Chapitre 12

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Mika: Faut qu'on parle.
Je l'ignore et fais mine d'ouvrir la porte. Il me saisit la main et m'empêche de bouger.
Mika: J'ai dit: il faut qu'on parle.
Moi: Tu comptes me faire une scène devant toute l'université ou ça se passe comment ?
Il me lâche le bras et me laisse rentrer dans ma chambre. Il se faufile dans l'ouverture avant que je ne puisse esquisser un mouvement.
Mika: C'est quoi cette lettre Jade?
Moi: Je n'ai rien à expliquer. Toi, tu dois t'expliquer.
Mika: J'ai essayé de baiser avec une fille. Bon.
Moi: Vas te faire foutre Michael.
Mika: Peut être, mais pas par toi.
Moi: Pourtant ta lettre disait clairement le contraire...
Mika: Mais c'est quoi cette putain de lettre ?!
Moi: Tu l'as écrite mais tu n'as même pas les couilles de me donner! Justin me l'as apporté en me faisant croire que c'était de ta part !!
Mika me regarde, hagard.
Mika: Non...
Moi: Si. Maintenant dégage.
Mika: Mais... Cette lettre, c'est tout ce que je ressent, tout...
Moi: C'est surtout une connerie à laquelle j'ai cru mais qui ne valait rien !! Je t'ai même écrit une putain de réponse!!! Mais qu'est ce que je suis débile !!
Sur ce, je prends la version la plus évolué de ma lettre et la lui envoie.
Moi: Maintenant, DÉGAGE !
Il ne lit même pas la lettre et continue de me fixer. Nous restons plusieurs minutes sans rien faire. La tension monte et il finit par céder à ses pulsions. Il met ses mains de part et d'autre de mon visage et m'embrasse. Je reste près d'une demie seconde sans réagir puis répond à son baiser. Notre étreinte devient plus ardente, plus fusionelle. Il m'allonge sur le lit et me questionne du regard. Je suis si enivré par sa présence, que je l'embrasse.
Je me sens si bien, maintenant. Si complète. Quand nos corps ne font qu'un,  on dirait que tout s'en va. Toute le souffrance, toute la peur, la colère. Il je reste que l'amour et le bonheur... que lui. Et moi.
Ô douce souffrance créée par cette nuit, doux répit dans notre haine...
Mika, je ne t'oublierai jamais...
Je ne NOUS oublierais jamais.
Hélas, le lendemain, tout recommence. Mika n'a même pas finit la nuit près de moi, il est retourné dans sa chambre. Quand je le croise après les cours, il me regarde comme une inconnue. Comme si nous n'avions jamais couché ensemble...
Je rentre dans ma chambre, le coeur lourd et vois, au sol, ma lettre, toujours aussi roulé en boule que lorsque je lui donnée... Je m'allonge dans mon lit et laisse les larmes couler doucement. Il ne voulait que mon cul. Maintenant qu'il la eu, il ne fera plus attention à moi. Je me fais à cette idée tout en travaillant mon solfège. Très très utile quand on veut se diriger vers le cinéma. Enfin bon, je ne contrôle pas les profs..
Marie entre dans la pièce, avec Harry à ses côtés. Elle glousse.
Moi: PUTAIN ! Mais laissez moi travailler!
Je l'entends murmurer à son copain: "Bon, laisse je vais lui parler. Oui, oui t'inquiète... je... oui, moi aussi je t'aime... allez file maintenant..."
Ensuite, elle se tourne vers moi les mains sur les hanches.
Marie: Faut qu'on parle.
Moi: J'ai pas envie de parler.
Marie: Hier, quand je suis rentrée, tu étais endormie, Mika te regardais et il était nu. Dans TON lit. Qu'est ce qui s'est passé ?
Moi: T'as vu Mika nu?!
Marie: Non, t'inquiète...
Moi: On a couché ensemble.
Marie: Et ensuite?
Moi: Rien. Il s'en fous de moi. Tant pis...
Je regarde le sol et soupire. Dieu que je souffre... dieu que je l'aime...
Peu de temps après,  Marie se rend au self pour le dîner. Je n'ai pas faim, je reste donc dans mon lit à réviser mes plans de scène.
Quelqu'un entre dans la chambre. Je n'y prête pas attention, pensant que c'est Marie.  Une voix d'homme me dit:
Lui: Alors Jazz, on fait la gueule?
Moi: Dis celui qui m'a baisé puis laisser tomber.
Mika, car c'était lui, s'approche de moi et met ses mains sur les épaules. Sa bouche s'approche de mon cou et commence à le mordiller de manière possessive. Ses mains glissent sous mon t-shirt et dégrafe mon soutien gorge.
Moi: Non ! Je ne veux pas être juste ton plan - cul  !
Mika: Je te l'ai dit: je ne suis pas près à m'engager!
Moi: Je suis avec Louis, tu me fais la gueule parce que l'on ne peut pas être ensemble, je suis prête à être avec toi, tu ne le veux plus... je fais quoi moi?
Mika: Tu respecte ma volonté ?
Moi: Donc je suis censée être ton patin? Sortir avec toi quand tu le veux et être ton plan cul le reste du temps?
Mika: J'ai jamais dit ça, Jazz.
Moi: Non. Mais tu l'as pensé si fort que ça c'est écrit sur ton front. Casse - toi Michael.
Mika: Si tu m'oblige à franchir cette porte...
Moi: Je le fais. Plutôt deux fois qu'une! Quelque soit les conséquences, casse-toi, MERDE !
Mika me regarde, abattu, mais finit par passer la porte de ma chambre. Après son départ tant souhaité, je l'écrase au sol. J'ai l'impression de l'avoir perdu pour de bon...
Dès le lendemain, je décide d'arrêter de me lamenter. Je n'ai certainement pas besoin d'un homme pour vivre. Surtout s'il s'agit de... lui. Je décide de sortir avec Marie parce que je suis indépendante. Ok. C'est juste parce qu'il fait la fête à l'université. Oui, c'est débile, mais je ne veux pas le croiser.
Dans le bus qui nous mène à la boîte de nuit, je soupire. Louis s'est trouvé une copine en quelques jours. Eleanor Calder lui a avoué ses sentiments, pouf! ils étaient de nouveau ensemble. Basique. Pourquoi les histoires compliquées me sont réservés ? C'est vrai quoi! Déjà mon ex m'avait demandé de sortir avec lui quand il ne plaisait plus. Mes sentiments renaquirent de leurs cendres peu de temps après, mais bon...
Avant Lucas, je n'avais eu aucune relation. Nous deux,  ça n'avait jamais été le grand amour, mais je m'étais toujours dit qu'aucune relation ne pouvait être parfaite.
Je soupire encore une fois. Marie me lance:
Marie: Si t'es dépressive, dit le moi, j'irai te chercher des médocs.
Moi: Hein??
Marie: Tu soupire sans arrêt depuis quelques jours...
Moi: Désolée...
Je regarde les photos de Mika sur mon téléphone. Ça me donne l'impression qu'il est toujours un peu avec moi...

L'universitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant