Angoisse.
Voilà ce que je ressens le jour de la rentrée. Je n'ai en aucun cas envie d'y aller, mais je suis malheureusement obligé. Pourquoi créer un endroit si ennuyeux ? Où se trouvent uniquement des idiots ? Je soupire longuement et me prépare pour ce premier jour d'école.
"Il est toujours là le morveux"
J'ignore ces paroles et rentre dans la grande bâtisse appelée le lycée. Je me sens étranger, ce n'est pas ma place ici. Les murs sont neutres, les personnes hypocrites, des sourires faux emplissent le couloir. Je m'isole dans un coin et sort une cigarette de mon sac tout en m'assoyant par terre. Je fume tranquillement quand la cloche retentit me perçant les tympans.
"Bonjour les enfants je suis votre professeur principal, monsieur Larson, chacun de vous montera sur l'estrade et se présentera"
Une fille que je ne connais pas avance en premier.
"Aléa Frantz..."
Je n'écoute plus ce qu'elle dit.
Les élèves se présentent à tour de rôle et je n'y prête aucune attention. À vrai dire, je m'en fiche de leur prénom et de leurs âges. Quand vient mon tour, je me lève et prononce cette simple phrase :"Dominik Santorski, 16 ans."
Je me rassois à ma place sous le regard des autres élèves présents.
"DOMINIK COMMENT S'EST PASSÉE TA JOURNÉE ?" m'interroge ma mère en m'entendant rentrer sans aucunement lui prêter une once d'attention.
"BIEN" m'ecriai-je froidement.
Je dépose mon cartable sur le sol froid de la cuisine et cherche quelque chose à manger. J'aperçois un paquet de pain de mie, en attrape une tranche et la positionne dans le grille-pain. Ma mère rentre dans la cuisine, un mug dans une main et son cellulaire dans l'autre.
"Dominik" dit-elle d'une voix sèche.
"Ouais?"
"Écoute moi bien, je... c'était bien ton premier jour d'école ?" sa voix s'est adoucie d'un coup. Ce n'est pas en changeant d'humeur subitement, en me disant des mots doux qu'elle pourra m'amadouer. Elle n'a jamais été présente, et ce n'est pas après seize ans qu'elle pourra se rattraper.
"Je t'ai déjà répondu, bien."
J'attrape le toast et étale dessus une couche de Nutella, je le mange en silence tout en ignorant ma mère. Après avoir fini, je dépose mon assiette dans l'évier et quitte la cuisine.
Je rentre dans ma chambre et m'enferme à clé. Mon ordinateur posé sur mon bureau, je me jette sur ma chaise et l'allume impatiemment. Je frappe du pied en attendant que l'écran s'affiche. Aussitôt que celui-ci se met en marche, je tape sur le clavier ce que je fais depuis des mois maintenant.
La vidéo s'affiche, montrant un bras. La jeune fille, sans doute, prend une lame tranchante et dessine un bateau sur son poignet. Je me surprends à prendre du plaisir à regarder ça. Je souris tout en voyant le sang couler du poignet de cette personne, elle murmure ces mots et la vidéo se termine.
"axudarme"
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