièrement la lame dans ces plaies.
J'essaie de l'oublier, la plupart du temps, pour que rien ne se voit.
Mais il se rappelle à moi, de temps en temps, et mes larmes coulent...Des personnes, du passé, du présent, me font me souvenir.
Je suis quelqu'un qui observe, à défaut de parler, j'écoute, je ressens.
Quelques personnes ont soulevé quelques unes de ces écailles qui me protègent, ces derniers temps.
J'ai rencontré certaines d'entre elles.
J'ai envie de connaître les autres, parce que je les ai lues. Parce que leur mots étaient les miens. Le sont encore parfois. J'ai avancé, souvent sans en avoir envie. J'ai résisté malgré tout.Les obstacles sont partout. On peut tenter de les éviter, mais c'est compliqué, alors il faut les passer, et si l'on tombe, se relever. Il y aura toujours une main qui se tendra pour apporter son aide. La mienne.
Je grandi déjà d'avoir lu leurs lignes, et je grandirait encore de les connaitre vraiment.
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Les maux du coeur
Non-FictionApprendre à vivre et à surmonter chaque obstacle, un à un, pour rendre sa propre vie meilleure. Ne pas rester au sol. À chaque chute, se relever, se renforcer. Cacher ses peurs, son désarroi. L'adolescence n'est pas un handicap. La différence peut e...