III. Poème

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Une cigarette au bout de tes lèvres
Dernière limite de ton corps en fusion
Une cigarette au bout de tes lèvres
Magnifique petit cylindre de carton

Ton rouge a laissé une trace dessus
Comme les marques d'un étranglement
Autour du cou de ce petit morceau orange et blanc
Ton rouge sur ces cendres mises à nues

La fumée s'échappe de la cheminée
Tes poumons tentent en vain de l'aspirer
Une odeur de clopes mouillées flotte autour de toi
Et dans ton corps le cancer devient roi

La cigarette fruit de la mort
Rie sur tes lèvres en rougissant
Puis elle s'assombrit violemment
Quand elle est lancé loin dans le corridor

Petit morceau de papier sur le sol
Abandonné pour une bouteille d'alcool
Laissé seul comme tu le seras quelques heures plus tard
Défoncée et brisée, broyant du noir

Des marques rouges autour du cou
Les joues rouges d'avoir trop pleuré
Magnifique petit corps de poupée
Lancée trop tôt dans ce monde de fous

Pareille à une cigarette tu te consumes toute seule
Esseulée, écartée et veule
Telle ce petit cylindre de carton mouillé
Tu es laissée sur le sol puis violemment écrasée

Du rouge sang sur tes lèvres gercées d'avoir trop fumer
Du goudron dans ta gorge essoufflée
Des tumeurs dans ton magnifique petit corps
De la fumée dansant devant tes yeux morts

La rassembleuse de mots

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