Pas commes les autres.

Je m'appelle Cary, j'ai 15 ans et ma vie n'est pas commune à la plupart des autres. Vous me demanderez ce qui me fait dire ça ? Vous comprendrez plus tard. J'habite à Almon Street avec mes parents, une sorte de village paumé dans le nord du Canada. Tellement paumé que je suis pratiquement sûre que personne ne connaît (à part ses habitants bien sûr). Je vous vois aller sur Google Earth. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas ! Bref, je ne vais pas m'étaler sur Almon Street. Mon lycée à pour nom Academy of A. Street (lisez le "A." en anglais). Il est aussi paumé que le village. Mon taux de popularité au lycée ? Je dirais bien ... 0%. Net. J'ai une seule amie, Jill. Jill est la fille du maire du village, mais personne ne la connait. Elle est très riche et habite une villa, à l'ouest d'Almon Street. D'ailleurs, ça doit être la seule villa de ce trou paumé. Demain c'est la rentrée des vacances d'Octobre. Je resterai bien un ou deux jours de plus à la maison. Mais si maman me voyait, elle trouverai sûrement un camp de redressement dans lequel me jeter ! Ma mère, j'ai l'impression qu'elle ne me souhaitais pas. Elle dit que je la déçoit sans arrêt, que je ne suis pas à la hauteur de ses espérances. C'est dur. Très dur. Mon père lui, est toujours en déplacement. Je ne le vois qu'une fois par mois, et encore. Ce soir, je vais me coucher de bonne heure, histoire d'être en forme pour subir les moqueries une enième fois.

*(Eclipse de la nuit)*

Réveil en sursaut par ma mère :

_Debout feignasse ! dit-elle en machant vigoureusement son Freedent.                                                  

_Hmm laisse moi dormir ...                                                                                                                                  

_Pas question. Mon prof de sport arrive dans une demie heure, hors de question qu'il te voit !

Je ne comprend pas pourquoi ma mère ne veut pas me présenter à ses amis. Je suis sa fille tout de même ! Pas le temps de chercher une explication. Je dois m'habiller pour partir le plus vite possible. Je ne souhaite pas avoir d'autre discutions avec la personne qui dit être ma mère. J'attrape un jean et un sweat, le temps de m'enfiler un café et d'attraper mes Vans, et je suis dehors ... J'ai oublié quelque chose ? Mes chaussures ? Okay ! Jean et sweat ? Okay ! Dents blanches ? Gnnh .. Okay ! Merde ! Mon sac ! Je file à l'intérieur et empoigne mon sac sans bruits. Je dois éviter tout contacte avec la mégère. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles pour ne pas avoir à supporter les gloussement de Kate Tany et ses copines, la poufiasse de mon lycée. Cette fille passe son temps à me rabaisser, comme si elle n'avait rien d'autre à faire ! Je presse le pas pour ne pas me faire vaner. J'arrive au lycée, et déjà les dialogues débutent. J'entend des "Oh regarde la sorcière, cache-toi !" , des "Quelle conne c'te fille !". Les larmes me montent au yeux, mais je garde mon calme et avance jusqu'à Jill, qui discutait avec l'équipe de Basket du lycée. A mon arrivée, silence complet. Les basketteurs s'en vont en marmonnant des choses que je ne souhaite pas entendre. Je salut Jill :

_Salut !                                                                                                                                                                      

_Salut ...                                                                                                                                                                    

_Qu'est ce que j'ai fait encore ?                                                                                                                          

_Rien, c'est toujours la même chose depuis deux ans, Cary ! Depuis que tu as déclaré en  publique que tu étais une sorcière, tout le monde te prend pour une folle, et j'y passe aussi ! Qu'est ce qui t'avais pris de dire ça d'ailleurs ? C'est n'importe quoi !

Le choc. Je pensais qu'elle avait compris, mais je me trompais. Jill n'avait vraiment aucune idée de ce que je vivais chaque jours. Ce n'est pas horrible ce que je vis, non. C'est même presque amusant. Mais quand personne ne te connais vraiment, ça fait peur. Pas même mes parents ne me connaissent vraiment. Même Jill, ma meilleure amie, ne se doute de rien. Je fond en larme et cours vers les toilettes des filles (le seul endroit où je peux me réfugier de toute manière). Je m'enferme dans les dernières cabines et j'éclate en sanglot. Comment lui dire ? Personne ne me croirat. J'essaye quand même :

_Cary ? T'es où ? Excuse-moi, je voulais pas te dire ça ! Mais la vie devient compliquée avec ces histoires de sorcières ...                                                                                                                                        

_Ecoute-moi bien Jill : Je suis une sorcière ! JE SUIS UNE SORCIERE ! Il faut que tu me crois !      

_Mais c'est absurde, tu comprends ? Je peux pas le croire. Fais-moi une démo et on verra bien !

Je m'éxecute. Je fais le vide, je ne pense qu'à ce que je veux faire. C'est parti. La porte des toilettes des filles se ferme seule. Les robinets se mettent à couler, les chasses d'eau se tirent les unes après les autres, et les morceaux de papiers toilette humidifiés collés au plafond se décollent. Jill est appeurée, je le vois bien. Alors j'arrête tout.

_Alors, tu vois bien que je dis vrai ? Maintenant il faut que tu m'aides ...                                                  

_Heu .. je ... t'aider ? Mais .. M-Mais à quoi ?                                                                                                    

_Ecoute, ça fait bientôt 10 ans que je me suis révélée être une sorcière, et quand le temps des 10 ans est venu pour chaque sorciers, nous avons l'obligation de transmettre le don à une personne qui nous est chère et j'ai pensé que ...