Prequel

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Antony la regardait de ses grands yeux noirs, dans lesquels elle pouvait voir tout l'amour qu'il lui portait. Un amour infini. 

Les vagues qui venaient mourir à leurs pieds, le sable, la lune ronde et brillante, la légère brise qui venait agiter les longs cheveux roux de cette magnifique jeune fée, tout était parfait il ne pouvait imaginer meilleur moment. Pendant un centième de seconde, elle sembla perdre l'équilibre, mais, d'un léger battement d'ailes, elle le rétablit. Elle lui sourit, et ils surent tous deux qu'ils n'auraient plus jamais besoin de parler pour se comprendre.

Des centaines d'émotions défilaient dans leurs yeux, des centaines de pensées muettes qu'ils ne partageraient jamais avec personne, car ils étaient tout et une seule personne à la fois. Tout lui plaisait chez la jeune fée, elle  était gracieuse, jusque dans les traits de son visage très fin. Il ne comprenait pas ce qu'elle pouvait bien lui trouver... Il n'était qu'un Homme, alors Antony s'estimait chanceux.

Il s'arracha à la contemplation des yeux de la jeune femme à regret. Il savait que c'était elle la bonne, son âme sœur. Alors, il prit une grande inspiration, s'agenouilla devant elle, releva la tête, et de nouveau se plongea dans ses magnifiques yeux verts. Il pu y voir sa surprise avant de prononcer les mots:

"Veux-tu m'épouser?"

Elle lui sourit, les larmes aux yeux et prit cette moue ironique qui lui faisait toujours chavirer le cœur.

"-Je ne sais pas... peut-être que... 

-Pitié ne me fait pas passer pour un imbécile et réponds moi simplement oui.

-Mais tu es imbécile de croire que je pourrais te répondre autre chose que oui, lui rétorqua-t-elle.

Ils rirent tous les deux. De sa poche Antony sortit une bague argentée, finement ciselée, au sommet de laquelle trônait une petite émeraude. Il saisit la main de la jeune femme et lui passa la bague au doigt. Sur ce, il se redressa et l'embrassa. Ce baiser dura une éternité. Ce baiser symbolisait leur union, quoi qu'il arrive ils seraient toujours ensemble, même s'ils venaient à être éloignés l'un de l'autre. Dans ce baiser ils se transmirent tout leur amour. Mais ce baiser serait le dernier.

Tout à coup le sol se mit à trembler sous leurs pieds, les déséquilibrant. Une éclatante lumière bleutée jaillit de la mer, forçant les jeunes fiancés à se cacher les yeux. La brise légère devint des bourrasques de vent, faisant virevolter les cheveux roux de la jeune fée dans tous les sens. Le niveau de l'eau augmenta rapidement et les vagues se firent de plus en plus violentes. Antony saisi la jeune femme par le bras et tenta de l'emmener loin de la plage, ils courraient à en perdre haleine. La peur envahissait chaque partie de leur corps. Au moment où Antony crut qu'ils pourraient quitter la plage, la lumière bleutée émit d'abord un bruit sourd croissant, puis une déflagration d'une violence inouïe.

                                                                                    *

                                                                            *              *

Antony ouvrit les yeux avec difficulté puis tenta de se redresser. Le monde se mit à tanguer autour de lui alors il se rallongea. Il contempla la lune pendant dix bonnes secondes, puis tout lui revint en mémoire: la demande en mariage, la lumière bleue, la vague...Cette fois Antony se leva, ignorant son tournis, et chercha sa jeune fiancée du regard, mais il ne vit rien d'autre que le sable, la mer... Et une lumière bleutée qui en provenait, celle qu'il avait vu avant de perdre connaissance.

"Mon amour! Mon amour où es-tu?", s'écria Antony.

Mais aucune réponse ne lui parvint... Il n'y avait plus de signe de vie sur la plage, ou du moins ce qu'il en restait. Peut-être avait-elle été emportée par la force des eaux... "Non! Non je ne te laisserai pas tomber!" Antony partit à la recherche de sa fiancée. Il la chercha pendant dix bonnes minutes parmi les décombres de la plage. En vain. Elle n'était nulle part.

Antony était sur le point de se laisser tomber sur le sable lorsque la lumière bleutée attira de nouveau son attention. Il hésita quelques secondes puis s'en approcha, prudemment. "Qu'est-ce que c'est? se demandait-t-il. Est-ce de la magie?" Antony entra dans l'eau froide et avança jusqu'à ce qu'elle lui arrive à la taille. Son poux s'accéléra: plus il approchait, plus il redoutait ce qu'il y trouverai. Enfin il arriva à proximité de la source de lumière bleue, qui semblait s'affaiblir. C'est alors qu'Antony entendu, comme surgit d'un autre monde, la voix d'une femme qui criait quelque chose qu'il était incapable de comprendre. Antony tendit une main tremblante... Et tout à coup la lumière ne devint plus qu'une lueur et un petit gazouillis se fit entendre. Un bébé. Qui flottait littéralement à quelques centimètres à peine de l'eau. Quoi de plus normal? Antony se frotta les yeux pour être sûr de ne pas rêver... Mais le bébé flottant était toujours là. Et il dormait à poings fermés!

A en juger par ses vêtements (il n'avait jamais vu une aussi belle matière de sa vie), c'était une fille, et de haute naissance! Autour de son cou se trouvait un collier beaucoup trop grand pour elle, représentant un dragon bleu.

Le bébé ouvrit des yeux d'un bleu perçant. Puis se mit à pleurer. Antony, ému par ce petit minois triste, la pris dans ses bras et la berça doucement. "D'où est-ce que tu viens toi?" lui murmura-il. Bien évidemment il n'eut pas de réponse, mais le bébé se calma, et il restèrent ainsi pendant de longues secondes, elle à se laisser bercer, lui à la contempler. Antony s'attacha instantanément à cet étrange petit bébé. Il la ramena sur la plage, et c'est alors qu'il remarqua des petites oreilles en pointes qui dépassait de ses courts cheveux noirs. "Une elfe!" comprit il. Le jeune homme pensait que ce n'était qu'une légende qu'on lui racontait le soir pour s'endormir. Personne dans son village, peut-être même dans tout le pays n'en avait jamais rencontré.

Il la regarda dans les yeux et elle rit: comment était-ce possible de s'attacher si vite à un être aussi petit? se dit-il.

-Tu  es un bébé qui vient de la Mer, soupira Antony. Non encore mieux: tu es une petite elfe qui vient de la Mer!

Tout à coup il comprit le charabia de la femme! Ou tout du moins un mot. Le bébé rit à nouveau, probablement en voyant la tête qu'il devait faire. Antony prit une grande inspiration:

-Elle a prononcé le mot Earwen! Tu t'appelles Earwen.


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Bijour les gens! Voilà c'est la fin du premier chapitre des chroniques d'Earwen!

Au fait! "Earwen" se prononce "éarouène" on m'a fait la remarque que c'était pas super compréhensible x)

J'espère que ça vous a plu! Rendez-vous au chapitre suivant! B-)

Le Petit Dragon

Les chroniques  d'EarwenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant